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arcenciel.gif (1653 octets)texte constitutif du collectif TZR avril 99

arcenciel.gif (1653 octets)DOSSIER: la précarité et la flexibilité chez les enseignants titulaires du secondaire déc 99

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charte du R.A.D et du collectif TZR Montpellier (mai 99)

Réseau Action Défense

des TA et TR et futurs TZR

Syndiqués SNES et Non-Syndiqués

Pour se tenir informé régulièrement de l'évolution de nos revendications et actions en cours, pour découvrir des situations aberrantes de remplacement qui menacent chacun, des textes et des analyses thématiques, etc… :

http://perso.libertysurf.fr/pythacli/profsencolere.htm

http://perso.wanadoo.fr/arkham/siterad/rad

 APPEL A LA MOBILISATION GENERALE DES FUTURS TITULAIRES SUR ZONES ET A LA SOLIDARITE ACTIVE DES AUTRES COLLEGUES

 

Dès 1999, 1 professeur sur 5 se verra imposer le statut de TITULAIRE SUR ZONE DE REMPLACEMENT

Ce nouveau statut effectif dès la rentrée 1999 va :

Parce que le métier d'enseignant est en train d'être bouleversé, parce que l'Ecole est au cœur de la société qu'elle construit, voici la réalité qui se dessine derrière les réformes de l'école du XXI° siècle dans laquelle vous interviendrez soit en tant qu'enseignant, soit en tant que parent, soit en tant que citoyen.

_______________________

 

Face à cette entreprise sans précédent de déréglementation du service public mené par un gouvernement se prétendant de gauche, nous devons nous mobiliser, MASSIVEMENT, et nous battre pour les respect des élèves et des professeurs, pour obtenir :

  1. le recrutement conséquent de TR volontaires pour assurer les remplacements à court et moyen terme.
  2. Pas de remplacement imposé de force.
  3. Suppression sine die des "tâches pédagogiques" et autres activités paradisciplinaires entre les remplacements qui déconsidèrent l'enseignant.
  4. Stabilisation des TA par, notamment, la transformation des heures supplémentaires en postes fixes.
  5. Respect inconditionnel de la discipline de recrutement, indispensable pour dispenser aux élèves un enseignement de qualité.
  6. Retour au mouvement national géré paritairement.
  7. Suppression des affectations hors zone

Faites circuler autour de vous ces revendications, affichez les dans vos établissements, participez aux manifestations quitte à en détourner les mots d'ordre lorsque vous les jugez insignifiants, faites vous connaître auprès des correspondants indiqués ci-après, devenez un relais local pour amorcer la mobilisation générale contre la politique réactionnaire en cours. Défendez vos droits tant qu'il est temps et tant qu'il en reste….

 

_______________________

Pour réfléchir un peu, avant l'action…..

1° La gestion des TA et des TR avant Allègre :

En dehors des enseignants sur poste fixe, il existait des Titulaires Académiques (TA), pour la plupart professeurs débutants qui ne possédaient pas suffisamment de points pour obtenir un poste fixe.

Les titulaires faisaient, lors des mutations, des "vœux d'affectation" pour obtenir les établissements de leurs choix et accumulaient des points selon leur situation sociale. Si le professeur n'était pas satisfait par son établissement, ou son académie, il pouvait postuler en fonction de ses points accumulés pour obtenir un autre poste.

Problème : les académies du Sud sont très convoitées et le barème pour y accéder très élevé. S'ajoutent à cela le gel des postes et l'augmentation des heures supplémentaires. Afin que les jeunes titulaires ne soient pas bloqués contre leur gré dans une académie du Nord, le SNES obtient la création d'un statut particulier : le "Titulaire Académique" créé en 1985 permettant à ceux-ci d'intégrer une Académie non sur poste fixe mais sur des "moyens provisoires" d'établissements.

Au départ les Titulaires Académiques travaillaient à l'année sur un poste dans UN établissement. Les conditions de travail n'étaient pa brillantes : comme ils n'étaient là que pour un an, on leur donnait souvent ce que les autres ne voulaient pas (classes, emplois du temps…). De plus, il leur était difficile de proposer et de construire un projet pédagogique (pas de suivi et de cohérence, difficultés pour s'insérer dans l'équipe et se mettre en courant du fonctionnement interne de l'établissement). Ce statut, qui devait être provisoire à l’origine, s’est installé dans la durée.

 

2° L'Ecole d'aujourd'hui dans laquelle enseignent

les jeunes titulaires et quelques autres :

Le ministère à été contraint de changer de stratégie quant à la gestion du personnel enseignant. Pourquoi ? Avec l'obligation de la réforme des services publics en fonction du pacte de stabilité budgétaire des traités d'Amsterdam et de Maastricht (dépenses publiques ne devant pas excéder 3 % du PIB) : l'Etat doit trouver une solution qui permette son désengagement sur les Régions sans donner l'impression à l'opinion que la réforme va se faire au détriment des élèves.

Solutions mises en œuvre par l'Etat :

1. Allègement des programmes (diminution du volume d'heures prof) grâce aux délires de la pédagogie de Philippe Mérieu récupérée politiquement : non plus transmettre des savoirs mais des "compétences" =

On n'a plus besoin d’enseignants spécialisés, mais des animateurs multi-cartes prêts à brader l’enseignement pour le petit peuple.

2. Déconcentration du mouvement national pour les affectations des personnels qui passent sous le contrôle des recteurs et des inspecteurs d'académie, au nom d’une " gestion plus humaine " des personnels =

Risque de " caporalisation ", de mise en place de concurrence entre les établissements.

3. Création d'un nouveau statut pour les Titulaires Académiques et Titulaires remplaçants (qui abroge le statut de 1985) : Titulaire de Zone de remplacement (ZR).

Ces enseignants seront supposés faire des remplacements de courte (deux-trois jours voire quelques heures), moyenne (quelques semaines) ou longue durée (une année). Ce statut est généralisé à la majorité des jeunes enseignants titularisés ces dernières années et maintenus sur moyens provisoires. Il prévoit l'astreinte du personnel, entre deux remplacements, à des "tâches pédagogiques" qui ne sont pas définies avec précision.

De plus, leur gestion se fera par un "super" chef d'établissement qui affectera ou non les personnels selon les besoins qu'il aura lui-même définis comme prioritaires =

Le " flou artistique " des tâches laisse envisager la multiplication d’abus du type un Titulaire devra pouvoir, si besoin, aider l'administration ou "faire fonction" de chef d’établissement.

Les remplacements au pied levé pour une heure ou deux vont se multiplier, obligeant le Titulaire à faire de la " garderie ".

Les TA sont contraints de demander des ZR dans leurs voeux, afin d’éviter une extension géographique. Cela permet aux recteurs de dire que les personnes étaient volontaires. Par ce procédé manipulateur 1 professeur sur 5 se retrouve obligé d'accepter "à l'insu de son plein gré" ce nouveau statut (50 000).

4. Le Plan Académique de Développement Intégré (PADI), a été inauguré dans l’Académie de Bordeaux, académie pilote, dès la rentrée 98 et concrétise les objectifs du ministère (après Bordeaux, les autres académies...). concernant la réorganisation des services académiques. Il repose sur un seul objectif : " optimiser l’utilisation des moyens en personnel et matériel ", et cela, bien entendu, " à moyens constants ".

Cette " innovation " se traduit par la création de Zones d'Activités Pédagogiques (ZAP) regroupant différents établissements chapeautées par un établissement relais. Ces ZAP doivent permettre également la " mutualisation des moyens " : aux chefs d’établissement concernés par la ZAP de se débrouiller, avec les moyens mis en commun, pour boucher les manques en matériel ou personnel d’entretien, administratif ou enseignant.

La répartition des heures, l'ouverture et la fermeture des classes, l'affectation des titulaires de zone de remplacement se feront selon un système de vases communiquants à l'intérieur de la zone =

Comment décentraliser la gestion de la misère...

Comment parler de pédagogie sans parler des moyens qui vont avec ?

 

3° L'Ecole de demain… Mais dans quel état !

 

  1. Une école au rabais.
  2. Cette nouvelle gestion flexible des personnels, très comptable, ne prend aucunement en compte l'intérêt de l'élève :

    Détérioration des conditions d'apprentissages : multiplication des professeurs " remplaçants " devant une même classe (perte d'autorité de l'enseignant), pas de suivi ni de construction pédagogique sur une année (atomisation des référents culturels), baisse générale des contenus (acquisition de méthodes mais sans référence à un contenu culturel précis).

    Les élèves seront les premiers à pâtir d’un enseignement au rabais. Parfois une classe a deux remplaçants dans la même discipline, non seulement c'est pédagogiquement aberrant, mais rien n'est prévu pour d'éventuelles coordinations.

     

  3. Une école inégalitaire.

Par la régionalisation des instances d'affectation et la multiplication des "Postes à Exigences Particulières" (PEP), les chefs d’établissement vont recruter individuellement les enseignants qui les intéressent, soit en leur créant un poste spécifique, soit en les obligeant d'accepter des "taches pédagogiques" pour se fixer => les postes fixes devenants rares seront liés aux services rendus à l'administration en dehors de nos qualifications de recrutement (sur les abus déjà actuels des chefs d'établissement traitant les titulaires en valets ou en larbins, cf. le "Livre Noir du Remplacement" (témoignages recueillis par le RAD ethébergé sur le site du collectif pour la Démission d’Allègre http://perso.wanadoo.fr/arkham/siterad/livrenoir

La création des ZAP officialise la compétition entre les établissements en créant des filières de réussite ou d'ECHEC et légitime le tri social par l'adaptation au milieu socio-économique d'origine. Au delà, ce sont les départements à l'intérieur d'une même académie qui seront en rivalité. L'inégalité des régions en matière de ressources et de richesses économiques achèvera cette mise en concurrence de l'ensemble du système scolaire.

4° Comprendre, Critiquer et Agir.

Notre rôle n'est pas selon l'objectif des réformes d'amener chaque élève à atteindre son maximum mais au contraire d'assurer un minimum pour tous.

" Encadrer " plutôt qu'enseigner, " animer " plutôt que transmettre, former des jeunes qui ne seront peut-être même pas employables, voilà le véritable objectif de ces réformes. Ce sont surtout les enfants d'origine populaire à qui on interdire l'accès aux savoirs et à la culture.

Nous voulons un enseignement de qualité, un service public d’éducation qui permette l’insertion des élèves dans la cité. Nous voulons que les élèves développent leur esprit critique (un gros mot ministériel) afin qu’ils puissent comprendre le temps présent pour le juger et être en mesure d’agir en citoyen. Cela passe par la transmission d’héritages et de cultures diverses, l’acquisition de connaissances culturelles et non seulement communicationnelles. Limiter " l’enseignement " à l’acquistion de " compétences ", c’est perdre de vue la responsabilité du citoyen, le réduire à un " agent passif " de l’évolution de la société.

Les élèves sont les futurs garants de l’État démocratique. L’État est au service du citoyen qui doit lui même, en retour, agir pour son perfectionnement.

Le découragement provoqué par les nombreuses dérives de cette année et les critiques infondées répétées et médiatisées du ministre à l'égard des enseignants peuvent provoquer un tarissement des vocations. L'image des enseignants est également mise à mal entraînant la perte de cette confiance nécessaire à la transmission des savoirs.

En généralisant la mobilité des enseignants, le gouvernement rompt le lien indispensable entre un enseignant et un établissement : Au moment ou plus que jamais l’école doit se consacrer à réduire les inégalités ( c'est aussi la position affichée par le gouvernement par exemple lors du conseil des ministres du 10/03/99), la mobilité subie des enseignants nous paraît incompatible avec le travail en équipe, la pratique d’une pédagogie différenciée, le suivi des élèves et la mise en place d'un cadre stable po r renforcer la cohésion sociale.

NOUS DEVONS NOUS BATTRE CONTRE CETTE POLITIQUE SCOLAIRE.

LE STATUT DE TITULAIRE DE ZONE EST LE PREMIER MAILLON DE LA CHAINE LIBERALE :

NOUS DEVONS LE REFUSER EN BLOC SANS LE NEGOCIER.

POUR SAUVER LE SERVICE PUBLIC D’ÉDUCATION

NOUS DEVONS FAIRE CONNAITRE NOTRE REFUS :

diffusez ce texte autour de vous et organisez vous et réagissez.

BON COURAGE !