La logique binaire et la vie quotidienne
ou comment pense un animal logique
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Je suis un animal logique, au moment où je commence cette page je me demande si je suis une curiosité, si je suis une monstruosité ou bien si tous les être humains sont des animaux logiques, ou bien si tous peuvent le devenir mais que certains refusent, ou bien si tous peuvent l'être mais si "on" les en empêche.
Je vais donc tenter de montrer ici travers des exemples concrets de la vie quotidienne que mon cerveau passe malgré moi par le filtre logique, je ne sais si cet automatisme est une simple déformation professionnelle, une singularité que je partage avec quelques uns ou s'il est largement partagé, mais en regardant autour de moi j'ai souvent le sentiment d'être différent, de penser différemment de la majorité, d'être un original et un anti conformiste, peut-être à cause d'une utilisation excessive du filtre logique.
Ainsi lorsque je discute de sujets sérieux sur des forums internet et que je développe un point de vue logique sur des sujets divers et variés on m'accuse souvent d'user soit de rhétorique soit de syllogismes (nous y reviendrons plus tard), or je ne fais qu'utiliser la logique binaire ce qui est différent et je n'ai pas l'impression d'en abuser c'est à dire de l'appliquer dans des domaines pour lesquels ce serait incongru.
Au cas où je serai une bête curieuse qui intéresserait la science voici déjà une début de description de l'animal et de son fonctionnement cognitif.
Au fil de cette page je vais expliquer quelques rudiments de logique binaire, pour certains c'est tellement automatique qu'ils vont me trouver lourd mais ils devraient arriver jusqu'au bout en comprenant tout et peut-être penseront-ils que j'ai enfoncé des portes ouvertes, pour certains c'est tellement pas automatique qu'il vont jeter l'éponge assez rapidement et penser que je fais subir aux mouches les derniers outrages, s'il ne reste personne c'est certainement que je suis une bête curieuse.
Le but est de donner à tout le monde les armes élémentaires pour remettre les choses à leur place, je suis un monstre logique car j'ai l'obsession de démasquer les sophistes j'avais cette obsession bien avant de savoir ce qui suit : "Leurs détracteurs (dont le plus célèbre fut Platon) estiment que, n'ayant en vue que la persuasion d'un auditoire, que ce soit dans les assemblées politiques ou lors des procès en justice, les sophistes développent des raisonnements dont le but est uniquement l'efficacité persuasive, et non la vérité, et qui à ce titre contiennent souvent des vices logiques, bien qu'ils paraissent à première vue cohérents : des « sophismes ». Les sophistes ne s’embarrassaient pas de considérations quant à l'éthique, à la justice ou à la vérité." Ainsi donc Platon confirme que seule la logique élémentaire permet de démasquer les sophismes qui abondent dans la bouche des politiques et des médias".
Il faut donc des bases logiques pour débusquer les sophismes mais également pour faire la différence entre une véritable déduction logique solide et un simple syllogisme, le sophiste jouera de cette confusion pour taxer de syllogisme une déduction solide qui met à mal son discours démagogue.
Mais s'il reste du monde je tiens à vous avertir que ça risque de faire un peu mal aux cheveux, comme je dis souvent à mes élèves une affirmation logique, une déduction, un raisonnement , une démonstration, ce n'est pas une livre de "Oui-Oui", quand on lit "oui-oui" et qu'on tombe sur "Bonjour, oui-oui dit Madame Bouboule" on comprend de suite le sens de la phrase. Là il va falloir peut être relire plusieurs fois, se forcer à une gymnastique mentale. Moi même en rédigeant la page, j'ai commis des erreurs j'ai inversé des conditions nécessaires et des conditions suffisantes comme quoi c'est pas forcément si automatique que ça et peut-être que moi aussi parfois je commets des erreurs logiques grossières lors de discussions sans même m'en rendre compte avec en plus la certitude que je suis un animal logique et que donc moi je ne peux absolument pas commettre des erreurs logiques aussi grossières. En vrai quand j'en commets je le remarque généralement assez vite et je me corrige dans la foulée sinon , quand on me sort le bon argument je reconnais immédiatement mon erreur logique.
C'est aussi pour cela que je préfère l'écrit que l'oral car ça laisse le temps de se corriger et en matière de gymnastique logique ça permet au lecteur de repasser plusieurs fois pour éprouver et tester la logique du propos, la véracité des implications, la rigueur dans la succession de ces implications, la vérification des hypothèses etc
cette page soulève des questions qui sont liées au choix des gouvernants en matière d'éducation et qui sont développées sur cette page. On y trouvera un long passage sur le recul de l'enseignement de la logique et de la déduction en mathématiques et sur l'évolution du système éducatif ou plutôt sur sa transformation profonde et radicale par le biais de l'évolution des contenus et des pratiques pédagogiques. On y trouvera des rapports de jury qui en disent long sur le niveau de l'élite des étudiants en mathématiques en France en 2013 ainsi que des graphiques forts éloquents sur le concours de recrutement des professeurs de maths.
Le nombre de personnes capable de débusquer les sophistes sera bientôt
réduit à la portion congrue, ça crève les yeux lorsqu'on
passe au filtre logique certaines affirmations admises par la majorité
et qui sont pourtant fausses, :
on pourra voir plus bas sur la présente page l'exemple de l'affirmation
"on vit plus longtemps donc il est logique de travailler plus longtemps"
dont un sondage
de 2013 montrait que la majorité des français en avaient été
convaincus (au bout de 20 ans de matraquage médiatique et politique)
ou également plus bas sur la présente page l'affirmation : "
on est endetté donc on n'a pas le choix il faut réduire les dépenses"
ou bien encore sur le site de la ldh, l'exemple du plébiscite
des caméras de vidéosurveillance par une majorité de français
alors qu'elles ont pourtant démontré leur innefficacité
ou alors ici
En vérité les exemples de sophismes admis comme vérité
par la majorité sont légions.
Le principe du tiers exclus
on parle ici de logique binaire, dont les principes ont été posés par Aristote et en particulier le principe du tiers exclus :" une proposition est soit vraie soit fausse et toute troisième possibilité est à exclure" il n'y a que 2 possibilités d'où le nom de logique binaire.
c'est cette logique binaire que l'on utilise dans les mathématiques élémentaires, et il faut étudier les maths à un très haut niveau pour commencer à aborder des logiques différentes. On sent tout de suite que la logique binaire ne fonctionne que très rarement dans la vie quotidienne, en effet la plupart du temps dans la vie les choses ne sont pas noires ou blanches , elles sont souvent plutôt grises et dieu sait qu'il existe une grande quantité de nuances de gris. Malgré tout il existe des situations dans lesquelles selon moi le filtre logique reste extrêmement pertinent pour établir un dialogue, développer un point de vue construit.
Ainsi une question du type :" est-ce la Terre qui tourne autour du soleil, ou est-ce le soleil qui tourne autour de la Terre ?" est bien une question fermée. Une question dont la réponse ne dépend pas du point de vue de l'interlocuteur. Si l'ont discutait de cela, il faudrait bannir l'idée d'opinion, de point de vue, de rhétorique, si on veut accéder à la bonne réponse seule la logique binaire entre en jeu. On pose et on résoud les équations de Newton et on démontre par le calcul que c'est la masse la plus petite qui tourne autour de la masse la plus grande en suivant une trajectoire elliptique dont le foyer est la masse la plus grande. Il va de soi que ceux qui n'ont pas le niveau mathématique nécessaire pour comprendre la démonstration et ses calculs sont obligés d'admettre le résultat alors que leurs yeux leur montrent le contraire chaque fois qu'il regardent à l'extérieur , leurs yeux leur montrent le soleil qui tourne autour de la Terre, et pourtant c'est bel et bien le contraire, c'est bien nous qui tournons autour du soleil.
Ceci nous pose donc la question de la science et de la foi mais aussi la question de la foi en la science. Ca pose aussi la question de la diffusion large du savoir qui permet de comprendre le monde et de lutter contre l'obscurantisme. En effet il demeure des questions ouvertes dont la seule réponse est du domaine de la foi : " Dieu existe-t-il?" "y a-t-il une vie après la mort?" . Ce ne sont pas ces questions qui nous intéressent ici.
Lorsque je discute de certaines choses, le message ne passe pas, car l'interlocuteur n'est que rarement sur les mêmes bases que moi, mon filtre logique fonctionne automatiquement mais ce n'est pas le cas chez mes interlocuteurs qui sont sensibles à d'autres filtres, comme par exemple la forme utilisée pour dire les choses, les émotions, les artifices de communication comme la rhétorique ou tout autre procédé utilisé abondamment par les sophistes ennemis honnis par Platon et ennemis qui abusaient des syllogismes.
Notations et schéma de la patate ( il faut considérer que le contour de la patate fait partie de la patate) la proposition A signifie "l'affirmation A est vraie" c'est à dire "je suis dans la patate A" Sa négation : la proposition non A signifie " l'affirmation A est fausse" c'est à dire "je ne suis pas dans la patate A" ce que nous dit le principe du tiers exclus d'Aristote : En logique binaire, on a forcément A ou non A et toute
troisième possibilité est à exclure. il est impossible d'être à la fois dans la patate et hors de la patate, il est également impossible de n'être ni dans la patate ni hors de la patate il n'y a que 2 états possibles dans la patate ou hors de la patate. |
La négation : pas toujours aussi simple que pour la patate
l'affirmation : "a<b" qui n'est pourtant pas bien compliquée peut générer de grandes incompréhensions.
Ce que dit la logique binaire : Sa négation est : "a=b ou a>b". De sorte que si vous voulez démontrer à quelqu'un qui affirme "a<b" qu'il a tort il vous suffira soit de lui prouver que a=b soit de lui prouver que a>b
Ce que pensent souvent les gens, c'est que sa négation est : " a>b". De sorte que lorsque vous leur dites "a n'est pas inférieur à b" ils comprennent que vous pensez que "a est supérieur à b"
Un exemple concret qui m'est arrivé récemment : Un contre argument qui démontre que l'interlocuteur n'utilise pas (ou mal) le filtre de la logique binaire
alors que de nombreuses heures de cours avaient sauté avec certaines classes à cause d'une multitude de projets ( voyages, sorties au théatre, intervention d'artistes, projet vidéo, forum santé, sortie canoe etc) j'ai commencé à raler en disant que ce n'était plus possible de faire sauter autant d'heures de cours de maths et qu'à un moment donné il fallait avoir le sens des priorités et arrêter de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Ce n'est pas la première fois que ça arrive dans ma carrière et que je dois monter au crénau pour cela, et voici généralement comment évolue la discussion.
On me répond d'abord " oui mais c'est important le forum santé, et puis c'est intéressant, les élèves ont bien travaillé, ils ont produit un travail de qualité, c'est bien que les autres élèves le voient, et on continue à développer tout un tas d'arguments sur la pertinence de la dite activité et sur les effets positifs qu'elle peut avoir sur les élèves. Lorsque je reprécise mon point de vue on m'accuse d'affirmer que les cours de maths sont plus importants que les projets.
analyse à travers le filtre de la logique: Je n'ai à aucun moment dans mes propos avancé l'idée que tous ces projets ne sont pas intéressant alors pourquoi argumenter pour m'expliquer leur intérêt? Je recentre donc le débat : Il n'est pas question de mettre en doute la pertinence de ces projets, ni la qualité des productions associées, ni les acquis qu'ils vont mettre en place sur les élèves, il est seulement question de calendrier, de moment où se déroulent ces projets, il est juste question de comprendre qu'il n'est pas bon que ça fasse sauter trop de cours de maths.
Il n'est pas question de renvoyer l'image actuelle, à savoir que tous ces projets sont en fait plus importants que les cours de maths, puisqu'ils passent toujours en priorité. Il est question de dire que quand de nombreuses heures de maths ont déjà sauté, la priorité doit redevenir de finir le programme de maths.
Je n'ai pas dit non plus que les cours de maths étaient plus importants que les projets en réalité j'affirme que les deux sont importants mais les uns sont en train de rogner sur les autres et de devenir plus importants dans les faits puisqu'ils sont prioritaires.
modélisation logique de la discussion
je reproche à mes collègues et à la direction de renvoyer une image : "a >b" "les projets sont prioritaires sur les cours de maths" et je leur dis je ne suis pas d'accord.
ce que les gens comprennent c'est: " non les cours de maths sont prioritaires sur les projets" alors que moi je dis seulement " je ne suis pas d'accord pour que les projets soient prioritaires sur les cours de maths"
en fait moi je dis: non (a>b) j'affirme il est faux de dire que a>b
du point de vue logique la négation de a>b n'est pas comme le pensent les gens a<b
la négation logique de a>b est : a=b ou a<b
ainsi quand mes collègue me disent que en disant non (a>b) "les projets sont prioritaires sur les cours de maths"
ça revient à affirmer que a<b "les cours de maths sont prioritaires sur les les projets" ils font une erreur logique
moi je pense que a=b "les mathématiques sont tout aussi importantes et intéressantes que les projets"
et si a=b "les mathématiques sont tout aussi importantes et intéressantes que les projets" alors c'est une erreur de dire que a>b "les projets sont prioritaires sur les cours de maths"
en effet si a>b alors a n'est pas égal à b on ne peut pas avoir en même temps a=b et a n'est pas égal à b car le principe du tiers exclus exclut qu'une affirmation soit vraie en meme temps que sa négation. (Ceci est un raisonnement par l'absurde)
si mes interlocuteurs étaient des monstrusités comme moi ils m'auraient donc demandé : " tu veux dire que les maths sont plus importantes que les projets? ou bien que les mathématiques sont tout aussi importantes et intéressantes que les projets?"
si on avait pu convenir ensemble que les 2 étaient aussi importants l'un que l'autre ( c'est à dire convenir que a=b) et que le problème c'était qu'il ne fallait pas déshabiller Pierre pour habiller Paul ( c'est à dire éviter que a devienne supérieur à b) , les gens auraient compris que le problème n'était pas de demander à ce qu'aucun projet n'ait plus lieu parce que les maths sont plus importantes mais de demander à ce que les projets n'empiètent pas toujours sur le cours de maths afin que celui ci, qui est aussi important que les divers projets, puisse être mené à son terme dans des conditions correctes.
Cerise sur le gateau on m'a accusé de déclencher une guerre des
disciplines, alors que précisément c'est la multiplication des
projets qui faisaient sauter des heures de maths qui déclenchait une
agression sur ma discipline et m'obligeait à rappeler qu'elle était
au moins tout aussi importante que les projets. Il suffisait qu'elle soit aussi
importante pour qu'on la respecte.
Ainsi celui qui déclenche la guerre n'est pas celui qui a donné
le premier coup mais celui qui se plaint d'avoir reçu le premier coup.
Même si des fois au fond de moi, sans oser l'avouer, je pensais que les cours de maths sont plus importants que les projets, je n'aurais pas même besoin de défendre ce point de vue car grace à la logique binaire j'estime qu'il suffit de démontrer que les cours de maths sont aussi importants que les projets pour que tout le monde convienne que désormais plus personne ne peut affirmer que :" les projets sont plus importants que les cours de maths et par conséquent à chaque fois qu'il y a un projet on peut prendre les élèves et leur faire péter un cours de maths sans même leur demander à eux ou à leur profs si ils sont d'accord et si ça menace le bon déroulement des apprentissages."
Ainsi à l'erreur logique de la négation, ils ont rajouté
le procès d'intention :
Je suis le prof-de-maths-qui-croit-que-y-a-que-sa-matière-qui-est-importante-et-qui-voudrait-revenir-à-une-école-élitiste-des-années-50.
Les cours de maths sont tout aussi importants et intéressants que les divers projets artistiques, sportifs, sécurité routière, formation à la santé, opérations petit déjeuner, intervention police, intervention justice, intervention planning familial, rencontre avec des artistes ou des professionels ou des techniciens, voyages linguistiques, découverte du cinéma, du théatre, visite de musées, d'expositions de monuments, exposés, diaporamas etc etc etc.
Les cours de maths existaient légalement avant que tous ces projets ne se mettent à proliférer. Ces projets sont importants et intéressants, l'institution devait trouver une place pour organiser ces projets sans qu'ils ne prennent la place de ce qui préexistait. Le problème ne vient pas des projets eux même mais de l'endroit où ils sont placés. Quand on joue des coudes et qu'on écrase des pieds pour se trouver une place il parait normal que ça provoque quelques grincements de dents.
le ET est la négation logique du OU
ces 2 petits outils logiques essentiels ne posent pas de problème pris séparément ils posent un problème à ceux qui ne savent pas ou oublient que l'un est le contraire logique de l'autre c'est à dire sa négation.
l'affirmation : "A et B" signifie "je suis dans la patate A et je suis dans la patate B" je suis dans l'intersection des 2 patates c'est à dire l'endroit blanc où les 2 patates se croisent. Ce que dit la logique binaire : la négation de "A et B" est : "non A ou non B". non A signifie que je suis dans la partie hachurée en bleu on retrouve les 2 états possibles : soit je suis dans la zone blanche "A et B" soit je suis dans la zone hachurée (quelle que soit la couleur des hachures) c'est àdire la zone "non A ou non B" et toute troisième possibilité est à exclure de sorte que "non A ou non B" est bien la négation de "A et B" Ce que pensent souvent les gens : Sa négation est : " non A et non B" ce qui reviendrait à dire qu'il n'y a que 2 zones possibles soit
la zone blanche (celle qui se trouve à la fois dans les 2 patates)
soit la zone qui est extérieure aux 2 patates ( la zone qui a des
doubles hachures rouges et bleues) |
exemple simple : si j'affirme "Pierre et Paul sont bruns" pour me démontrer que j'ai tort il suffira de me montrer que " Pierre n'est pas brun ou Paul n'est pas brun" c'est facile à condition, de formuler autrement l'affirmation "Pierre et Paul sont bruns" par exemple en " Pierre est brun et Paul est brun"
faites le test on vous répondra souvent "Pierre et Paul ne sont pas Bruns" on oublie "A et non B" c'est à dire le cas où "Pierre est brun et paul n'est pas brun" pourtant dans ce cas il est faux d'affirmer que "Pierre et Paul sont bruns" on oublie également le cas " Pierre n'est pas brun et Paul est brun"
ou pire on vous répondra "Pierre et Paul sont blonds"
croyez moi, faites des tests simples avec des affirmations qui contiennent un "et" dans les hypothèses et vous verrez que vous planterez pas mal de monde.
la généralisation abusive, le "quel que soit" , le "il existe"
on ne généralise pas en logique un cas particulier
,
si un contre exemple suffit pour invalider une affirmation un exemple ne permet
pas pour autant de valider une affirmation
le "Il existe au moins un" est la négation logique de "quel que soit"
si c'est vrai "quelque soit" alors c'est que c'est vrai pour "tous " donc que c'est "vrai pour lui et vrai pour lui et vrai pour lui et vrai pour lui et..."
la négation logique est donc c'est "faux pour lui ou faux pour lui ou faux pour lui ou faux pour lui ou ..." c'est à dire que : "il en existe au moins un pour lequel c'est faux"
exemple simple : 2+2=2x2 et 0+0 = 0x0 ça ne prouve pas que c'est vrai pour tous les nombres entiers en effet 3+3=6 et 3x3=9 donc il existe au moins un nombre pour lequel c'est faux. Du point de vue logique on ne peut donc pas affirmer que : "quel que soit le nombre entier n on a n+n=nxn" car "il existe une nombre entier (le nombre n=3) tel que n+n n'est pas égal à nxn"
premier exemple concret : "Tous les élèves de la classe sont bruns" pour prouver que cette affirmation est fausse il suffit de trouver au moins un élève de la classe qui n'est pas brun. Le plus souvent on me répond "Tous les élèves ne sont pas bruns" , parfois on vous répondra " les élèves de cette classe ne sont pas tous bruns" . C'est une réponse exacte du point de vue logique mais l'hypothèse n'est pas minimale. Du point de vue strictement logique le minimal à prouver c'est bien "il existe au moins un élève de la classe qui n'est pas brun".
un autre exemple concret : Dominique est corse et il est fainéant, Ange est corse et il est fainéant on ne peut pas pour autant affirmer que " les corses sont fainéants" (on pourrait dire "des corses sont fainéants")
Antoine est corse et c'est un bosseur, toujours en train de faire quelque chose il est hyperactif, et quand il ne travaille pas il fait du sport, il existe au moins un corse travailleur. Du point de vue de la logique binaire l'affirmation "les corses sont fainéants" est donc fausse , Antoine est un contre exemple.
en effet du point de vue de la logique binaire l'affirmation " les corses sont fainéants" signifie en fait " Tous les corses sont fainéants" on encore "Quel que soit le corse, il est fainéant" on encore "corse implique fainéant". sa négation logique est donc :" il existe au moins un corse qui n'est pas fainéant".
Substituer un "des" au "les" permet de rentrer dans les clous, mais la distinction entre article défini et indéfini échappe à un grand nombre de personnes, là encore faites le test autour de vous, vous serez surpris du nombre de fois où les gens devraient dire "des" au lieu de "les", le nombre de fois où vous direz "des" et où on vous répondra comme si vous aviez dit "les".
un cas d'école : le mouton noir 3 hommes se promènent en voiture en nouvelle zélande, ils roulent dans un champ et voient le truc ci contre le machin noir là l'un des deux dit "Tiens les moutons sont noirs en Nouvelle Zélande" le deuxième répond : "Mais non , il existe au moins un mouton noir en Nouvelle Zélande" et le troisième , qui est un monstre logique, leur répond :" tout ce qu'on peut dire c'est qu'en Nouvelle Zélande il existe au moins un mouton dont au moins l'un des 2 côtés est noir" |
si les 2 premiers sont des monstres logiques, alors ce sont des sophistes qui se contrefichent de la vérité et cherchent seulement à convaincre l'auditoire, le sophiste est un "rouleur dans la farine" professionnel.
Si ils ne sont pas des monstres logiques, ils feraient bien de le devenir, dans leur propre intérêt, mais aussi pour le bien commun.
Quand les statistiques prennent le relais de la logique binaire ou le repli vers la notion de majorité
Je suis moins con que j'en ai l'air! Si je reviens à l'exemple des corses et de la généralisation abusive, il me parait évident que quand les gens disent " les corses sont fainéants" soit ils déconnent soit il veulent dire " la majorité des corses sont fainéants" si cette précaution de langage est employée on sort alors du domaine de la logique binaire, mais on ne sort pas pour autant du domaine mathématique.
En effet l'affirmation peut encore être étudiée à l'aide des mathématiques pour valider ou invalider une telle affirmation il faudra donc trouver une étude statistique réalisée selon les canons des méthodes de quotas et avec un échantillon représentatif (donc une véritable étude scientifique sérieuse) et il faudra que cette étude statistique démontre que ce caractère est effectivement présent chez la majorité des Corses (c'est à dire plus de la moitié)
si on trouvait un résultat inférieur à la moitié on devra alors plutôt dire " beaucoup de corses sont fainéants". D ès lors une certaine subjectivité est admise sur le "beaucoup". La discussion sort clairement du domaine de la logique et de la vérité pour rentrer dans celui des opinions.
Qui n'a jamais entendu : "les profs c'est des fainéants, regarde la maitresse de ma fille, elle est toujours absente" ou " regarde celui-là, à peine sorti de prison il a récidivé ça prouve que la justice est trop laxiste, ils recommencent toujours" ou "les musulmans sont tous des islamistes, les différents attentats le prouvent" etc etc l'amalgame est abondamment pratiqué dans les diners en ville ou en famille ou dans les merveilleux talk shaw de notre sublime télévision au moins autant que les poncifes et les idées reçues. Il est aussi pratiqué sur l'autre bord politique "les patrons sont tous des exploiteurs" ou "les politiques sont tous pourris" ou "les journalistes sont tous des menteurs aux ordres de l'oligarchie financière et politique"
Ce que j'ai dit au dessus sur les corses et les statistiques s'applique bien sur à tous les exemples que je viens de donner. Il faudrait de vraies études statistiques sur le taux d'absence des profs, sur le pourcentage de récidives, sur la proportion d'islamistes ches les musulmans, sur la proportion de terroristes chez les islamistes, quel pourcentage de patrons se comporte réellement en exploiteur, quel est le pourcentage de politiques corrompus, combien de journalistes roulent effectivement et objectivement pour l'oligarchie et combien font leur métier en toute neutralité etc
Quand les statistiques existent et qu'on les trouve, elles balayent la plupart des idées reçues, idées véhiculées par de nombreux politiques et la quasi totalité des médias de masse, qui en la matière sont des sophistes hors pair. En voici quelques unes.
la France n'est pas championne du monde des grèves
:
La France serait une nation «grévicultrice» : le pays du «droit de paralyser»
(le Figaro, 17 février 2004), qui préfère la «guerre sociale aux compromis»
(le Monde, 26 mai 2003) et souffre d’une «forme d’infirmité que ne partagent
pas nos voisins européens» (Christine Ockrent, les Grands Patrons, 1998) car
«nul autre pays occidental ne se comporte ainsi» (l’Express, 5 juin 2003). Un
bref rappel de la réalité historique et statistique de ce phénomène:
l’ampleur et la fréquence des mouvements sociaux ne cessent de diminuer alors
même que la population active ne cesse d’augmenter
La grève apparaît cent quarante-sept fois moins pénalisante pour notre économie
que les arrêts maladies
Sur la période récente (1990-2005), la France demeure onzième sur dix-huit,
avec une conflictualité qui s’est effondrée (0,03 journée de grève par salarié
et par an) et demeure toujours inférieure à la moyenne (0,04 journée grevée).
Les modèles nordiques – réputés en France pour la qualité du dialogue social
qui y régnerait – se situent en tête du classement : le Danemark est premier,
la Norvège quatrième et la Finlande septième.
Pays le plus faiblement syndicalisé de l’Union européenne, marqué par un
taux de chômage élevé et une hostilité croissante des médias à l’égard des mouvements
sociaux, la France n’est pas un pays de grévistes
Résumé: http://pythacli.chez-alice.fr/manifestations.htm#propagande
Intégralité: http://www.liberation.fr/rebonds/291234.FR.php.
Il est totalement faux que les immigrés plombent le
budget de la France à cause de tous les droits qu'ils ont (allocations
familiales, RMI, CMU etc )
Faux : les statistiques montrent que :
les expulsions coutent plus cher que les régularisations
les immigrés qui ont un titre de séjour rapportent en fait 12 Milliards
d'euro pas an à l'état (chiffres de 2009)
les sans papiers rapportent aussi à l'état plus qu'ils ne lui coûtent mais ils
rapportent moins que s'ils étaient régularisés
http://www.mediapart.fr/content/immigration-trois-films-danimation-contre-les-idees-recues
«De tous les pays de l’OCDE, nous sommes celui qui paie le
plus d’impôts. »
et l'impot bloque l'esprit d'entreprise empêche les entreprises de recruter
et donc favorise le chomage
FAUX ; le Danemark, la Suède, la Belgique et l’Italie dépassent la France à
ce classement. Cela signifie, soit dit en passant, qu’aucune corrélation ne
peut être établie entre le taux des prélèvements obligatoires et le taux de
chômage, particulièrement bas au Danemark et en Suède. voir
les statistiques ici
"La France a la plus longue durée d'indemnisation du
chômage en Europe"
Faux: D'après le site de l'Unedic, c'est en Belgique que la durée est la plus
longue, car elle est «en général illimitée». Vient ensuite le Danemark (quatre
ans d'indemnisation, ramenée à trente mois pour les plus de 60 ans). Et vrai:
si un salarié de moins de 50 ans ayant cotisé au-delà de seize mois d'activité
se retrouve sans emploi, alors il aura droit à la durée d'indemnisation la plus
plus longue en Europe. Voire très longue pour ceux qui ont plus de 57 ans et
demi, où elle peut atteindre sept ans et demi. voir
ici
Les français sont fainéants: ils travaillent
peu surtout depuis les 35 heures alors que tous les autres pays d'Europe travaillent
plus
C'est faux aussi : les français travaillent plutôt plus et ils
sont également plus productifs
"Chaque trimestre, Eurostat interroge des milliers de salariés dans chaque pays
d’Europe et leur demande combien de temps ils ont travaillé telle semaine. Au
dernier trimestre 2008, les Français avaient répondu en moyenne 36,5 heures.
Et vous savez combien les Allemands travaillaient ? 36 heures. Et les Britanniques
? 35,5 heures. Les vrais champions de la RTT en Europe, ce sont les Néerlandais
: ils ne bossent en moyenne que 31,9 heures par semaine. Si on s’intéresse à
la richesse produite par ceux qui occupent un emploi, il n’y a pas photo non
plus : en 2009 un Français a produit 77 000 euros de richesses, tandis qu’un
Allemand n’en a craché que 60 000 et un Britannique 54 000, selon les chiffres
de la Commission européenne.
Les 35 heures ont plombé la croissance car elles ont plombé les
entreprises : faux aussi depuis les 35 heures en 2000 jusqu'à la crise
en 2007 la croissance était positive.
sur les 35 heures les statistiques sont
ici
Pour redresser les compte publics il faut lutter contre les
fraudes des bénéficiaires des protections sociales : arrêts
maladie de complaisance, fausses déclaration à la CAF ou à
pôle emploi etc
Oui lutter contre les fraudes c'est bien mais mieux vaut lutter contre les grosses
fraudes que contre les petites fraudes
En déplacement dans une Caisse d'allocations familiales à Bordeaux, Nicolas
Sarkozy doit faire des annonces sur le sujet ce mardi 15 novembre, notamment
à propos des arrêts maladie abusifs. La fraude sociale a pourtant un impact
secondaire sur les comptes publics à la différence des fraudes patronales. "Les
contrôles vont être beaucoup plus importants et si vous êtes pris, vous rembourserez."
Le ministre du travail et de la santé, Xavier Bertrand, ne plaisantait pas sur
RTL lundi 14 novembre. Il venait de donner le coup d'envoi d'une nouvelle chasse
aux fraudes sociales, en priorité contre les arrêts maladie de complaisance.
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=12465
Fraude patronale = 7 milliards. Fraude salariée = 2 milliards
Le rapport sur les fraudes aux cotisations et prestations sociales étonne autant
qu'il semble choquer.
Selon une étude parlementaire non encore publique, les patrons indélicats qui
ne déclarent pas leurs salariés seraient à l’origine de 79% des 10 à 20 milliards
d’euros annuels d’arnaque à la sécurité sociale ! Plus édifiant encore : sans
cette tricherie massive, quasi banalisée, les comptes sociaux de la Nation pourraient
approcher l’équilibre. En effet près de 12% des employeurs notamment dans le
BTP et le textile seraient en infraction et 5% de leurs troupes œuvreraient
au noir. Au regard de cette gigantesque tricherie, les fraudes estimées aux
prestations (allocations familiales, chômage et RSA) seraient cinq fois moindres.
Comprises tout de même entre 2 et 3 milliards d’euros…
http://www.marianne.net/Fraude-patronale-7-milliards-Fraude-salariee-2-milliards_a207644.html
Sécurité sociale : la fraude patronale (15 milliards d’euros) est égale au
déficit de la sécurité sociale
http://lea-auchel.over-blog.com/article-securite-sociale-la-fraude-patronale-15-milliards-d-euros-est-egale-au-deficit-de-la-securite-social-91754784.html
En France plus on gagne d'argent plus on paye d'impot
FAUX : Une fois arrivé à 63 000 € de revenu mensuel. on tombe
sur un taux inférieur à 40% donc inférieur au taux appliqué
à ceux qui ont un revenu de seulement 1000€. Seulement 0.01% des
français gagnent plus de 63 000€ mensuels. (voir
ici)
La France s'est endettée car elle a maintenu trop
de droits sociaux, trop de services publics parce qu'elle a trop dépensé.
FAUX: "selon le rapport sur "La dépense publique et son évolution",
publié par Bercy, la part des dépenses publiques dans le PIB français est
passée de 52,8 % dans les années 1990 à... 52,9 % dans les années 2000. Si les
déficits et la dette ont flambé, ce n'est pas du fait d'une envolée des dépenses,
mais à cause d'une réduction des recettes. Le manque à gagner annuel dû
aux exonérations et baisses d'impôts consenties dans les années 2000 est
chiffré par Gilles Carrez, député UMP et rapporteur du budget, à plus de 100
milliards d'euros. Et la crise financière a provoqué une chute brutale des
recettes publiques déjà érodées par cette contre-révolution fiscale. Cette dette
est celle de la finance et du néolibéralisme, pas des assurés sociaux ni des
citoyens."
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/13/contre-le-discours-dominant-sur-la-dette-publique_1629374_3232.html
et la liste est très loin d'être exhaustive, on en trouvera une multitude en consultant les quelques pages de chronologies sur le présent site en suivant ces liens :
Chronologie de la période
de transition
vers chrono IIIb (de 1963 à
1990 )
Chronologies de l'actualité
vers chrono IIIc (de 1991 à
2000 )
vers chrono IV (de 2001 à 2009 )
vers chrono V ( de 2009 à 2011
)
vers chrono VI ( de 2012 à aujourd'hui
)
implication, déduction:
condition nécessaire, condition suffisante
techniquement parlant toute phrase qui contient, un "donc", un couple "si , alors" un "parce que" un "car" un "puisque" introduit un lien de cause à effet en 2 affirmations, introduit une déduction, un lien logique entre 2 propositions. Ce faisant on introduit beaucoup de complications et donc beaucoup de confusion chez les gens qui ne sont pas à l'aise avec la logique.
de sorte que l'affirmation "A implique B" est fausse lorsque l'affirmation : "B ou non A" est fausse, c'est à dire lorsqu'on a " non "B ou non A" "
la logique binaire nous fait donc arriver au résultats suivant : " non "B ou non A" " revient à dire que l'on a : " non B et " non" non A""" c'est à dire " non B et A "
ce n'est pas parce que "A implique B" est vrai que "B implique A" est vrai
si on reprend le schéma des 2 patates ci dessus il symbolise une situation dans laquelle on ne peut pas inverser l'effet et la cause c'est à dire que " A implique B " est vrai mais que la réciproque "B implique A" est fausse. pour l'établir d'après la démonstration logique précédente il faut trouver un contre exemple c'est à dire un cas dans lequel on aura non A et B, c'est à dire qu'il suffit d'être dans la grosse patate B sans être dans la petite patate A ce qui ne pose aucun problème. On ne peut pas dire que "B implique A"
Quand une affirmation "A implique B" est vraie : sa réciproque "B implique A" peut-être vraie ou fausse.
Lorsque "A implique B" est vrai "non B implique non A" est vrai aussi
En revanche la contraposée, elle, est forcément vraie : "non B implique non A" est forcément vrai pour ce schéma des 2 patates c'est à dire lorsque "A implique B". en effet si on est à l'extérieur de la grosse patate on est forcément à l'extérieur de la patite patate.
Expliqué comme ça fait mal eux cheveux je l'avoue c'est une gymnastique abstraite pour laquelle les matheux sont entrainés, qui se fait automatiquement dans le cerveau à force de l'avoir pratiquée, les matheux savent facilement trouver des contre exemples pour invalider une déduction.
Les non matheux quand à eux fonctionnent souvent comme ça, mais ne fonctionnent pas toujours comme ça.
un exemple concret simple à comprendre " Monsieur X est européen donc Monsieur X est français"
tout le monde sans exception va trouver de suite le contre exemple Monsieur Berlusconi est européen mais il n'est pas français l'affirmation selon laquelle " Monsieur X est européen donc Monsieur X est français" est donc une affirmation fausse. D'ailleurs qui prononcerait une implication aussi farfelue? personne évidemment !
maintenant jouons sur la langue, sur la formulation de l'affirmation fausse : " Monsieur X est européen donc Monsieur X est français"
cette affirmation peut-être formulée ainsi : "Tout européen est français"
condition nécessaire : il est nécessaire d'être français pour être européen : c'est bien faux il n'est pas nécessaire d'être français, on peut très bien etre Italien ou Espagnol
condition suffisante : il est suffisant d'être européen pour être français : c'est bien faux les italiens sont européens ça ne suffit pas à faire d'eux des français
remarque l'implication réciproque en revanche est tout à faite exacte : " Monsieur X est français donc Monsieur X est européen" tout comme la contraposée de la précédente affirmation : " Monsieur X n'est pas européen donc Monsieur X n'est pas français"
un autre exemple concret : "Tous les autres pays l'ont fait donc il faut le faire aussi"
C'est un argument souvent matraqué par les politiques et les médias de masse pourtant comme on va le voir c'est une imposture logique de plus. Ce n'est pas logique mais totalement idéologique alors pourquoi le présenter comme une évidence?
Rappel : Lorsque l'on veut démontrer que l'implication "A implique B" est fausse il faut trouver un contre exemple c'est à dire une unique situation pour laquelle on a " non B et A " c'est à dire que l'affirmation B est fausse mais que l'affirmation A est vraie. pour démontrer que l'affirmation "Tous les autres pays l'ont fait donc il faut le faire aussi" il faut donc trouver un exemple pour lequel une pays n'a pas fait ce que tous les autres faisaient. Le premier pays à l'avoir fait est donc un contre exemple parfait ! Le fait même de formuler cette affirmation fournit l'existence d'un contre exemple qui invalide la dite affirmation.
Par conséquent le fait que tous les pays fassent une même chose sauf nous n'est pas un motif suffisant pour que nous décidions de le faire nous aussi.
et heureusement ! ou alors il faudrait bannir toute originalité? toute
particularité? Toute invention? toute découverte?
On a là une foule de contre exemple à cette implication ridicule.
si cette implication avait une quelconque réalité logique et une
quelconque pertinence on croirait encore que la Terre est plate ou que le soleil
tourne autour de la Terre...Galilée se serait dit " tout le monde
dit que le soleil tourne autour de la Terre donc je dois aussi croire que le
soleil tourne autour de la Terre et ceci malgré le fait que mes observations
des tâches lunaires démontrent par un raisonnement logique qu'il
est impossible que le soleil tourne autour de la Terre".
Ce n'est pas un hasard si Rabelais nous mettait en garde avec "les moutons de Panurge". L'expression « mouton de Panurge » désigne un suiveur : une personne qui imite sans se poser de questions, qui suit instinctivement ce que fait le plus grand nombre et se fond dans un mouvement collectif sans exercer son esprit critique ni seulement faire preuve de l'intelligence qu'on peut espérer d'un être humain sinon d'un mouton.
Les seules question à se poser quand tous les autres pays font quelque chose sont "les effets ont-ils été bénéfiques pour tous ces pays? est-ce que ça aura le même effet sur notre pays? l'effet sur notre pays sera-t-il bon ?"
ce sophisme est identifié comme l'une des techniques de propagande moderne comme "l'effet moutonier".
Effet moutonnier : cet appel tente de persuader l'auditoire
d'adopter une idée en insinuant qu'un mouvement de masse irrésistible est déjà
engagé ailleurs pour cette idée. Comme tout le monde préfère être dans le camp
des vainqueurs que dans la minorité qui sera écrasée, cette technique permet
de préparer l'auditoire à suivre le propagandiste.
"tous les autres pays l'ont fait donc il faut le faire aussi" servi
a toutes les sauces pour justifier les coupes budgétaires dans les école
ou les hopitaux, les déremboursements de médicaments, le recul
de l'age légal de départ en retraite, la modification du statut
des fonctionnaires, les privatisations, les baisses de salaire etc etc
ce sophisme joue sur le fait que le cerveau humain est cablé pour la pensée unique, ainsi cette astuce rhétorique peut permettre d'emporter l'adhésion de l'auditoire indépendamment de la véracité du propos ou en l'espèce de la pertinence d'une réforme. Pourquoi se questionner sur la pertinence de l'augmentation du nombre d'annuités pour les retraites, puisque tous les autres pays l'ont fait? Cela permet d'évacuer tout débat de fond.
Un mécanisme cérébral, identifié par des chercheurs néerlandais, ajuste automatiquement
les pensées de l'individu à celles de la majorité.
Selon cette étude, nous aurions dans notre cerveau un « senseur » de l'idéologie
dominante. Ce circuit cérébral s'active lorsque nous formulons un jugement qui
s'écarte de la majorité, et nous conduit à réviser nos opinions pour mieux s'ajuster
à l'avis ou au goût dominants. (en savoir plus)
être capable de jouer avec les connecteurs logiques, ne pas confondre une implication et son implication réciproque, c'est à dire ne pas confondre condition nécessaire et condition suffisante.
de nombreuses incompréhensions lors de discussion simple de la vie courante sont dues à des erreurs de logique binaire plutôt basiques.
les formulations suivantes sont équivalentes: l'hypothèse est
placée en premier, la cause est placée en premier, la condition
suffisante est placée en premier, la condition nécessaire est
placée en deuxième :
A donc B / Si A alors B
Il fait chaud donc je vais me baigner / Si il fait chaud alors je vais me baigner.
Je déclare ma décision de faire de la chaleur une condition suffisante
pour aller me baigner.
cls formulations qui suivent sont identiques mais la conclusion est placée en premier, la conséquence est placée en premier, la condition nécessaire est placée en premier, la condition suffisante est placée en deuxième :
B car A / B parce que A/ B puisque A
Je vais me baigner car il fait chaud / Je vais me baigner parce qu'il fait chaud
un exemple que les collégiens ont souvent du mal à comprendre : " Si tu veux avoir de bonne notes il faut que tu apprennes tes leçons"
lorsque je dis cela, je dis qu'il est nécessaire d'apprendre ses leçons pour avoir de bonnes notes. J'affirme " avoir des bonnes notes implique que tu as appris tes leçons"
si on remonte lire ce qu'est un contre exemple ( "A implique B"
est faux si on trouve un cas pour lequel on a " non B et A ")
on établit qu'un contre exemple serait : j'ai des bonne notes
et pourtant je n'ai pas appris mes leçons
Je n'ai jamais obtenu une telle réponse. Pratiquement à chaque fois il y a un élève qui me répond : "c'est pas vrai monsieur j'apprends mes leçons et pourtant j'ai pas de bonnes notes"
cet élève croit ainsi contredire mon affirmation mais que Nenni ! Car que me dit-il ? il me dit que apprendre les leçons n'est pas suffisant pour avoir de bonnes notes, mais moi je lui ai jamais dit que c'était suffisant je lui ai juste dit que c'était nécessaire. en effet il me dit : j'apprends mes leçons (A) et pourtant j'ai pas de bonnes notes (non B) il me prouve qu'il est faux de dire "apprendre les leçons implique avoir des bonne notes" mais ce n'est pas ce que je lui ai dit. Il a inversé l'hypothèse et la conclusion , il a inversé la cause et la conséquence. Il a confondu affirmation et réciproque, il a confondu condition nécessaire et condition suffisante. Il a prétendu que "A implique B" est faux puisque "B implique A" est faux ainsi, peut-être ne confond-il pas affirmation et affirmation réciproque, peut-être croit-il seulement que ces 2 affirmation différentes sont forcément vraies en même temps ou fausses en même temps, ce qui est une faute de logique binaire (revoir le schéma des 2 patates)
En réalité au niveau où j'enseigne il n'est pas nécessaire d'apprendre les leçons pour avoir de bonnes notes, mais jamais aucun élève ne m'a répondu : "c'est pas vrai monsieur je n'apprends pas mes leçons et pourtant j'ai de bonnes notes" et pourtant il y en a toujours quelques uns qui arrivent à capter rapidement les mécanismes et se taper des notes supérieures à 15/20 en maths en collège sans apprendre aucune leçon. Il y a également des élèves qui apprennent bien leurs leçons et qui n'ont pourtant pas la moyenne en maths.
Si vous avez bien compris mon propos ici n'est pas de savoir si l'affirmation intiale était vraie ou fausse mais de faire comprendre que l'argument avancé par l'élève ne contredit pas mon affirmation qui pourtant est fausse elle résulte d'un confusion entre condition nécessaire et suffisante, d'un inversion entre effet et cause, d'un inversion entre "A donc B" et "B donc A" ou d'une assimilation de "A donc B" avec "A car B" qui est en fait son affirmation réciproque.
le retour des statistiques : dans la vie quotidienne et dans les discussions il ne faut pas confondre implication et corrélation
si l'implication , le donc, induisent une certaine logique et une relation de cause à effet dont la véracité doit être démontrée en respectant les principes de la logique, il n'en est pas de même pour la corrélation.
La corrélation est une grandeur statistique qui se calcule, à partir de données représentatives et donc sur un échantillon de population sélectionné selon des méthodes scientifiques. On peut calculer l'indice de corrélation entre 2 caractères d'une même population étudiée. Quand deux variables sont « fortement corrélées », il n'y a pas obligatoirement de relation de causalité entre l'une et l'autre, mais elles sont statistiquement liées par une causalité commune. Il existe plusieurs méthodes , Calculer le coefficient de corrélation entre 2 variables numériques revient à chercher à résumer la liaison qui existe entre les variables à l'aide d'une droite. On parle alors d'un ajustement linéaire et de droite de régression. Le citoyen de base comme vous et moi ne peut pas donc pas décréter seul qu'il y a corrélation entre 2 variables ou 2 critères ou 2 indicateurs, il doit se référer à une étude statistique qui a établi cette corrélation.
Une erreur courante est de croire qu'un coefficient de corrélation élevé induit une relation de causalité entre les deux phénomènes mesurés. En réalité, les deux phénomènes peuvent être corrélés à un même phénomène-source : une troisième variable non mesurée, et dont dépendent les deux autres. Le nombre de coups de soleil observés dans une station balnéaire, par exemple, peut être fortement corrélé au nombre de lunettes de soleil vendues ; mais aucun des deux phénomènes n'est probablement la cause de l'autre.
exemple : La statistique d’Okun met en évidence une très forte corrélation
(quantifiable) entre la variation du taux de chômage et la croissance économique.
http://economiepositive.org/loi-dokun/
cela ne signifie pas pour autant que : "croissance économique implique baisse du chomage" et encore moins que "décroissance économique implique hausse du chomage". On trouvera en efet des périodes de croissance pendant lesquelles le chomage augmente, en France le chomage augmente entre 1980 et 2013 en croissance économique, la première entrée en recession (c'est à dire croissance économique négative) de la France ayant lieu en 2013. Ce n'est pas un lien de causalité, c'est juste une corrélation
exemple 2 : il y a une forte corrélation entre le nombre des évènements
de guerre dans un pays et le nombre de réfugiés originaires de
ce pays
en 2013 : Plus de la moitié des réfugiés proviennent d’Afghanistan, de Somalie,
d’Irak, du Soudan et de Syrie. Le rapport pointe également de nouveaux afflux
massifs depuis le Mali, la république démocratique du Congo et le Soudan.
http://www.liberation.fr/monde/2013/06/19/chiffre_912285
cela ne signifie pas pour autant que les soldats américains mettent les afghans dans des camions et les posent à la frontière en leur intimant l'ordre de partir dans un autre pays, bref vous avez compris ce n'est pas une causalité, pas une implication c'est une corrélation.
lorsqu'il est vrai que A implique B il faut encore que A soit effectivement vrai pour qu'on puisse affirmer que B est vrai
ainsi pour que la conclusion soit fausse il suffit que l'hypothèse soit fausse ou que l'implication soit fausse (comme dans le chapitre précédent)
pour tester une déduction il faut donc maitriser, le "et",
le "ou", la négation, l'implication, le contre exemple de manière
à pouvoir établir la véracité de l'hypothèse
et de l'implication.
De ces tests seulement dépendra la validité de la conclusion de
cette déduction.
exemple simple et concret : "Tout citoyen français est citoyen de l'union européenne"
si j'affirme : Monsieur X est citoyen français donc il est citoyen de l'union européenne
pour que nous convenions ensemble que oui Monsieur X est bien citoyen de l'union européenne il faudra encore que nous établissions que Monsieur X est effectiement un citoyen français, il faudra lui demander d'exhiber sa carte nationale d'identité
l'hypothèse est vraie : Monsieur X présente sa carte d'indentité française
l'implication est vraie : "Tout citoyen français est citoyen de l'union européenne"
la conclusion est vraie : Monsieur X est bien un citoyen de l'union européenne
si l'hypothèse est fausse il est prématuré de conclure que Monsieur X est bien un citoyen de l'union européenne. Il faudra dire : "on ne sait pas si Monsieur X est européen" Mais on ne pourra pas affirmer que Monsieur X n'est pas citoyen européen, mais qu'importe on voulait juste savoir si B est forcément vrai quand il est vrai que A implique B. Et on a la réponse: "lorsqu'il est vrai que A implique B il faut encore que A soit effectivement vrai pour qu'on affirme que B est vrai"
exemple concret mais plus compliqué
: l'argument pour reculer l'âge légal de départ à
la retraite qui fut martelé en 2010 :
" On vit plus longtemps donc il est logique de travailler plus longtemps"
beaucoup de gens ont accepté cette idée matraquée par les politiques et les médias et même une majorité de français selon ce sondage pourtant cette idée ne résiste pas plus de quelques minutes au filtre de la logique binaire.
Pourtant ceux qui ont essayé de démolir cette idée lors de leur diners en ville ou en famille ou bien sur leur lieu de travail ont éprouvé la difficulté que représente l'analyse logique par rapport à la simple intégration d'une idée fausse mais qui a été incrustée car martelée des centaines de fois.
pour valider cet argument et accepter qu'il était logique de travailler plus longtemps il n'y a qu'une seule façon de procéder, puisqu'ils nous disent que c'est logique, on a l'autorisation d'utiliser le filtre logique c'est à dire de se poser les questions légitimes
l'implication est-elle vraie?
nous l'ont-ils démontrée? avons nous cherché un contre exemple? au fait quel serait un contre exemple de cette implication? ce serait la simple possibilité de pouvoir vivre plus longtemps et pourtant de ne pas travailler plus longtemps. C'est tout à fait possible c'est un simple choix politique. L'histoire ne manque pas de moment où l'espérance de vie augmentait et où l'age de départ en retraite a été avancé. On peut accepter ou bien rejeter ce choix pour les conséquences qu'il pourrait avoir. Mais l'accepter ou le rejeter ne dépend pas de la logique ça dépend d'un choix idéologique.
Qui dit choix, choix individuel, choix de société, exclut de facto la logique, car en logique on n'a pas le choix c'est soit vrai, soit faux, ça ne dépend pas de nous. Présenter cette implication comme quelque chose de logique est donc une escroquerie intellectuelle. c'est un artifice rhétorique les communicants ne voulaient pas dire "nous faisons le choix politique de faire travailler les gens plus longtemps, nous pensons que ce n'est pas une mauvaise solution qui laissera encore pas mal de temps aux retraités puisque l'espérance de vie augmente, d'autres choix seraient possible mais vous nous avez élus et nous avons fait ce choix là" ils nous ont donc roulé dans la farine.
Puisqu'on est clairement dans le champ idéologique, politique, économique et sociologique regardons l'histoire et réalisons que depuis la nuit des temps l'évolution va dans le même sens : l'espérance de vie grandit et l'homme à toujours cessé de travailler plus tôt...jusqu'aux année 90 où on a commencé à préparer les esprits pour inverser la tendance.
l'hypothèse est-elle vraie?
Aucune importance logique ici car on vient d'établir que l'implication elle même est fausse donc l'hypothèse pourrait être vraie, la conclusion serait tout de même fausse on le fait donc juste pour la beauté du sport on va démontrer autrement qu'il est faux que "Il est logique de travailler plus longtemps". c'est de la pédagogie ceux qui n'ont pas compris une démonstration comprendront peut-être l'autre démonstration)
ces gens nous ont-ils prouvé qu'on vivait plus longtemps?
S'ils ne le font pas on ne peut pas accepter leur conclusion.
Ils ne l'ont pas fait, on sait même que l'espérance de vie en bonne
santé qui a augmenté en France depuis 1945 justement sous l'effet
des retraites des réductions du temps de travail, de la sécurité
sociale qui garantissait l'accès aux soins de tous connait pour la première
fois un recul depuis quelques années.
Les Européens vivent plus vieux mais pas forcément en meilleure santé: Pourtant
l'"espérance de vie en bonne santé" après 65 ans stagne depuis 2005 sur tout
le continent. L'espérance de vie sans incapacité (EVSI), devenu un indicateur
important des politiques européennes, a augmenté de 0,2 an seulement pour les
hommes et diminuant même de 0,2 an pour les femmes au cours de la même période.
http://lci.tf1.fr/science/sante/les-europeens-vivent-plus-vieux-mais-pas-en-bonne-sante-7929163.html
Par ailleurs il est à prévoir que l'espérance de vie tout
court va bientôt commencer à diminuer et ceci à cause de
plusieurs facteurs :
-pollution et réchauffement climatique
-dégradation de l'accès aux soins,
recul de l'age légal de départ en retraite (2003, 2010 et 2013)
, augmentation du temps de travail ( recul sur les 35 heures, multiplication
et défiscalisation des heures supplémentaires) c'est à
dire inversion de certains des facteurs qui avaient permis la progression de
l'espérance de vie
-développement des scandales de santé publique à cause
de l'absence de régulation des profits : vache
folle, grippe aviaire et H1N1, hormones
de croissance, sang contaminé,
amiante, prothèses
PIP, médiator. Ils se multiplient,
leur fréquence augmente et on suspecte toujours fortement les OGM,
les pesticides, certains conservateurs ou
exhausteurs de goût de tuer des consommateurs.
-multiplication des incidents et accidents nucléaires, il y aura d'autres
Tchernobyl, d'autres Fukushima
de la difficulté de démolir une telle affirmation
en fait j'argumente mais je ne devrai pas avoir à argumenter pour convaincre le lecteur, le lecteur devrait exiger auprès des politiques et des médias qu'ils prouvent ce qu'ils avancent. Le public, les citoyens devaient exiger les preuves que l'espérance de vie en bonne santé augmente, il auraient du demander la démonstration du théorème lui même : " On vit plus longtemps donc il est logique de travailler plus longtemps".
Non seulement je dois argumenter, mais je dois d'abord initier à la logique, puis normalement je devrais aller chercher les statistiques de l'espérance de vie, puis je devrais aller trouver les chiffres sur l'accès aux soins, les dates historiques de réduction du temps de travail, d'abaissement de l'age légal de la retraite.
Puis je devrai dresser la liste des autres choix possibles pour sauver les caisses de retraite
Mais au fait qu'en est-il de l'affirmation : " il faut sauver les caisses de retraite" est-elle vraie au moins? En avez-vous testé la véracité?
et de l'affirmation "c'est urgent , on ne peut pas attendre" ? En avez-vous testé la véracité?
Ainsi celui qui se place sur le terrain de la logique , des arguments, des preuves se voit contraint de passer des heures à rechercher des informations et à les mettre en forme quand le camp d'en face lui se permet d'asséner son affirmation sans rien justifier du tout, un beau slogan , une belle formule et on roulera toujours un max de monde dans la farine. Pourtant il serait bien mieux d'être prudent et au moins de dire : ils ont rien prouvé on ne peut pas les croire. Et ceux qui ont le temps peuvent aller essayer de trouver eux même pourquoi c'est faux. Car dites vous bien que si c'était vrai et logique, on nous l'aurait démontré et plus personne ne pourrait ainsi le contester.
Comme le dit Stiegler le logos est le pharmakon c'est à dire le remède pour contrer le poison de la rhétorique des sophistes
pour en finir avec les retraites, la sécu et la dette
et comprendre la question du déficit testons l'affirmation
omniprésente
derrière ces 3 problématiques :
"il y a un problème de déficit donc on n'a pas le choix il
faut réduire les dépenses"
comme on l'a vu ci dessus , amusez vous à tester la validité de l'hypothèse : avons nous réellement un problème de déficit?
vous verrez que c'est le cas pour la dette de l'état mais pas forcément pour les retraites et la sécu. Il faut bien rappeler ici que:
la dette de l'état provient d'un déficit du budget de l'état lequel est alimenté par les impots directs (impot sur le revenu par exemple) et les impots indirects (taxes sur le tabac et les carburants, TVA etc), la couverture de santé et la couverture des retraites ne prend pas un seul sou sur le budget de l'état. Quand on parle de crise de la dette des états on arle bien de ce budget là, mais abslument pas du déficit éventuel des caisses de sécu ou de retraite.
les caisses de sécu et de retraite ont un budget qui est une entité totalement séparée du budget de l'état et que l'état ne finance pas, ces entités sont parfaitement étanches (justement l'état voudrait bien pouvoir parfois piocher mais ça lui est impossible, il peut tout au plus détourner quelques recettes pour les transférer du financement de la sécu vers le budget de l'état mais une fois que l'argent est entré dans les caisses de sécu il ne peut aucunement en ressortir pour être transféré sur le budget de l'état.
Les caisses de sécu et de retraite sont elles aussi totalement étanches entre elles on peut théoriquement avoir un trou de la sécu sans déficit des caisses de retraite et réciproquement.
mais c'est du temps perdu car l'implication elle même ne résiste pas à l'analyse logique !
que nous dit-elle ? elle nous dit qu'il est nécessaire de baisser les dépenses quand on a un problème de déficit. Je réponds que ce n'est pas nécessaire en effet on peut même augmenter les dépenses quand on est en déficit si on augmente encore plus les recettes. C'est simple comme une soustraction :
bilan = recettes -dépenses
déficit signifie bilan négatif c'est à dire recettes < dépenses
exemple : recette 2 euros et dépense 3 euros ! bilan : 2-3 = -1 j'ai un déficit de 1 euro
je double mes dépenses ! je dépense 6 euros ! mais j'augmente les recettes à 10 euros ! bilan 10-6= +4 je ne suis plus en déficit mais en excédant je peux même décider d'être déraisonnable et d'exploser les dépenses ! je peux les tripler ! je ne serai toujours pas en déficit car 10-9= +1
pour combler le déficit il suffit de d'augmenter les recettes suffisamment , ou de baisser les dépenses suffisamment, on peut même baisser les deux, ou augmenter les deux ce qui compte à la fin c'est uen seule chose : que les recettes soient supérieures aux dépenses
preuve est donc faite qu'il n'est pas nécessaire de baisser les dépenses
pour gommer un déficit. On peut baisser les dépenses mais on peut
aussi faire autrement.
on a le choix mais on veut nous faire croire qu'il n'y a pas le choix que c'est
juste une question de logique. Evidemment ce n'est qu'un choix idéologique.
L'affirmation : "il y a un problème de déficit donc on n'a pas le choix il faut réduire les dépenses" ne résiste donc pas à l'analyse logique , du point de vue logique elle est fausse, c'est donc une affirmation de type rhétorique dont le seul objectif est de rouler le citoyen dans la farine. Cette affirmation véhicule une idéologie, on est donc tout à fait en droit de la refuser parce qu'on fait d'autres choix idéologiques.
Il faut donc dire la vérité : baisser les dépenses est un choix on appelle cela la rigueur et ce choix est défendu par le FMI, défendu par la commission européenne, défendu par les banques centrales, défendu par les acteurs de la finance, défendue par tous les partis de droite du monde, défendu par l'UMP en France, défendu par le PS en France et plus généralement par les gauches européennes (en angleterre, en Espagne, en Italie, en Grèce en Allemagne etc)
Je ne voudrais pas être mal compris : je ne dis pas qu'il ne faut pas baisser les dépenses et qu'il faut augmenter les recettes je dis qu'il faut être honête et dire qu'il y a d'autres solutions puis il faut expliquer pourquoi c'est la baisse des dépenses qui a été retenue au lieu de nous dire qu'il est impossible de faire autrement.
Ceci dit il se trouve qu'en plus nous n'avons pas de problème de dépenses
(finalement je peux pas m'en empêcher): il est donc inutile de baisser
les dépenses.
"selon le rapport sur "La dépense publique et son évolution", publié
par Bercy, la part des dépenses publiques dans le PIB français est passée
de 52,8 % dans les années 1990 à... 52,9 % dans les années 2000. Si les déficits
et la dette ont flambé, ce n'est pas du fait d'une envolée des dépenses, mais
à cause d'une réduction des recettes. Le manque à gagner annuel dû aux exonérations
et baisses d'impôts consenties dans les années 2000 est chiffré par Gilles Carrez,
député UMP et rapporteur du budget, à plus de 100 milliards d'euros. Et
la crise financière a provoqué une chute brutale des recettes publiques déjà
érodées par cette contre-révolution fiscale. Cette dette est celle de la finance
et du néolibéralisme, pas des assurés sociaux ni des citoyens."
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/13/contre-le-discours-dominant-sur-la-dette-publique_1629374_3232.html
et encore on ne parle pas de la fraude fiscale : En 2012, les fraudes les plus
graves auraient représenté plus de 6 Milliards d'Euros, soit une explosion de
+45% par rapport à 2010.
http://www.boursier.com/actualites/economie/fiscalite-ces-5-000-evades-qui-voudraient-bien-etre-blanchis-20193.html
Il y a aussi l'enquête d'un journaliste de La Croix, Antoine Peillon, selon
qui la Justice française étouffe depuis des années de nombreuses affaires d'évasion
fiscale.
Préjudice pour l'Etat: 600 milliards d'euros, en une vingtaine d'années.
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13607
Afin d'être complet il faut rappeler cette idée importante : la dette publique de l'état n'a rien à voir avec les comptes sociaux ce sont des caisses totalement séparées. Ainsi on peut tout à fait avoir un état endetté sans avoir pour autant des comptes sociaux (retraite ou sécu) en déficit. Justement certains voudraient bien ouvrir les vannes entre les différentes caisses. Ce serait une erreur car les caisses de sécu et de retraite sont alimentées par les salariés, on appelle ça le salaire indirect (et non les charges patronales comme on voudrait nous les faire nommer). on peut en savoir plus sur ce travail sémantique important et le glissement entre salaire indirect et charges patronales sur cette page.
Redresser les comptes sociaux peut donc être fait de bien des manières car il y a de multiples façons d'augmenter les recettes, c'est à dire la part de notre salaire qui les alimente . On peut élargir l'assiette , on peut décider d'accroitre la part de salaire indirect en augmentant les salaires, on peut aussi décider d'accroitre la part de salaire indirect sans augmentation de salaire en diminuant la part de salaire direct, on peut instaurer des taxes sur les plus values boursières, sur les dividendes versés aux actionnaires sur les revenus des placements financiers, sur les transactions financières, on peut également lutter réellement contre le chomage et si on y arrive on aura naturellement davantage d'argent qui rentrera dans les caisses sociales.
Et comme ce sont les actifs d'aujourd'hui qui payent les malades et les retraités
d'aujourd'hui, ce qu'on fait aujourd'hui n'a pas d'incidence sur l'équilibre
dans 10 ou 20 ans car nul ne peut prévoir combien il y aura d'actif cotisants
dans 20 ans pour payer les malades et les retraités de dans 20 ans. C'est
dans 20 ans qu'il faudra agir pour résoudre le problème de dans
20 ans. Dans le cadre de ce dernier argument il faut comprendre l'importance
d'une démographie dynamique ce qui est le cas de la France mais pas forcément
de l'Allemagne. Ainsi on pourrait trouver totalement justifié que l'Allemagne
avec sa mauvaise démographie soit contrainte de prévoir un départ
en retraite à 67 ans en 2030 alors que nous même qui avons une
excellente démographie, une durée du travail plus importante et
une meilleure productivité pouvons décider de réduire la
durée du travail à la fois au niveau du nombre d'heures hebdomadaire
que du refus des heures supplémentaires ou de l'abaissement de l'age
légal de départ en retraite.
Ce qui est bon pour certains pays d'Europe n'est pas forcément bon pour
tous les pays d'Europe ; en écho à la question du panurgisme traitée
plus haut ( paragraphe implication, déduction: condition nécessaire,
condition suffisante)
équivalence logique : condition nécessaire et suffisante
Lorsque "A implique B" , par défaut il faut considérer que la réciproque ( B implique A) est fausse une fois qu'on a démontré que la réciproque B implique A est également vraie on dit alors qu'il y a équivalence logique ou double implication : "A est équivalent à B" on dit que "A est vrai est une condition nécessaire et suffisante pour que B soit vrai" et du coup "B est vrai est aussi une condition nécessaire et suffisante pour que A soit vrai" si on est dans la patate rouge on est dans la patate noire et si on est dans la patate noire on est dans la patate rouge. de même il s'ensuit que "non B implique non A" et également que "non A implique non B" si on n'est pas dans la patate rouge on n'est pas dans la patate noire et si on n'est pas dans la patate noire on n'est pas dans la patate rouge. |
Beaucoup de discussions tournent mal parce que quelqu'un énonce une implication et l'autre entend une équivalence. Il peut alors s'échiner à démontrer que l'équivalence est fausse, ce qui ne prouvera pas forcément que que l'implication était fausse
on peut reprendre l'exemple des leçons et des bonnes notes:
si je dis : " Si tu veux avoir de bonne notes il faut que tu apprennes tes leçons"
et que l'élève entend " avoir des bonnes notes est équivalent à avoir appris ses leçons"
sa réponse : "c'est pas vrai monsieur j'apprends mes leçons et pourtant j'ai pas de bonnes notes"
démontre qu'il est faux de dire que " avoir des bonnes notes est équivalent à avoir appris ses leçons"
mais ne démontre pas qu'il est faux de dire : " Si tu veux avoir de bonne notes il faut que tu apprennes tes leçons"
en revanche la réponse : j'ai des bonne notes et pourtant je n'ai pas appris mes leçons
invalide tout autant l'affirmation "avoir des bonnes notes est équivalent à avoir appris ses leçons" que l'affirmation " Si tu veux avoir de bonne notes il faut que tu apprennes tes leçons"
résumé en images à l'aide des patates
exemple concret de discussion houleuse : l'amalgame musulman / potentiel terroriste islamiste
les potentiels islamistes terroristes sont tous des musulmans mais les musulmans ne sont pas tous des potentiels islamistes terroristes. L'ensemble des potentiels islamistes terroristes est une petite patate à l'intérieur de la grosse patate des musulmans.
Je peux donc affirmer que "Il existe des musulmans qui n'envisagent pas, qui ne commettront jamais aucun acte terroriste" et si on me répond :"Regarde tous les attentats terroristes commis par des musulmans" , c'est exact il y a eu de nombreux attentats terroristes commis par des musulmans mais du point de vue logique ça n'invalide pas du tout mon affirmation et ça ne permet pas du tout donc d'affirmer que tout musulman est un potentiel terroristes islamiste.
De nombreux amalgames reposent donc sur la confusion volontaire ou non entre implication et équivalence
exemple issu de mon expérience professionnelle
un jour mon chef d'établissement décide qu'il va mettre 2 cases dans les bulletins: une case pour l'appréciation du travail du comportement et du niveau et une case pour indiquer des conseils pour progresser. Personnellement, je me dis pourquoi pas, je lis sont texte. Et la toute dernière phrase était " il va de soi que si les 2 cases figurent sur le bulletin elles devront obligatoirement être remplies toutes les deux, il est hors de question de distribuer des bulletins avec une seule case vide"
je réagis illico en animal logique : ce qu'il nous dit c'est que "le fait qu'une case existe est une condition suffisante pour que je doive la remplir" il me dit "la case existe donc elle doit être remplie " il me dit "la case existe implique la case doit être remplie" il me dit "toute case qui existe doit nécessairement être remplie" il me dit "il ne peut pas exister de case vide"
c'est absurde il existe des tas d'exemples dans la vie, de cases qui existent et qui restent vides ; des appartements, des places de parking, des cases dans ma déclaration d'impots. bref sans aller jusque là et en se contentant de parler de bulletins scolaires je tente d'expliquer que je trouve ce principe absurde et que pour moi il y a une condition nécessaire et suffisante pour qu'un case soit remplie et j'énonce mon affirmation : " pour qu'une case soit remplie il est nécessaire et suffisant qu'elle existe et qu'il soit pertinent de la remplir"
si la case n'existe pas alors je ne peux pas la remplir
si je ne trouve rien de pertinent à écrire dans la case alors je n'ai aucune raison de la remplir. en clair si j'ai un élève qui a 19 de moyenne qui connait toutes ses leçons par coeur, qui a tout le temps ses affaires, fait tout le temps son travail, ne bavarde pas, est attentif et participe je ne vois pas quel conseil je peux lui donner pour progresser, car il ne peut pas progresser il est déjà au top en tant qu'élève. in versement si je fais le constat que l'élève "oublie régulièrement ses affaires, fait rarement le travail à la maison, bavarde trop, ne prend pas les corrections, dérange le cours", je ne vois pas l'intérêt de rajouter dans la case d'à côté les conseils suivants : "ne pas oublier ses affaires, faire tout le travail à la maison, arrêter de bavarder, bien prendre toutes les corrections, ne pas déranger le cours ..." Néanmoins pour certains élèves c'est pertinent de remplir les 2 cases.
Ca me parait ben moi que la case existe pour que je puisse marquer un truc dedans si je trouve que ça a un intérêt, et bien croyez le si vous voulez le chef d'établissement a décidé que puisque je refusais le principe : "le fait qu'une case existe est une condition suffisante pour que je doive la remplir" il n'y aurait donc pas de deuxième case parce que vraiment une case vide c'est pas possible ça peut pas exister...
En réalité le chef d'établissement n'abordait pas la situation d'un point de vue logique mais du point de vue du "qu'en dira-t-on". Il avait peur qu'on nous traite de fainéants parce qu'on ne remplit pas toutes les cases. Faut-il que la logique s'efface pour laisser la place à l'absurdité, au nom de la communication et du "qu'en dira-t-on" ? Pour de nombreuses personne la réponse est oui. En réalité la majorité des gens était toute disposée à y mettre une formule bateau lorsqu'ils ne trouvaient rien de pertinent et de ciblé à dire. Il fallait par exemple pour un des élèves éxcellents comme je le décrivais précédemment écrire par exemple : "Continue" . Tout le monde semblait donc convenir que c'était un peu absurde mais semblait toutefois disposé à le faire.
Est-ce cela qui fait de moi un "animal", un "monstre", une singularité ? Je veux dire cette incapacité à accepter de faire quelques chose d'absurde. A vrai dire j'ai le sentiment de ne jamais avoir croisé quelqu'un qui me ressemble sur ce point, d'où mon questionnement? suis-je normal docteur?
Conclusion
vous voilà désormais armés pour mettre à l'épreuve de la logique vos propres affirmations et vos propres certitudes, pour débusquer certaines manoeuvres rhétoriques grossières et également pour anticiper vos contradicteurs. Ou au contraire pour admettre qu'imposer un raisonnement logique est vraiment difficile et qu'il est beaucoup plus simple de rouler l'auditoire avec un peu de sophismes et beaucoup de rhétorique.
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