L'essentiel La charte
comprendre la situation
Les collectifs
de TA/TR futurs TZR
Futurs remplaçants
quels droits?
quoi d'neuf docteur? TA-TR
message à l'administrateur du site
TZR

Plan du site
La réflexion Les positions officielles du SNES réflexions analyses compte rendus documents officiels
décrets circulaires.....
liens
L'action Réunions Pétitions Thématique Rassemblements

barpeche.gif (7522 octets)

 

lettre aux parents: "pas de classes sans adultes"
pour imprimer telecharger   version pc en *.rtf     version mac en *.rtf

Collectif TZR
local FSU
23, rue Bec de lièvre
30000 NIMES le 28 Novembre 1999

 

Objet : Remplacements et précarité

 

Mesdames, Messieurs,

"Pas de Classe sans prof." ce slogan destiné à rassurer les parents s’est sans bruit transformé en " pas de classe sans adultes" .

Nous tenons ˆ vous informer plus précisément sur les conditions réelles de l’accueil de vos enfants lors de l’absence d’un professeur, ainsi que des conséquences pratiques de celles-ci sur la qualité et l’avenir de l’enseignement public :

Cet adulte mis en présence des élèves en cas d’absence du professeur est selon le cas :

un prof. TZR en situation de remplacement : professeur titulaire travaillant dans sa discipline et effectue le remplacement d’un collègue absent : c’est le cas idéal.

un surveillant qui va encadrer les élèves dans le cadre d’une permanence c’était, jusqu’à la rentrée, la solution "normale" lors d’une absence de courte durée.

un prof TZR en situation de rattachement : dans des conditions de travail très variables d’un établissement ˆ l’autre, ce professeur en attente d’un remplacement du type précédent se voit confier (fréquemment au pied levé sans avoir le temps de préparer un cours) la classe d’un collègue absent. Souvent il est d’une discipline différente, il lui est proposé d’oeuvrer dans sa discipline, ce qui peut conduire ˆ des situations rocambolesques (mais fréquentes) par exemple (cas réels) :

- un TZR d’Hist-Géo doit remplacer au pied levé un collègue de Math, les élèves ont 4 h d’Hist-géo dans la journée : 2 avec le remplaçant et 2 par le prof d’Hist-Géo habituel. (déstabilisation des élèves et du cours "normal")

- un TZR de technologie remplace un prof de français pour la journée, il fait donc de la techno avec les élèves. En cours de matinée, un prof de techno informe de son absence, il sera remplacé par un TZR d’Hist-Géo, le TZR de techno étant déjˆ occupé.

un prof. du collège, pas forcément de la discipline, effectue un remplacement en plus de son service : étant donné qu’il est impossible que les emplois du temps soient compatibles, le remplacement est donc incomplet, de plus effectué par un prof surchargé. (qualité du travail !!!)

un aide-éducateur (mot savant désignant un emploi jeune) : personnel non qualifié et non formé pour ce type de tâche : l’état utilise des statuts précaires pour palier aux déficiences de recrutement.

 

ATTENTION les parents n’étant pas toujours informés de ces changements il arrive que ces situations perdurent

 Vous voyez qu’un "slogan" plaisant ˆ l’oreille peut, appliqué sans scrupules, se révéler dangereux : les élèves sont effectivement en face d’adultes, mais lesquels et dans quels buts ?

Nous insistons sur le fait que ce fonctionnement n’est pas un "bug", mais préfigure la gestion du personnel "flexibilisé" avec toutes ses conséquences sur la qualité de l’enseignement

Espérant avoir contribué ˆ votre information,

nous vous prions de recevoir, Mesdames Messieurs nos sincères salutations.

 

Le Collectif TZR du Gard

barpeche.gif (7522 octets)

document 2
gel de l'emploi public, Remplacements mal assurés, Évolution du statut d’enseignant

Collectif TZR
local FSU
23, rue Bec de lièvre
30000 NIMES le 12 décembre 1999

 

Document2 : Pour intervention à l’Assemblée Nationale.

 

Gel de l’emploi public.

On peut noter qu’il n’y a pas de création de poste depuis 2 ans, les recrutements ne compensent pas même les départs en retraite.
Cette situation entraîne un glissement général des tâches : les Titulaires sur Zone de Remplacement (TZR) sont nommés sur des postes vacants pour l’année (Un certain nombre de ces postes auraient dû être proposés en postes fixes). Cette dérive entraîne un manque de remplaçant, les remplacements sont réalisés par des précaires :

- Maître Auxiliaire (MA),
- Contractuels
- et de plus en plus par des vacataires embauchés pour un maximum de 200 heures sur l’année. Cela veut dire qu’ils ne terminent que rarement leur remplacement (par ex : 2 vacataires vont se succéder pour le remplacement d’un congé de maternité). 

Ce (dys)fonctionnement n’est pourtant pas un "bogue", il a été sciemment établi pour pallier aux conséquence du gel de l’emploi public et satisfaire à la baisse des dépenses d’éducation, il préfigure donc la gestion du personnel "flexibilisé" avec toutes ses conséquences sur la qualité de l’enseignement

 

Remplacements mal réalisés malgré les discours actuels de Monsieur le Ministre. 

- Les postes de remplaçants sont la plus souvent occupés par des débutants non volontaires.
- Les statuts du TZR sont mal définis ce qui engendre des abus : bouche trou dans les établissements de rattachement, remplacement au pied levé (d’un professeur d’une autre discipline), imposition de tâches hors compétences.
- Les statuts sont de mauvaise qualité, par exemple

- les zones de remplacement qui officiellement ont été réduites, sont en fait considérablement élargies puisque le TZR ne peut refuser d’officier dans les zones limitrophes à la sienne.
- Les temps de préparations nécessaires avant de commencer un remplacement. sont mal définis, et quasiment jamais attribués.

Afin de recruter des remplaçants qualifiés il est impératif de rendre le statut de remplaçant attractif en le réformant et en attribuant des indemnités compensant réellement les aléas de la fonction.

Évolution du statut d’enseignant.

 IL est plus que probable que le statut de TZR sert actuellement de laboratoire pour expérimenter un nouveau pour le corps enseignant

- Notion de titulaire de bassin ou de zone, c’est à dire que plus aucun enseignant ne serait certain de conserver un postes fixes dans un établissement. ( négation du travail en équipe, de la pédagogie à long terme et de l’investissement des enseignants dans leur établissement)

- L’autonomie qu’il est prévu de donner aux établissements permettra une définition locale des contenus d’enseignements, des services, des programmes ou du recrutement qui sera effectué sur postes à profil.( de nombreux poste ont été pourvu ainsi cette année)

Il en découle et découlera une baisse sensible et générale de la qualité de l’enseignement public. Une compétition néfaste entre établissement et une fuite organisée des élèves des milieux favorisés vers le privé).

Complément utile : Tableau Noir " résister à la privatisation de l’enseignement" par Gérard de Sélys et Nico Hirtt aux éditions EPO : les auteurs citent et analyses des documents sur l’enseignement élaborés par :

- l’E.R.T. table ronde européenne des plus important dirigeant industriels..
- la Commission Européenne.
- l’O.C.D.E.
- l’O.M.C.

barpeche.gif (7522 octets)

document 1  respect des droits règlementaires des TZR

Collectif TZR
local FSU
23, rue Bec de lièvre
30000 NIMES le 12 décembre 1999

Document1 : Pour intervention au rectorat sur le respect des droits règlementairesdes TZR

 

 

Audience du 23 juin 99 ( SNES et collectif)

 

 

Cette première année de votre prise de fonction sera sans doute une année test pour l’administration qui cherchera, à l’échelon local parfois, au niveau ministériel sûrement, à augmenter encore, dans les faits, la flexibilité qu’elle n’a pas toujours pu imposer dans les textes qui régissent nos fonctions.

 

Audience du 18 septembre 99 ( SNES)

Nous avons signalé les situations les plus criantes, (postes non pourvus et collègues non remplacés)
Nous avons insisté sur l’insuffisance des personnels de remplacements (400 effectivement disponibles à la rentrée quand il en faudrait au moins 1000), et demandé au rectorat de respecter les règles fondamentales dans la gestion des TZR.

En d’autres termes, un TR n’est pas " aux ordres " tous les matins, à la disposition de son chef d’établissement.

 

Dans la pratique ces engagements ne sont pas toujours respectés

 

I AFFECTATION

Changement de rattachement administratif : ISSR

L’administration procède ainsi pour ne pas payer l’ISSR pendant le temps d’une année scolaire en application des termes de la circulaire DGF 89-4565 de décembre 85 :
" Toute affectation en remplacement pour la durée de l’année scolaire, intervenant postérieurement à la date de la rentrée scolaire ouvre droit au versement de l’indemnité ".
L’administration refait un document qu’elle antidate : c’est illégal.
Le tribunal administratif de Besançon, en date du 22.07.99, a rendu un jugement reconnaissant fictive une prive d’effet au 1er septembre 1997 d’un arrêté prononçant en date du 10 septembre 97 l’affectation (…) et concluant : " le recteur de l’académie de Besançon a fait une inexacte application des dispositions du décret du 9 novembre 1989 (sur les ISS !) en estimant que l’affectation de Mme LOURENCO dans cet établissement avait porté sur toute la durée d’une année scolaire et ne pouvait en conséquence ouvrir droit à l’ISSR ".

Remplacement hors zone

la note de service d’application du décret remplacement précise que l’administration, dans le cas d’une suppléance à effectuer dans une zone limitrophe, doit rechercher l’accord de l’intéressé et doit prendre en compte les contraintes personnelles des professeurs concernés dans toute la mesure du possible.

II DEFINITION DE SERVICE

Délai pédagogique

Le décret se tait sur ce point. La note de service en application du nouveau décret remplacement dit : " il conviendra d’accorder aux personnels exerçant les fonctions de remplacement un temps de préparation préalable à l’exercice de leur mission ".
Donc faire valoir le fait qu’un remplacement s’inscrit dans une continuité pédagogique et ne s’improvise pas. Utiliser une partie de ce délai pour se rendre dans l’établissement récupérer l’emploi du temps, les listes d’élèves, les manuels, les outils quotidiens indispensables : passe, carte photocopieuse… ; pour consulter les cahiers de texte, etc.

A Montpellier le rectorat s’y était engagé lors de l’audience du 23 juin

En attente de remplacement : " faire du CDI ? "

Le décret n° 80.28 du 10 janvier 1980 intitulé " Exercice de fonctions de documentation et d’information par certains personnels relevant du ministère de l’Education nationale " stipule que :
les professeurs agrégés, professeurs certifiés, professeurs d’EPS, AE (…) affectés dans un lycée, dans un lycée professionnel, dans un collège ou dans un établissement de formation peuvent être chargés, avec leur accord, de fonctions de documentation ou d’information au centre de documentation et d’information de leur établissement ".
le jugement PLESSIS rendu par le tribunal administratif de Grenoble du 7 juillet 98 sur le cas d’une TA-ZR affectée en documentation pour y effectuer un service de 18 h en complément du demi-service d’enseignement (9 h) qui lui avait été attribué, reconnaît en vertu du décret cité ci-dessus : un TZR doit être d’accord pour effectuer un service en documentation.
les TZR volontaires ne doivent en aucun cas effectuer plus de 15 ou 18 h : cf art.5, décret remplacement : " dans la limite de leur obligation de service statutaire ".
Donc refuser les services parfois proposés de 30 heures ou de 36 heures

Dans la pratique certains collègues résistent mal aux pressions des chefs d’établissement qui continuent ( pour certains à imposer le CDI)

Prise de contact du TZR

La plupart du temps les TZR interviennent en remplacement sur un coup de téléphone de l’établissement demandeur.
La notification d’un arrêté rectoral pour les affectations des TR sur des suppléances a fait l’objet d’une victoire en tribunal administratif (Mme Fongond, Tribunal administratif de Poitiers – 30.06.98)
Lors de l’audience officielle du MEN accordée au SNES le 22.09, l’engagement a été pris de rappeler aux recteurs que les enseignants doivent être affectés par un arrêté rectoral et non par téléphone. Les moyens modernes de transmission (fax, internet) existent. Ce rappel doit obliger au respect de l’article 3 du nouveau décret : " Le recteur procède aux affectations dans les établissements ou les services d’exercice des fonctions de remplacement par arrêté qui précise également l’objet et la durée du remplacement à assurer ".

Cela exclut l’affectation en remplacement par un chef d’établissement, et sur un coup de téléphone.( comme cela se passe tous les jours dans la pratique : les remplacants ne sont pas légalement couverts)

Qualification

Décret remplacement 17.09.99, art. 1 mentionne le respect de la " qualification " en remplacement et pour les activités entre les remplacements.
Décret du 25.05.50, art. 3-2° stipule : " Les professeurs qui n’ont pas leur maximum de service dans l’enseignement de leur spécialité et qui ne peuvent pas le compléter dans un autre établissement d’enseignement public de la même ville peuvent être tenus, si les besoins du service l’exigent, à participer à un enseignement différent.
Toutefois, les heures disponibles doivent, autant qu’il est possible, être utilisées de la manière la plus conforme à leurs compétences et à leurs goûts ".
Question épineuse pour les remplacements de PLP et de PEGC : pourquoi faire prévaloir le décret de 50 sur celui de 99 (sur le remplacement) et non l’inverse ?
à titre indicatif, le jugement du tribunal administratif de Caen du 24.04.99 concernant Mme DAVID reconnaît au recteur, en matière de complément de service, le pouvoir d’imposer à l’intéressé soit un enseignement différent dans son établissement d’affectation, soit un service dans sa discipline dans un autre établissement de la même ville.
peut-on parler de complément de service quand il s’agit d’une nomination sur un poste bivalent pour lequel le rectorat ou l’IA n’a pas voulu tenir compte de la qualification du remplaçant ?
les " compétences " et les " goûts " laissent une marge de discussion non négligeable ;

dans la pratique encore une fois les pressions exercées sur les TZR sont parfois très fortes et certains sont donc utilisés hors qualification : bivalents, en SEGPA, dans une discipline voisine….)

Remplacer les collègues au pied levé dans l’établissement de rattachement

Depuis deux ans, les circulaires académiques chargent les chefs d’établissement de la gestion des absences inférieures à 15 jours voire à 1 mois dans certaines académies. Ceux-ci utilisent donc le potentiel disponible dans l’établissement : collègues en poste fixe volontaires, surtout les TZR en attente de remplacement qui abandonnent aussi leur activité d’entre deux remplacements.
Il faut s’opposer à ce type d’utilisation. Puisqu’il s’agit d’un remplacement " d’agents momentanément absents " (art. 1 décret remplacement),
Il faut que les TZR
exigent que leur intervention fasse l’objet d’une demande auprès des services rectoraux ou des IA. L’article 3 dit bien que " le recteur procède aux affectations dans les établissements ou les services d’exercice des fonctions de remplacement par arrêté qui précise également l’objet et la durée du remplacement à assurer ". Cela exclut un remplacement décidé par le chef d'établissement.
qu’ils reçoivent et signent un arrêté de remplacement validant leur intervention.
Car en laissant s’installer la pratique d’utilisation sauvage des TZR disponibles, on masque les besoins réels de remplacement, on cautionne l’idée qu’un chef d’établissement est prioritaire dans l’utilisation de " ses " TZR.

Dans la pratique les TZR sont " aux ordres " remplacent un prof absent sur l’heure n’ont pas d’emploi du temps établi remplacent n’importe quel collègue absent en enseignant au mieux leur propre discipline ce qui peut induire le doublement des heures hebdomadaires des élèves sur une discipline donnée

Service entre les remplacements

Décret remplacement, art. 5 : " Entre deux remplacements, les personnels enseignants peuvent être chargés, dans la limite de leur obligation de service statutaire, d’assurer conformément à leur qualification des activités de nature pédagogique dans leur établissement de rattachement ".
" peuvent être chargés " et non " doivent ". Le service entre les remplacements n’est pas une obligation. Dans le cas de l’impossibilité pour un chef d’établissement de constituer un service respectueux des termes du décret, faire valoir la notion de " possibilité " !
Ce service ne peut en aucun cas excéder 15 h pour les agrégés, 18 h pour les certifiés … même si vous êtes volontaires en CDI ;
Ce service doit être effectué dans le respect de la discipline de la qualification ; refuser toute utilisation comme CPE, surveillant, secrétaire, emploi-jeune …
Ce service ne peut être fait dans un établissement voisin de l’établissement de rattachement, encore moins dans une autre zone ;
Il doit consister en " activités de nature pédagogique ". Terme fourre-tout.

C’est dans ce cadre qu’ont lieu les excès les plus nombreux

III PAIEMENT

HSA – HSE

Décret remplacement – article 4 : les TZR " assurent le service effectif des personnes qu’ils remplacent " :
remplacement à l’année (moyen provisoire ou poste vacant pour l’année) = HSA.
remplacement inférieur à l’année = HSE
remplacement avec un service hebdomadaire supérieur au service statutaire (par exemple un agrégé remplaçant un certifié) :HSA pour un remplacement de la durée de l’année scolaire, HSE pour un remplacement d’une durée inférieure à l’année scolaire

Indemnités

de nombreux TZR n’arrivent pas à se faire payer ces indemnités malgré de longues démarches auprès du rectorat

barpeche.gif (7522 octets)

texte que nous avons distribué à Voltaire, suite aux tentatives du proviseur pour que des profs de français de l'établissement remplacent un collègue absent .

Que penser des nombreuses atteintes portées de plus en plus souvent à notre statut d'enseignants ?

- certains élèves, sous prétexte de "démocratie" n'hésitent plus à contester nos décisions pédagogiques

- de même que l'administration n'hésite plus à nous solliciter afin de remplacer un collègue absent, ces remplacements étant rémunérés en H S E, ils surchargent notre temps réglementaire, au mépris du statut des TZR.

- la mise en place des conclusions du rapport Bancel nous conduirait à effectuer de multiples tâches étrangères à nos compétences d'enseignants : éducatives, sociales ou administratives. Et cela dans une grande confusion d'horaires et de rénumération, alourdissant en tout en état de cause notre charge de travail.

- notre liberté pédagogique est mise en cause par de fortes pressions (notations) exercées pour nous contraindre à un travail permanent en équipe, générateur de multiples et vaines réunions.

- une demande de mutation nous fait courir le risque d'être obligatoirement affectés à un statut de TZR.

- devons-nous accepter l'allègement des horaires en 2nde dans un certain nombre de disciplines, au prix non d'un allègement, mais d'un appauvrissement des programmes ?

Ce ne sont que là que quelques conséquences immédiates et concrètes de la "réforme" ou des "projets de réformes" qui se mettent en place sournoisement, avant même d'avoir été votés par les élus de la nation.

Nous avons commencé à lutter l'an dernier. Même si nous n'avons pas été suffisamment suivis pour mettre en échec cette politique ALLEGRE, il n'est pas trop tard pour nous faire entendre. Passons à l'action !

barpeche.gif (7522 octets)

 

LES PROFESSEURS : DES HUSSARDS NOIRS AUX BÊTES NOIRES DE LA REPUBLIQUE

« Du mammouth au bug : l’histoire d’un désastre»

Mammouths, immobilistes, corporatistes, mauvaise graisse, budgétivores , poussiéreux comme leurs photocopies et bulleurs. Voilà comment la société française considère ses professeurs. Depuis l’arrivée de Claude Allègre à la tête du plus grand employeur de France, il n’y a pas eu une semaine sans que ceux que l’on appelait autrefois les hussards noirs de la République ne soient l’objet de dénigrement et d’opprobre.

Pourquoi, Comment les professeurs sont ils devenus ces parias intouchables privés de toutes les vertus ?

Comment ? C’est la question la plus simple et celle à laquelle je répondrais donc en premier. Depuis l’antiquité, la grande difficulté de la fonction de chef pouvait se résumer à sa capacité à commander la charge. La fougue d ‘un guerrier un peu plus excité que les autres entraînait sans délai la masse de la chevalerie à ses trousses pour une attaque sans doute héroïque mais souvent suicidaire. Le pouvoir du chef pouvait se mesurer en ces temps reculés, non pas à sa capacité à crier à la charge avant tout autre, mais au contraire à imposer à la force brutale, l’intelligence si ce n’est d’une réflexion, au moins d’une tactique.
Une partie de l’opinion ne demandait qu’à charger, et les chefs d’aujourd’hui que sont nos gouvernants, ont préféré au débat d’idées le plaisir facile de hurler allègrement à l’hallali. Une grande partie de la presse, pour une part au service du pouvoir, pour l’autre au service du libéralisme a alors sorti les trompes et les cors , histoire d’avertir les sourds ou les indécis, qu’il était temps d’en finir.
L’effet du discours s’est répandu jusqu’à la base de la hiérarchie administrative : comme un Ravaillac à l’écoute du parti catholique, comme un policier en bavure à l’écoute de M.. Pandraud ou encore un Bonnet à l’écoute de M. Jospin, nombre de recteurs, d’inspecteurs et de chefs d’établissement se sont alors cru investi d’une mission divine : écraser l’hérétique d’une main de fer et bouter le savoir hors des établissements scolaires .

Pourquoi ? La question n’est pas assez souvent posée.
La massification de l’enseignement a été un choix politique mais aujourd’hui, aucun politique n’accepte d’en assumer le prix.Il n’y avait en effet nulle obligation légale pour les dirigeants d’un pays de construire des maternelles et d’encourager la scolarisation dès l’age de deux ans (l’obligation ne vient qu’à l’âge de 6 ans).
De même, aucune obligation légale ne pouvait pousser ces mêmes dirigeants à baisser petit à petit le niveau d’exigence afin de permettre à l’écrasante majorité d’atteindre les limites de l’enseignement secondaire (80% d’une classe d’âge au baccalauréat) puis universitaire avant de se heurter de plein fouet aux réalités abaissantes de la vie active.
Mon propos n’est pas bien sûr de remettre en cause ces choix : lorsque l’on porte l’égalité jusqu’au sein de sa devise, on se doit certainement de fournir au plus tôt à tous les enfants un milieu culturel plus riche et, plus tard de permettre aux plus méritants du peuple d’accéder à une culture et à des fonctions d’élite.

Mais de tels objectifs politiques ont un coût.
Et le leitmotiv de notre temps est la maîtrise des coûts…
Certains, armés de leur calculette et de leurs certitudes, ont imposé de réduire les salaires des enseignants en les bloquant (alors que le salaire moyen augmente en France), en rognant la rémunération des heures supplémentaires qu’ils imposent, en rognant les frais de déplacement des remplacements ou en imposant des tâches supplémentaires non rémunérées.
Doit on rappeler qu’il est d’ores et déjà difficile de trouver des candidats à nombre de postes d’enseignement techniques en raison de la différence des traitements publics/privés ?
D’autres ont annoncé une surestimation des besoins en nombre de professeurs pour ne pas compenser les nombreux départs à la retraite. Tout le monde semble ainsi avoir oublié cette brillante commission sénatoriale qui , en mai dernier, affirmait qu’il y avait 10.000 professeurs du secondaire payés à rien faire et accusaient un surcalibrage des concours notamment en physique. Ils stigmatisaient de même fièrement le recrutement « excessif et incontrôlé » de personnels contractuels (les Maîtres auxiliaires).

Où sont ils ces brillants analystes en cette rentrée de l’an 2000, où les parents d’élèves et les élèves manifestent parce qu’il manque un professeur d’espagnol, de S.V.T ou de… physique ?
Et le pire est à venir : un fonctionnaire du ministère pronostique un bug explosif juste avant l’an 2000 dans de nombreuses académies (Amiens, Grenoble, Nantes, Versailles, Paris, etc): plus aucun enseignant ne pourra être remplacé dans plus de la moitié des disciplines d’enseignement général.
Où est il ce brillant ministre adepte du zéro défaut et qui a si bien dégraissé le mammouth ?
Où sont ils ces adeptes du mouvement déconcentré qui ont transformé la carte scolaire en gruyère?
Où sont ils ces pédagogues officiels devenus les complices de la plus grande rupture pédagogique du 2eme millénaire pendant que les élèves sont sans professeurs et parfois sans classes ?

Et qu’une fois seulement, une seule, on désigne les vrais coupables des problèmes de l’enseignement en France.

Loïc Bureau, professeur d’histoire de l’enseignement secondaire.

barpeche.gif (7522 octets)

Objet: Rapports Bancel + Monteil
la date: Thu, 30 Sep 1999 07:32:12 +0200
De: "Ludwig Torres" <ltorres@club-internet.fr>

LE MONDE / MERCREDI 29 SEPTEMBRE 1999

Le SNES s'inquiète des projets d'aménagement du statut des enseignants

Le SNES, principal syndicat de professeurs du second degré, devait s'inquiéter mardi 28 septembre, du contenu de deux rapports sur les conditions de travail des enseignants que le ministère doit rendre publics, le 4 octobre. Le syndicat craint que l'éventuelle mise en oeuvre des propositions contenues dans ces documents ne se traduisent par un démantèlement de «garanties statutaires ».

LA MEILLEURE DÉFENSE, c'est l'attaque. Alors que le ministère de l'éducation nationale doit rendre publics, lundi 4 octobre, les rapports consacrés aux conditions de travail et à l'évaluation des enseignants du second degré, le SNES (Syndicat national des enseignements du second degré) pose ses jalons.
Sur ces deux dossiers sensibles, la principale organisation syndicale des collèges et des lycées craint des évolutions susceptibles de crisper le corps enseignant.

Le principal chiffon rouge que devait agiter le SNES lors d'une conférence de presse, mardi 28 septembre, touche au temps de travail des enseignants et au contenu de leur service. Le syndicat craint que certaines propositions du rapport rédigé par le recteur de Lyon, Daniel Bancel sur les conditions de travail ne signifient le démantèlement de «garanties statutaires ».
Le rapport proposerait, selon le SNES, de confier aux établissements le soin de déterminer la proportion des heures d'enseignement et des heures de soutien aux élèves dans le temps de service des enseignants, en fonction du projet pédagogique. «Cette adaptation au local» manifeste, selon le SNES, la volonté générale du ministère de transférer du niveau national au niveau déconcentré un certain nombre de décisions. « Or, défend le syndicat, une réglementation nationale forte, aussi bien pour les profs que pour les élèves est une garantie d'égalité. »

Plus préoccupant encore aux yeux du syndicat, ces modifications s'accompagneraient d'une remise en cause des allégements d'horaires accordés aux enseignants depuis des décennies. Le décret de 1950, qui définit le service hebdomadaire des enseignants, prévoit en effet des heures de décharge pour certains enseignants, comme ceux qui exercent devant des classes surchargées, en classe terminale et en classe préparatoire.

Le ministère envisagerait, toujours selon le SNES, de remplacer ces décharges d'horaires par un paiement en heures supplémentaires, augmentant de fait le temps de travail de nombreux enseignants. Le syndicat revendique au contraire une baisse globale de leur temps de service (16 heures de cours plus une heure de concertation pour le travail en équipe, contre 18 heures aujourd'hui pour les certifiés) et demande que les critères ouvrant droit aux décharges de service soient revus en fonction du contexte actuel: baisse du nombre d'élèves par classe, prise en compte du nombre de niveaux où l'enseignant intervient, décharge automatique de deux heures pour les enseignants de ZER

Autre motif d'inquiétude pour le syndicat: le rapport du recteur de Bordeaux, Jean-Marc Monteil, sur l'évaluation. Il envisage, selon le syndicat, de donner davantage de pouvoir au chef d'établissement.

ÉVALUER LES ENSEIGNANTS

Tous les trois ans, en compagnie de deux inspecteurs, le chef d'établissement ferait passer à l'enseignant un entretien d'évaluation. S'inspirant de méthodes en vigueur pour les cadres des entreprises privées, le système d'évaluation comporterait aussi la présentation annuelle d'un dossier réalisé par l'enseignant sur ses pratiques. Le SNES dénonce à l'avance à «l'arbitraire » de ces méthodes et propose une amélioration du système existant avec, notamment, la définition de critères d'évaluation précis.

Ces divergences de vues donnent une idée de la complexité des débats à venir sur les conditions de travail dans l'éducation nationale, en particulier pour ce qui concerne la réduction du temps de travail des enseignants; sur ce point, les discussions ne sont toujours pas officiellement ouvertes. Ne souhaitant pas donner prise aux débats qui risquent de surgir entre les organisations syndicales à l'occasion des élect ions professionnelles de décembre, le ministère ne devrait pas annoncer de décisions sur l'ensemble de ces sujets sensibles.

Stéphanie Le Bars

barpeche.gif (7522 octets)

Objet: a propos de la flexibilite
la date: Sun, 10 Oct 1999 22:06:27 +0200
De: <denis.bernard3@wanadoo.fr>
Société: Syndicat National des Enseignants du Second degre
Forums: snes.action

motions présentee par le courant front unique au dernier cdfn de la FSU

Se prononcer pour une définition hebdomadaire du temps de travail et contre toute annualisation implique ,par définition ,le refus de toute fléxibilité ,de toute modulation ,de toute "souplesse", le paiement de chaque heure supplémentaire au-delà du temps hebdomadaire , le respect des principes fondamentaux du code du travail .
la FSU se prononce pour que les catégories professionnelles dejà soumises à de telle fléxibilité réintègre le cadre général strict dans les plus brefs délais

cette motion a obtenue 6 pour 70 contre 1 abstention et 2 refus de vote

cela montre bien que quoiqu'en dise la direction UA et EE de la FSU que celle ci et ses syndicats s'apprête à accepter des modifications au code du travail qui va permettre une remise en cause totale des statuts des fonctionnaires et des enseignants en particulier ..il suffit pour cela de lire le rapport Bancel

le probleme actuel n'est pas de sanctionner le SNES aux élections paritaires car cela se ferait au bénenefice de la fen du sgen de fo ou de sud qui soit soutiennent le gouvernement encore plus ouvertement,soit entretienne une division effrenée qui ne peut que favoriser le gouvernement Il faut au contraire se réapproprier le syndicat pour qu'il defende les revendications des enseignants même si cela peut paraître un combat difficile.

barpeche.gif (7522 octets)

SYNDICATS, RODOMONTADES ET COQUECIGRUES.ET LUTTES QUAND MEME, J'ESPERE,
MALGRE TOUT
réaction d'humeur à celle de l'ami leguil

J'ai beaucoup de reproches à faire à mes propres directions syndicales, et tout autant aux collègues et camarades qui les soutiennent, il ne faut pas l'oublier, et à ceux qui se contentent de s'en servir comme d'un prestataire de services - combien de fois nous faisons-nous accrocher pendant des heures au téléphone par les jérémiades de certains, syndiqués ou non syndiqués d'ailleurs, quand nous ne nous faisons pas insulter pour des questions qui ne sont absolument pas de notre ressort (ex.entre cent : telle collègue me houspillant pour une affaire dont je n'avais jamais entendu parler, et après enquête il s'agissait d'une promesse fallacieuse qu'un inspecteur avait faite à Madame. consistant à violer le barème du mouvement !), et à ceux qui cotisent juste l'année d'une éventuelle promotion ou d'une mutation avant de vitupérer "les syndicats qui ne font rien", et à ceux qui ne veulent pas faire de grève de 24 heures parce qu'ils attendent une action dure mais qui m'ont dit en 95 (dans mon collège reconduction 12 jours) qu'ils ne pouvaient pas se payer cela (dans ma famille nous étions tous deux grévistes, j'ai fermé ma gueule), et à ceux qui ne veulent pas d'actions décentralisées mais qui trouvent que Paris c'est trop loin, etc.

Et j'aime beaucoup les discours de certains de ces collègues que je défends même quand je ne les trouve pas jolis-jolis, même quand ils trouvent que le syndicat n'est pas assez ouvert au changement tout en s'étonnant entre eux que l'agrégé de lettres responsable syndical soit volontaire pour les cpa, les insertion, les techno et les adaptation ; qu'il défende les heures sup des autres tout en refusant d'en prendre ; qu'il fasse écrire des romans à ses élèves qui les vendent, et même bien, sans pour autant se faire mousser auprès de ses inspecteurs ; J'aime encore les soupçons de je ne sais quelle stratégie de carrière, laquelle conduit ledit individu, celui que je rencontre tous les matins dans mon miroir, à battre des records de sous-notation pédagogique contre laquelle il ne s'abaissera pas à protester alors qu'il passe quelques commissions paritaires à remonter les notes administratives des uns ou à réclamer la péréquation de la note pédago des autres en mal de hors-classe.

J'aime par-dessus tout le « que font les syndicats ? » de tous ceux qui jettent directement au panier le tract qui évoque le résultat du mouvement Allègre et la situation scandaleuse des TZR, arme de l'explosion programmée de nos statuts, c'est comme cela qu'on a vu même sur cette liste des gens découvrir des « nouveautés » vieilles de 15 ans, peut-être apprendront-ils en 2014 que pour l'administration 18 heures dans la même ville c'est un poste.

Silence assourdissant des syndicats ? Certainement pas, il faudrait un jour voir comment la majorité des organes de presse envoient directement au panier tous les communiqués syndicaux (je l'avoue, lors d'un mouvement d'étudiants d'iufm j'ai été complice d'une véritable manipulation en m'associant à ceux qui voulaient qu'on ne voie pas "les syndicats" alors que nous fournissions conseils, téléphone, photocopieuse et fax, donc discrétion pour rouler les journalistes locaux qui veulent bien parler de l'école quand il n'y a pas trace de snes dans le champ de la caméra ou à portée de micro : ça a très bien marché cqfd).

Ce qui serait plutôt contestable, c'est ce qu'ils disent et le ton sur lequel ils le disent : sud et snes ont critiqué tout ce que nous critiquons sur la liste mais il faut bien reconnaître que, incantation mise à part, nous sommes tous en panne de stratégie pour savoir par quel bout attaquer efficacement le mammouthicide. Coordinations, je suis preneur, on a tenté au printemps dernier dans plusieurs villes et on s'est cassé la gueule, on sait bien que les grands appareils ne s'y jettent jamais à corps perdu, le pb est de savoir pourquoi certaines fois on réussit à les entraîner dedans (cas de décembre 95) y compris contre leur gré et d'autres non.

Enfin dernier détail : dans mon académie il n'y a AUCUN permanent syndical au snes, au maximum une demi-décharge pour un travail réel équivalent à un demi-service de prof plus une semaine de 30 heures en temps normal, et beaucoup plus dans les périodes de mutations (un bon mois de délire au siège académique, plus deux commissions supplémentaires grâce au mouvement-allègre, dont une coïncidant à peu près avec les exams. où nous sommes correcteurs) ainsi qu'à la veille des diverses commissions où les collègues tiennent absolument à ce que nous siégions. C'est une décision politique à laquelle, en tant qu'élu d'une minorité "gauchiste" je tiens beaucoup : les décharges sont éparpillées entre gens qui restent profs et qui se font allumer dans la salle des profs de leur bahut quand ils font des bêtises, qui savent ce que c'est que des élèves et sont à ce titre assez imperméables à bien des discours techno-pédago tout ce qu'on veut.

A ma connaissance à la direction du snes à part les gens qui ont des fonctions très techniques (du style de ceux qui il y a une décennie avaient mis au point le minitel un an avant le ministère), tout le monde revient dans un établissement ; même l'ancienne secrétaire générale faisait encore l 'an passé une gymnastique hebdomadaire Paris-Grenoble, ce qui ne facilitait pas le ronron bureaucratique. Je ne donnerai pas le nom de ce jeune homme d' une autre boutique, que j'ai vu devenir permanent syndical au sortir de l' iufm : le voilà depuis secrétaire départemental, je crois qu'il avait vu des élèves en stage.

Tout ceci posé, j'attends avec impatience de trouver des propositions praticables pour sortir de l'impasse où nous nous trouvons, s'il y avait vraiment des réactions qu'ils soient susceptibles de tenter d'émasculer pour causer comme leguil (nous voilà bien proches de fantasmes à la blondel : ceux qui en ont et les autres »?) et je cartonnerai avec entrain les dirigeants du snes comme les autres s'ils s'y opposent, cela m'est déjà arrivé assez souvent , ayant quitté depuis très longtemps la tendance majoritaire (détail à l'intention de ceux qui ont quelques années de retard : parmi tous ceux que je connais des responsables u&a de mon académie, une minorité a voté aux dernières élections pour le parti des « trois ministricules » évoqués par leguil, le reste se répartissant entre
abstention et extrême-gauche).

Fallait que ça sorte, sinon c'est mauvais pour l'estomac, le foie, la peau et j'en passe. Et je retourne à mes copies.

Jean José Mesguen

barpeche.gif (7522 octets)

compte-rendu du 6 octobre à l'assemblée nationale :

De : <Gerard.Lavau@NOSPAMwanadoo.fr>
Groupes de discussion : fr.education.divers
Envoyé : mercredi 13 octobre 1999 11:09
Objet : le bouffon frappe encore

Il me paraît intéressant de vous faire part du compte-rendu du 6 octobre à l'assemblée nationale :

6 octobre  RENTRÉE SCOLAIRE

M. Bruno Bourg-Broc :

Hier, en l'absence de M. Allègre, Madame la ministre déléguée à l'enseignement scolaire, interrogée sur certains dysfonctionnements qui ont marqué la rentrée scolaire, a fait une réponse pour le moins étonnante, expliquant les dérapages constatés par le nombre inhabituel de congés maladie. Donner de telles raisons à ces désordres dépasse l'entendement. C'est ainsi que se traduit la bonne gestion que devait garantir la déconcentration !
Par ses réponses trompeuses, le ministre prétend rassurer élèves, enseignants et parents : ils doivent avoir confiance, puisqu'il continue ses réformes ! Fallacieux espoir qui, pour les jeunes gens, conduit au désespoir (Huées sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe RCV). Quelles mesures comptez-vous prendre pour que la situation réelle des écoles, des collèges, des lycées, soit en adéquation avec votre discours optimiste ? Quand gérerez-vous enfin sérieusement l'Education nationale ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe du RPR, du groupe UDF et du groupe DL)

M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie

- J'accompagnais, hier, M. le Président de la République, en voyage en Espagne, ce qui explique mon absence. Je vous répondrai donc aujourd'hui, pour souligner que, quand nous prenons des engagements, nous les tenons. C'est ainsi que tous les postes prévus, sans exception, étaient pourvus le 1er septembre 1999
(Protestations sur les bancs du groupe du RPR).

Les problèmes apparus tiennent d'abord à la difficulté plus grande à recruter des professeurs dans l'enseignement professionnel quand la reprise économique est là celle-là même qui n'est pas apparue sous le précédent gouvernement
(Protestations sur les bancs du groupe du RPR et du groupe DL).

Deuxième cause de difficulté : un taux d'absence qui a concerné près de 30 % des effectifs enseignants
(Exclamations sur les bancs du groupe du RPR, du groupe UDF et du groupe DL).

Une enquête va être diligentée à ce sujet et ce ne sont pas vos vociférations qui changeront cet état de fait.
Quoi qu'il en soit, les remplaçants sont maintenant en poste, la réforme des lycées se met en place et celle des lycées professionnels progresse, en coopération avec les entreprises, comme je m'y suis engagé

(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste).

Bigre : 30% d'absentéisme cette fois-ci. Le bouffon pète les plombs.

barpeche.gif (7522 octets)

Article paru dans "La Gazette" n°595 du 10 au 16 sept. 1999

Professeur de philosophie au lycée Joffre, Jean-Claude Michéa a retrouvé lundi, une nouvelle classe. Les élèves découvriront un enseignant singulier sérieux et drôle, radical et affectueux. Son dernier livre, "L'enseignement de l'ignorance", est une charge argumentée contre le système Allègre. Entretien.

Peu de temps avant le départ des vacances scolaires, vous avez publié un petit livre décapant : L'enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes. Vous vous y livrez à une attaque en règle de la politique de soumission de l'ensemble de l'appareil éducatif aux impératifs de "la grande guerre économique mondiale". L'événement du Jeudi et Les Inrockuptibles ont salué la pertinence de votre essai. Michel Polac a dit qu'il s 'agissait du "livre le plus exaspérant" qu'il ait lu depuis des années. D'où vous est venue l'idée d'écrire cet essai ?

Je déteste écrire. Quand j'y parviens, c'est le, révolver sur la tempe. En général l'arme est tenue par mon ami Alain Martin, le créateur des éditions Climats. En décembre j'avais publié dans le magazine culturel régional "Reg'art" un article assez long sur les conditions modernes de la "transmission du savoir". Martin s'est employé à me convaincre d'en faire un livre qui dépasserait la question de l'école et s'attaquerait aux problèmes posés par la société moderne elle-même. Un livre de philosophie politique, en somme. Apparemment il a su être convaincant.

Quel est le point de départ de votre réflexion ?

Depuis une dizaine d'années, les enseignants que je fréquente, et cela quel que soit leur âge, abordent la rentrée avec la certitude que l'année scolaire qui arrive sera pour eux nécessairement plus difficile encore que celle qui vient de s'achever. C'est un sentiment étrange et nouveau. Quand j'ai commencé à Paris, en 1972, et pendant assez longtemps, il était évident que mon travail deviendrait de plus en plus facile, au fur et à mesure que j'accumulerais de l'expérience. C'est l'inverse qui est devenu vrai.

Une dizaine d'années... Votre "sentiment étrange" s'installe avec l'arrivée à la tête de l'Education nationale de Lionel Jospin et de son conseiller spécial, Claude Allègre. Une coïncidence ?

En 1988 j'ignorais qui était Allègre et j'avais pour Jospin la plus parfaite indifférence. Pour moi c'était un politicien comme un autre. Or on s'est vite aperçu que la nouvelle équipe était bien décidée cette fois, comme jamais un gouvernement ne l'avait été dans le passé, à briser tous les obstacles culturels et politiques qui s'opposaient à la restructuration libérale de l'enseignement telle que la Commission européenne, depuis le début des années 80, en définissait les formes et les conditions.
Ces transformations avaient commencé à s'appliquer, par exemple, aux secteurs des Télécom, des compagnies aériennes. Elles commençaient à défigurer peu à peu un monde qui m'est cher, celui du football. Elles devaient bien sûr s'appliquer à l'Ecole, c'est-à-dire au "plus grand marché du XXIème siècle" selon l'expression symptomatique de Claude Allègre. Pour imposer à ce "grand marché" des réformes contraires à la fonction traditionnelle de l'Ecole - la transmission des connaissances -, il fallait beaucoup ruser. Dans l'imaginaire républicain, l'Ecole occupe une place centrale. La ruse d'Allègre et de Jospin fut d'utiliser pour ce travail les prétendues "sciences de l'éducation" et la nombreuse armée de naïfs ou de cyniques qui vivaient de ce mythe. La création des trop célèbres IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) a été l'acte décisif de cette restructuration de l'Ecole.

Comment les réformes que vous dénoncez ont-elles été vécues au lycée Joffre ?

Nos casiers en salle de professeurs ont commencé à déborder de circulaires - de ce côté, la production de l'Administration est incontestable. Des textes rédigés dans le jargon si particulier des "sciences" de l'éducation. L'élève devenait un "apprenant", le livre un "support visuel", l'enseignant, selon la formule de Philippe Meirieu, le tout-puissant directeur de l'lnstitut national de la pédagogie, un "pourvoyeur d'occasions", un "manager de l'aventure quotidienne de l'apprendre". Si mon stagiaire rappelle, au début du cours, les éléments du cours précédent, je dois rédiger un rapport où je précise qu'"en phase de démarrage d'une situation séquentielle le stagiaire interconnecte le nouveau et le déjà-là".
Au début, tous les enseignants un peu sérieux ont éclaté de rire. Mais c'était nous qui étions des naïfs.
Derrière la "novlangue" grotesque, une nomenklatura se mettait en place.

A votre avis, quel était le but poursuivi ?

Délégitimer les enseignants d'une façon en apparence libertaire en appelant parents et élèves à dénoncer toutes les formes de l'autorité du "Maître". Or le mot "maître" a deux sens très différents. En latin "dominus" désigne celui qui exerce une domination on une oppression et "magister" celui qui possède une autorité conférée par un savoir.
En ce sens Bakounine, qui était un anarchiste, pouvait écrire : "En matière de souliers je reconnais l'autorité du cordonnier". En rabattant la figure du maître - comme sujet supposé savoir - sur celle du maître - comme oppresseur -, on se donnait sous des apparences "révolutionnaires" les moyens de détruire toute transmission du savoir critique. C'est pourquoi, selon le dogme actuel, l'enseignant doit se contenter d'être un "animateur" qui aide l'élève à "construire son savoir".

Est-ce la raison de votre abomination des pédagogues ?

Je ne connais évidemment personne qui nie la nécessité pour un enseignant d'être un bon pédagogue ! La question est de savoir si la pédagogie est une science qui produirait des lois, à la manière du physicien dans son laboratoire, - ou un art qui, comme tout art, s'apprend sur le terrain et se fonde sur des connaissances non pas expérimentales, mais empiriques .
Quiconque a enseigné, ou simplement élève des enfants, sait bien que c'est beaucoup plus une affaire d'intuition que de connaissances scientifiques. Tout ce qu'on peut dire c'est qu'on ne peut pas être un bon "pédagogue" si on n'est pas, d'une part, passionné par ce qu'on cherche à transmettre et, de l'autre, si l'on n'est pas attaché affectivement à ceux à qui on doit transmettre ce savoir. Tour le monde sait que cela ne peut s'apprendre mathématiquement. Tout le monde sauf les pédagogues de profession.
Je voudrais ajouter, c'est un secret de Polichinelle en milieu enseignant, que la plupart du temps les spécialistes de ces prétendues "sciences" de l'éducation sont d'anciens enseignants qui, pour une raison ou une autre, ont tout fait pour échapper à un métier où ils ne se réalisaient pas et ne plus jamais être confrontés à des élèves.
C'est sur cette étrange armée en déroute, souvent amère et aigrie, que Claude Allègre et Philippe Meirieu ont eu le génie de s'appuyer pour briser la résistance du corps enseignant et rentabiliser "le plus grand marché du XXIème siècle".

Vous avez l'air de faire une véritable fixation sur Allègre !

L'individu, comme tous les hommes de pouvoir, ne m'est certes pas très sympathique. Mais, sincèrement, en dehors des problèmes psychanalytiques qu'il pose et qui sont toujours instructifs pour un philosophe, je ne m'intéresse pas du tout à l'homme. Se focaliser sur le personnage serait d'ailleurs une erreur.
Il suffit d'étudier la politique des autres Etats européens, sans parler des Etats-Unis, pour voir que les réformes mises en oeuvre obéissent de plus en plus à la même logique : celle définie par les grands lobbies d'affaires européens, comme l'European Round Table, et leurs relais dans l'Union européenne. Tout au plus pourrait-on dire que le cynisme et l'absence de scrupules dont Claude Allègre fait quotidiennement preuve dans son travail ont peu d'équivalent chez ses homologues européens.
Sa capacité, par exemple, à diffuser, à intervalles réguliers, dans le grand public, des chiffres expressément falsifiés sur le taux d'absentéisme des enseignants, chiffres dont il est le premier à savoir qu'ils sont faux, laisse souvent pantois. Mais, en même temps, presque admiratif. L'admiration que le spectateur a au cinéma, par exemple, pour les personnages du Parrain, ou des Affranchis.

Cet affreux ne manque pourtant pas d'idées, et parfois bonnes. Vous n'allez tout de même pas contester la nécessité du soutien aux élèves en difficulté?

Je ne nie pas certains effets positifs ponctuels de l'"aide individualisée", une forme de retour à ce préceptorat d'Ancien Régime historiquement remplacé par la classe républicaine.
Mais soyons sérieux : ce n'est pas en surchargeant de travaux supplémentaires les élèves en difficulté qu'on les aidera le plus efficacement. La meilleure aide, y compris individualisée, qu'on puisse apporter à ces élèves est, évidemment, de les faire travailler dans des conditions pratiques décentes.
Ce qui signifie, avant tout, des classes dont les effectifs ne soient pas monstrueux et dont les emplois du temps aient un minimum de cohérence. J'en sais quelque chose. À Joffre l'impossibilité matérielle grandissante d'élaborer des emplois du temps intelligents finit par obliger, bien des enseignants à transiger sur la qualité et le sérieux de leur enseignement.
C'est l'un des paradoxes du temps mais il est vrai que par la seule logique administrative, ici l'emploi du temps, un opposant à Meirieu peut se retrouver pédagogiquement contraint à faire du Meirieu !

L'allègement des programmes, annoncé par Allègre, ne va-t-il pas au devant de vos désirs ?

Que les programmes soient devenus trop chargés c'est une évidence. Mais l'une des raisons, c'est justement l'évolution du système lui-même. En 1999, nous n'avons pas les mêmes élèves qu'en 1981. Le temps passé sur chaque partie du programme tend à s'accroître inexorablement.
Au début de ma carrière, par exemple, il me restait, après avoir traité le programme, environ un mois pour les révisions. Maintenant la fin du troisième trimestre se présente comme une course de vitesse insensée pour boucler à temps au moins les aspects essentiels du programme.

Que s'est-il passé ?

Dans ma discipline, la philosophie, le programme est le même depuis 1974. Mais entre-temps, bien sûr, les élèves ont évolué au rythme de la société.
Devant le moindre texte classique il me faut donc maintenant apporter toute une série de précisions linguistiques, historiques ou culturelles que l'Ecole modernisée a visiblement jugée inutile de transmettre. Il y a une dizaine d'années, par exemple, on a donné au bac le sujet suivant :"Y a-t-il de l'ineffable ?". J'ai mené ma propre enquête au lycée Joffre, où le niveau des élèves est l'un des plus élevés de l'Académie. J'ai pu m'apercevoir que plus de 95 % des élèves ignorent aujourd'hui le sens du mot 'ineffable", mot qui appartient à un langage plus courant que celui des circulaires de l'IUFM !
Pour détruire toutes les ignorances qui leur ont été apprises, il me faut donc multiplier les précisions et les remarques sur tout ce qui, naguère, allait à peu près de soi en terminale. Par exemple refaire un cours sur l'accord du participe passé ou rappeler qui était Pascal ou Montaigne. Du coup, retards et obstacles s'accumulent sur le long et périlleux chemin du programme.
C'est l'évidence qu'il faut alléger les programmes. Mais sur quelles bases et selon quels critères ? Dans l'idéal du ministre, il faudrait que la diminution en quantité nuise le moins possible à la qualité du savoir enseigné. C'est un exercice très difficile. Pour le mener à bien, je ne pense pas qu'on puisse faire confiance à un gouvernement pour lequel l'école doit assurer"l'employabilité" des nouveaux "flux générationnels ". Car dans cette optique j'ai bien peur qu'un jour l'épreuve de philosophie, si elle existe encore, soit remplacée par un QCM (1) du genre: "Qui était Schopenhauer : a) un philosophe allemand ? b) le libéro du Bayern de Munich ? c) une marque de bière ?" Il est vrai qu'un futur employé du Mc Do n'a pas besoin d'en savoir plus. D'un point de vue libéral il est logique, et rentable, d'aligner sa culture sur son salaire.

Votre réaction quand vous entendez Allègre plaider pour "l'égalité des chances" ?

Je me doute que les conseillers qui rédigent ses discours ne vont pas lui faire dire qu'il est pour l'inégalité des chances, l'exploitation des pauvres ou l'esclavage des femmes. Mais par delà cette rhétorique électorale, quelle est la réalité des faits ? La réalité, c'est que l'enseignement a été non pas démocratisé mais, ce qui est très différent, massifié.
Antoine Prost, pourtant l'un des premiers partisans de la modernisation démocratique de l'école, admet maintenant que sous le règne des différentes pédagogies"égalitaires" l'exclusion et les inégalités ont accéléré leur croissance et les chances de promotion sociale des classes populaires ont diminué.
Il faut de plus comparer ce qui est comparable. Si quelqu'un, de nos jours, ayant un diplôme équivalent à bac + 2, possède un statut professionnel qui en termes de prestige, de sécurité d'emploi, d'intensité de travail et de revenu réel n'est pas sensiblement supérieur à celui qu'on pouvait avoir avec, il y a trente ans, un simple BEPC, c'est qu'il n'y a pas eu progrès mais, au contraire, paupérisation matérielle et symbolique. On peut très bien, sur le papier, être plus diplômé que ses parents et avoir une qualité de vie inférieure à celle qui était la leur. S'il faut avoir "bac + 2" pour livrer des pizzas, je ne vois pas en quoi il y a eu une démocratisation de l'ordre établi !

Vous enseignez depuis 1972. Dans l'exercice de votre métier, qu'est-ce qui a changé ?

Tout ! Mais avant tout les élèves. L'ennui c'est que les sociologues sous  l'influence qui reste prépondérante, des théories de Pierre Bourdieu n'analysent pas très bien cette évolution. Ils continuent, par exemple, de réfléchir comme si la famille était encore le lieu privilégié de la transmission des comportements de base culturels.
Or, comme l'école de Simon Laflamme, un sociologue canadien, l'a récemment établi, le marquage par la famille - qui reste évidemment fondamental -, est de plus en plus oblitéré par celui qu'opère le spectacle. Je ne sais pas si les gens en ont toujours bien conscience mais nous avons devant nous la première génération qui ait été, dès le début de sa vie, structurée de façon décisive par l'industrie des médias et du divertissement.
Ceci ne peut pas être sans conséquence, et tous les parents peuvent mesurer quotidiennement à quel point le pouvoir de former la personnalité de leurs propres enfants est de moins en moins entre leurs mains.
Certes, on savait depuis longtemps qu'un homme ressemble plus à son temps qu 'à son père ". Mais quand ce temps est celui du spectacle triomphant et de la consommation devenue culture et mode de vie, cela signifie que, désormais, les jeunes devront ressembler de moins en moins à leurs parents et de plus en plus à ce qui a été décidé pour eux par la célèbre "culture jeune" qu'élaborent tous les médias du système.
Concrètement ils ressemblent donc de plus en plus au monde de Bill Gates, Nike, Mc Donald, Coca Cola et à ses diverses traductions médiatiques de Skyrock aux "Guignols de l'info ", de N.T.M. à "Hélène et les garçons", de la "Loveparade" à la Gay Pride. Bref à toute cette culture de la consommation, que l'adolescent, qui lui est assujetti, vit toujours comme un comportement "rebelle" et "romantique ", alors même qu'elle assure sa soumission réelle à l'ordre médiatique et marchand.
Ce qui saute aux yeux quand vous rentrez aujourd'hui dans une classe, c'est de voir à quel point la plupart des élèves - et, il faut bien le dire, pas mal de parents - ont intériorisé, avec le plus grand naturel, la logique des comportements du consommateur. Du jeune des cités, dans les établissements "sensibles", à l'adolescent des nouvelles classes moyennes de Joffre ou du  centre-ville, il y a, par delà les différences encore éclatantes, l'unité de ce nouveau type d'attitude que le capitalisme de consommation a su si bienleur inculquer, sous des formes parfaitement complémentaires.

Concrètement comment vous y prenez-vous avec ces élèves du troisième type, ces "canalplusiens" comme vous dites ?

La classe de terminale est, sur le plan humain, l'un des univers les plus attachants que je connaisse. Chaque année en juin lorsque je quitte une classe qu'il a fallu apprivoiser semaine après semaine - l'enseignant est aussi un torero - c'est une tristesse réelle, celle qui accompagne toutes les séparations.
Mais pour percevoir à quel point cette jeunesse est fondamentalement attachante, il faut justement l'aider à briser cette carapace de consommateur où une grande partie de son humanité a été enfermée par le système. C'est un travail permanent, épuisant. L'élève qui débarque aujourd'hui en classe perçoit celle-ci, généralement, comme une sorte de cafetéria dont il est le client. Et dans la société marchande, c'est le client qui est roi.
Les "pédagogues ", d'ailleurs, cherchent à renforcer ce dispositif psychologique essentiel au fonctionnement du capitalisme avec, en priorité, l'idée que "L'enfant doit être au centre de l'école".
La plupart des élèves modernes seraient ainsi profondément choqués si je n'acceptais pas les devoirs qu'ils me rendent avec parfois deux à trois semaines de retard. Mais si j'avais le malheur d'être en retard d'un jour lorsqu'il me faut à mon tour rendre les copies corrigées, j'aurais droit à une belle leçon de morale.
Je me souviens d'une élève, fort sympathique du reste qui, m'ayant rendu avec le retard habituel un devoir avec ratures monumentales et taches de whisky, avait joint ce mot d'excuses : "Je suis désolée de rendre le devoir dans cet état mais je n 'ai pas eu envie de le recopier ". En bonne cliente elle n'avait effectivement pas douté un seul instant, que l'envie ou l'absence d'envie sont les seuls moteurs raisonnables de l'action humaine et que son excuse était donc parfaitement légitime. Je suppose, en revanche, que si je lui avais répondu que, moi aussi, je n'avais aucune envie de corriger son devoir elle aurait vu là une atteinte
insupportable à ses droits fondamentaux et, peut être, engagé une procédure auprès de la Cour européenne de Justice. Toute une part de notre métier consiste donc, de plus en plus, à "réhumaniser" l'élève, c'est-à-dire à lui apprendre à être autre chose qu'un consommateur pour qui toute invitation à la réflexion critique doit viser à une utilité immédiate, ou bien ne constitue qu'une fâcheuse "prise de tête ". Vous ne pouvez pas réussir ce travail si vous n'aimez pas profondément les élèves et si vous n'êtes pas passionné par votre discipline. Mais quand vous réussissez, la gratification est sans égale.

Les autres professeurs, comment réagissent-ils à cette métamorphose ?

En salle de professeurs, une plaisanterie habituelle est de dire que si on donnait aux enseignants ne serait-ce que la moitié des droits dont bénéficient les élèves actuels, leur béatitude serait totale. Comme sous la Russie brejnévienne, les enseignants tentent de se protéger par l'humour et la dérision. Mais on voit bien qu'un ressort a été cassé.

Comment se passe un conseil de classe ?

Autrefois c'était le lieu où les professeurs jugeaient, en toute indépendance, le travail des élèves. Le balancier est allé dans l'autre sens. Désormais le conseil de classe tend à devenir le lieu où les représentants des parents et des élèves jugent, à l'américaine, le travail des professeurs.
Des enseignants se rendent en tremblant devant ce nouveau Tribunal. Pour se protéger ils adaptent leur notation en classe aux désirs supposés des consommateurs qui les jugeront.

Le jeudi 2 septembre à Joffre, comment s'est passée la rentrée des professeurs ?

La cérémonie s'est déroulée de façon traditionnelle. A ce détail près que le ministère obligeait les enseignants à rentrer cinq jours avant les élèves afin de bien leur faire comprendre que leur présence au lycée doit désormais être bien dissociée de celle des élèves.
Une mesure assez logique si on suppose que notre but n'est plus d'enseigner quelque chose à quelqu'un. Depuis quelques années, lorsqu'un nouveau lycée s'ouvre, il n'est pas rare que l'équipe de gestion appelée à le diriger tourne à blanc pendant une année scolaire. Il n'y a ni élèves, ni enseignants. Mais qu'y a-t-il à gérer dans une école qui n'a aucun savoir à transmettre? La réponse n'est rien d'autre que la pensée de MM. Allègre et Meirieu.

Dans l'emploi du temps, a-t-on tenu compte de vos souhaits ?

Je ne connais pas beaucoup d'enseignants dont les emplois du temps correspondent à leurs voeux, même quand ces voeux - comme c'est la plupart du temps le cas - correspondent à des considérations purement pédagogiques.
Par exemple, je demande toujours à n'avoir jamais quatre heures de cours consécutives, parce qu'à la quatrième heure aucun enseignant normal n'est physiquement capable de faire autre chose que de l'animation à la Meirieu.
Ce sera pourtant ma situation chaque samedi matin !
Comme, d'un autre côté, les classes qu'on m'a confiées ont l'air particulièrement sympathiques, j'espère contourner à peu près toutes les difficultés. Cela dit les autres collègues se retrouvent en général cette année dans des situations où l'exercice sérieux de leur métier est devenu beaucoup plus difficile.

C'est délibéré ?

Bien sûr que non ! Tout simplement, la somme des contraintes matérielles fixées par le ministère - options, spécialités, modules de ceci, modules de cela - somme qui s'accroît chaque année est telle qu'Einstein lui-même serait tout à fait incapable de construire un équilibre des emplois du temps qui soit pédagogiquement cohérent. Encore heureux, quand l'intervention de l'informatique ne vient pas compliquer un peu plus les données du problème.
Naturellement il y a sans doute quelques cas dans certains établissements qui relèvent tantôt de Courteline, tantôt de Kafka ! Mais, encore une fois, tout ceci montre à quel point les hauts fonctionnaires du ministère qui empilent directives sur circulaires et leurs conseillers en"sciences de l'éducation" n'ont absolument pas la moindre idée du monde réel de l'école.
C'est toujours la guerre de 14. Elèves, enseignants et administrateurs locaux pataugent dans la boue du chemin des Dames, pendant que l'état-major, installé tranquillement à l'arrière, définit en toute inconscience la stratégie à suivre. Et au moins, en 14, l'état-major n'avait pas pour objectif premier de bombarder ses propres troupes.

L'étonnant, c'est que dans cet univers abracadabrant vous restez un professeur motivé et impliqué. Comment faites-vous ?

Je ne compte plus les amis qui, me voyant passer autant d'heures, chaque semaine, à faire et préparer les cours, sans compter la très fastidieuse correction des copies, me demandent ce que je gagne à travailler ainsi, vu la façon dont le ministère nous traite et la société nous récompense :"Pourquoi ne te contentes-tu pas chaque année de refaire ton cours à l'identique ?"
Peut-être ont-ils raison.
Tout ce que je peux répondre c'est que je ne sais pas faire autrement. J'aime mes élèves. J'aime les philosophes et tous les Allègre du monde ne pourront m'empêcher de chercher à leur transmettre les armes intellectuelles dont ils auront besoin pour comprendre la vie qui leur est faite et changer cette vie s'ils le jugent nécessaire.
La seule chose qui m'ennuie c'est que tout ce travail de l'enseignant est presque invisible de l'extérieur. Je ne pourrai jamais empêcher ma marchande des fruits et légumes des halles Castellane, l'excellente Elizabeth, chaque fois que je quitte le lycée pour me rendre à la bibliothèque Sarrau, de me saluer d'un joyeux "Alors M'sieur Michéa, toujours à se promener. C'est vrai
que vous êtes tout le temps en vacances !"
D'ailleurs si l'on voulait mesurer la quantité réelle de travail que doit déployer un enseignant sérieux, il suffirait de jeter un coup d'oeil dans son armoire à pharmacie.
Depuis quelques années, pour tenir l'accélération du rythme de travail qu'impose le ministère et les dégradations des conditions de travail, il me faut, tel un footballeur soumis lui aussi aux contraintes de la dénaturation capitaliste de son sport, recourir, aux moments-clefs de l'année scolaire à une série de produits qui relèvent de ce qu'il faut bien appeler du dopage.

Vous faites gaiement un constat terrifiant. Apercevez-vous quelque part une lueur d'espoir ?

Il y a quelques mois j'ai assisté au Corum à un débat sur les OGM, les Organismes génétiquement modifiés. Il y avait là, face à face, des agriculteurs de la Confédération paysanne et des chercheurs du Cirad.
J'ai été frappé par les interventions des scientifiques. Sans doute devaient-ils être très compétents dès lors qu'ils se cantonnaient dans le cadre étroit de leur laboratoire. Mais ce qu'ils disaient ce soir-là de la science, de la nature, de la société et de l'homme en général témoignait d'une absence sidérante de tout sens philosophique, à commencer par le simple sens des responsabilités.
Et, déformation professionnelle, j'essayais d'imaginer les élèves de terminale S qu'ils avaient dû être, élèves travailleurs sans aucun doute, mais tenant probablement le cours de philosophie pour un bavardage inutile.
En face de ces experts imperméables au doute et venus avec une bonne conscience parfaite faire la leçon aux barbares incultes qui avaient osé contester leur pouvoir, se tenaient des paysans, dont José Bové, formés à une toute autre école.
Le paradoxe est que le discours que ces paysans tenaient là, devant moi, était infiniment plus proche, par la qualité de son intelligence critique, des grands philosophes dont j'enseigne l'oeuvre à mes élèves que les platitudes positivistes, surgies du fin fond du XIXe siècle, qu'alignaient les scientifiques qui leur faisaient face.
Des lueurs d'espoir, j'en ai vues ce soir-là : tant qu'il y aura des José Bové, le combat pour émanciper l'homme de "l'horreur économique" peut tout à fait être gagné. Et je persiste à penser que ce combat est le seul qui donne son sens et sa vérité à la philosophie.

Propos recueillis par Jacques Molénat

barpeche.gif (7522 octets)

le " Comité des Instituteurs Titulaires Mobiles "

Le CITM est le " Comité des Instituteurs Titulaires Mobiles ". Créé en 1984, il était longtemps resté en sommeil. Les attaques et la remise en question des modalités de l’indemnisation de déplacementde ce personnel ont débouché sur son réveil. Il est aujourd’hui fort d’une trentaine d’adhérents (sur les 90 titulaires mobiles, environ, du département).

Avec la suppression des postes de " brigades-stages ", ils sont d’ailleurs aujourd’hui en nombre notoirement insuffisant. En cours d’année, souvent, l’inspection ne dispose plus de ces remplaçants chevronnés.

Voici près d’un an, notre Inspecteur d’Académie a pris une décision à caractère unilatéral, qui selon les titulaires-mobiles est en contradiction avec le caractère unifié du service public et les textes qui le régissent : il a décidé, au niveau départemental, de réviser à la baisse leurs indemnités de déplacement.

En constatant, entre autres choses, l’augmentation des prix des carburants les titulaires mobiles, qui ne perçoivent aucune indemnité de repas – les textes qui régissent la Fonction Publique, et donc l’Education Nationale, ne sont donc pas appliqués ici – n’ont pas apprécié…

Quant aux syndicats " représentatifs ", certains d’entre eux avaient déjà signé, à l’échelle nationale, un " protocole d’ouverture de négociations " où les titulaires-mobiles avaient été mis dans une balance de marchandages en vue d’une prétendue revalorisation globale  du métier.

Le CITM a impulsé une action de recours collectif devant le Tribunal Administratif de Pau.

Les titulaires-mobiles ont été une première fois débouté de leur demande en référé : le Tribunal a jugé qu’il n’y avait pas un caractère d’urgence à cette demande et que l’action en référé était donc inadéquate.

Le dossier a été repris et déposé à nouveau de façon à ce qu’il puisse cette fois être traité sur le fond.

Les " syndicats représentatifs ", bien que certains de leurs adhérents soutiennent le CITM, - et peut-être à cause de cela ! - ont peu appuyé une action qui venait de la base, qui ainsi leur échappait et qui ne pouvait que devenir critique à leur encontre.

Aucun n’a par exemple suscité l’action devant le TA de Pau. Selon la plupart d’entre eux c’était " perdu d’avance ". Les menées de dénigrement, de division, les rumeurs pour décourager, n’ont pas manqué à l’encontre des titulaires mobiles !

Entre temps le Ministre de l’Education Nationale, qui devait faire face alors à de grandes manifestations de mécontentement, notamment dans la région parisienne, réaffirmait le caractère national de l’indemnisation des titulaires mobiles, sa volonté de n’en rien modifier (fax envoyé au SNIUPP).

Cela n’a guère ébranlé la décision de l’Inspection Académique des Hautes-Pyrénées, qui avait été prise - nous en obtiendrons la confirmation lors d’une entrevue avec Monsieur l’Inspecteur - discrètement et en concertation avec toutes les autres inspections académiques de la région Midi-Pyrénées. Ce qui aboutit donc à indemniser différemment des fonctionnaires, selon qu’ils dépendent, par exemple, des Pyrénées-Atlantiques ou de notre département.

L’action, à la base, unitaire, doit continuer, car elle seule paye. Il faut aussi tisser des liens intercorporatifs - avec le secondaire, par exemple - ainsi qu’à l’extérieur du département.

S’il faut appuyer le CITM sans réserve, il devient nécessaire de pouvoir étendre son action qui ne peut rester " associative ", en créant parallèlement un syndicat CNT.

Numéro 6 Bulletin du Syndicat des Travailleurs de l’Education des Hautes-Pyrénées   septembre 1999

barpeche.gif (7522 octets)

Pétition Académique
pour l’amélioration réelle du système de remplacement dans le second degré. 

Remplacer, c'est assurer la continuité pédagogique dans la discipline de l'enseignant absent et dans l'intérêt des élèves. C'est aussi garantir aux remplaçants des conditions d'exercice décentes sur le plan professionnel. De plus, les contraintes particulières de ce type de service doivent être reconnues par des indemnités valorisantes.
Le ministre tente de donner un cadre réglementaire à la flexibilité des titulaires en abrogeant le décret T.a.-T.r. de 1985 et en promulguant un nouveau décret. Conséquence: 42000 Titulaires Académiques sous le coup d'une mesure de carte scolaire désignés pour assurer les remplacements dans ce nouveau cadre. Il convient de dénoncer à la fois ce cadre précurseur de la mise en concurrence des personnels et des établissements, et la méthode qui, avec la déconcentration, impose de fait aux TA de demander une zone de remplacement ou de s'y retrouver nommé en extension, c’est en outre pour les TA le seul moyen de conserver leur ancienneté et d’avoir un vœu bonifié.

Mobilisons nous, réagissons en signant massivement cette pétition pour demander

  1. le respect du volontariat pour assurer les tâches de remplacement ce qui exclut l'affectation autoritaire des T.A. sur zone comme le prévoit la note de service mutations 99, véritable rupture de contrat pour les actuels T.A si elle n’est pas assortie d’une garantie d’obtenir un remplacement à l’année.

  2. que la stabilisation des TA sur postes fixes en établissement ou sur ZR  se fasse selon un plan négocié de plusieurs années, tenant compte des vœux des personnels.

  3. que tous les personnels y compris les sortants d ' IUFM aient la possibilité d'exclure l'extension sur ZR lors des vœux intra académiques.

  4. que les personnels, affectés sur zone, puissent exprimer le vœu «remplacement à l’année » ainsi que des vœux géographiques à l’issue du mouvement intra.

  5. que ces affectations provisoires soient traitées en commission paritaire pour garantir le respect des barèmes et des vœux.

collectif TA/TR de l’académie de Montpellier

Nom prénom

Etablissement

signature

     
     
     

barpeche.gif (7522 octets)

Affiche      Menu collectif Montpellier top Mars Avril Mai Juin rentrée 99 Novembre

Le collectif TA/TR de l’académie de Montpellier
a été lancé il y a environ 2 mois sur l’initiative de syndiqués du SNES. Il regroupe à ce jour des enseignants syndiqués ou non syndiqués.

Déjà cette année des TA ont été victimes de nombreux abus (voir livre noir du remplacement). Le ministère a aujourd’hui reculé mais il reste toutefois de nombreux points inquiétants dans l’actuel projet de décret.
Il n’a pas modifié sa décision sur les TA parvenant à les contraindre à muter, ne bénéficiant d’une mesure de carte scolaire (seul moyen de conserver leur ancienneté et d’avoir un vœu bonifié) qu’à condition de formuler et d’obtenir une Zone de remplacement. La déconcentration, impose de plus aux TA de demander une zone de remplacement ou de s'y retrouver nommé en extension. Ainsi le ministre dira que seuls ceux ayant exprimé des vœux sur ZR (et donc volontaires) ont été affectés sur ZR.

En résumé :

si vous êtes TA

On vous a imposé une mutation, sans réelle mesure de carte scolaire.

Vous avez perdu la garantie des postes à l'année

On vous a obligés à demander des ZR en guise de plan de stabilisation il s'agit d'un plan de flexibilisation.

On vous a caché entre autres le projet de décret sur les conditions d'exercice des futurs remplaçants.

certaines règles connues du mouvement intra ont changé en cours de saisie des vœux.

Si vous êtes TR

Vos conditions d’exercices vont changer et continuer à se dégrader progressivement ça a eu lieu cette année sans que les recteurs puissent s’appuyer sur un décret. Une fois qu’il sera paru seuls les remplaçants connaissant leurs droits pourront éviter le pire. Le texte actuel permet des interprétations et donc des abus.

Nous ne laisserons pas s’installer la flexibilisation, la mise en concurrence des personnels et le caporalisme. Les futurs remplaçants devrons rester solidaires et en contact pour rompre l’isolement, connaître et faire respecter leurs droits collectivement. C’est pourquoi il faut

diffuser cette affiche dans tous les établissements

signer et faire signer dès aujourd’hui notre pétition académique à tous les enseignants et la renvoyer avant le 22 juin à l’une des adresses suivantes.

Arnaud PELLION 100 chemin des Canaux 30132 Caissargues
Cathy HEMON 11 rue du Moulin 66130 Corbères les Cabannes

signer et faire signer la pétition nationale
proposée par le SNES ( US 495 page 9 ), n’oublions pas que la déconcentration impose une lutte nationale et une lutte académique quelque peu différente et il faut donc être actif sur les 2 fronts c’est à dire signer et faire signer les 2 pétitions

Notre prochaine réunion : Mercredi 23 Juin 99 à 14H30
à la maison des syndicats, Antigone, Montpellier
pour préparer la rentrée

Pour rejoindre notre collectif ou obtenir toutes les informations complémentaires et les textes officiels :

site Internet :                              : e-mail :

Gard

Alès

Nîmes

Le Vigan

Hérault

Montpellier

Béziers

Pézénas

PO

 

   

 

barpeche.gif (7522 octets)

Courrier aux TA/TR    Menu collectif Montpellier top Mars Avril Mai Juin rentrée 99 Novembre

Collectif TA/TR de l’académie de Montpellier                                                                                 le 21/05/99

 

Cher collègue,

 

Le collectif TA/TR a été lancé il y a environ 2 mois sur l’initiative de syndiqués du SNES. Il regroupe à ce jour des TA, des TR et des enseignants fixes appartenant à des syndicats variés ou non syndiqués.

 Le SNES accepte de vous envoyer ce courrier et nous l’en remercions

 Déjà cette année de nombreux TA ont été affectés sur zone de remplacement et ont été victimes de nombreux abus (voir livre noir du remplacement ) il s’agissait d’une expérimentation grandeur nature du futur statut de remplaçant initialement prévu par le ministre et s’inscrivant dans la logique historique de plusieurs rapports et surtout dans le cadre d’une vaste opération mondiale de libéralisation des systèmes scolaires (pour tous ceux qui doutent : contactez-nous, nous vous renverrons sur les références nécessaires ).

Ce collectif s’est constitué suite à la décision du ministère de promulguer un nouveau décret sur les remplacements aux contenus révoltants. Le ministère a aujourd’hui reculé et le texte actuel du projet de décret s’est amélioré, il y reste toutefois de nombreux points inquiétants.

Le ministère n’a en revanche pas renoncé sur les TA parvenant à les contraindre à muter, ne bénéficiant d’une mesure de carte scolaire (seul moyen de conserver leur ancienneté et d’avoir un vœu bonifié) qu’à condition de formuler et d’obtenir une Zone de remplacement. La déconcentration, impose de plus aux TA de demander une zone de remplacement ou de s'y retrouver nommé en extension. Ainsi le ministre dira que seuls ceux ayant exprimé des vœux sur ZR (et donc volontaires) ont été affectés sur ZR.  

C’est entre autres pour ces raisons que nous avons décidé de nous regrouper en collectif pour refuser : 

1) la baisse de la qualité de l'enseignement et la remise en cause du statut des certifiés et agrégés

2) la rupture de contrat des TA sans politique réelle de stabilisation.

3) les dérives (volontaires ou non ) du mouvement national à gestion déconcentrée.

En résumé :

si vous êtes TA

On vous a imposé une mutation, sans réelle mesure de carte scolaire.
Vous avez perdu la garantie des postes à l'année
On vous a obligés à demander des ZR en guise de plan de stabilisation il s'agit d'un plan de flexibilisation.
On vous a caché entre autres le projet de décret sur les conditions d'exercice des futurs remplaçants.
certaines règles connues du mouvement intra ont changé en cours de saisie des vœux.

Si vous êtes TR

Vos conditions d’exercices vont changer et continuer à se dégrader progressivement. Cette dégradation a eu lieu cette année sans que les recteurs puissent s’appuyer sur un décret. Une fois qu’il sera paru seuls les remplaçants connaissant leurs droits pourront éviter le pire. Le projet de texte actuel permet encore des interprétations et donc des abus

POUR AVANCER ENCORE NOUS DEVONS TOUS NOUS MOBILISER

Notre prochaine réunion :
Mercredi 23 Juin 99 à 14H30
à La maison des syndicats Antigone Montpellier
pour préparer la rentrée 

Quelle que soit la situation à la rentrée nous continuerons d’exister car de graves attaques se préparent dans un futur proche. Nous ne laisserons pas s’installer la flexibilisation, la mise en concurrence des personnels et le caporalisme nous devrons d’autre part rester groupés pour rompre notre isolement, connaître et faire respecter nos droits collectivement.

Il faudra être particulièrement vigilants dès la rentrée sur les frais de déplacement, les ISS, les activités entre 2 remplacements, les compléments de services, et à l’avenir sur les PEP les ZAP les REP la bivalence, l’instauration des remplacements de courte durée par les profs de l’établissement…… (cf. rapport Longuet, rapport Rancurel, rapport Bloch, rapport du Sénat, rapport de l’assemblée nationale….).

A guetter aussi l’entrée de la libéralisation de l’école par la petite porte (l’ERT, le MEDEF et Bill Gates sont à l’affût et ont déjà un pied les uns dans les universités les autres dans les collèges et lycées). Après la flexibilisation des TA, attendons-nous à la précarisation des remplaçants, puis à la flexibilité et la précarité pour tous ! ! ! Il faut être plus que jamais vigilants.

C’est pourquoi il faut jusqu’aux vacances : 

diffuser cette lettre et cette affiche à tous les TA non syndiqués,

diffuser nos coordonnées,

convaincre les TA et tous les futurs remplaçants de nous rejoindre avant les vacances et de nous recontacter à la rentrée pour nous informer de leurs nouvelles coordonnées.

Faire signer dès aujourd’hui la pétition ci-jointe dans vos établissements à tous les enseignants et la renvoyer avant le 22 juin à l’une des adresses suivantes. (Puis continuez à la diffuser et la faire signer même après cette date au cas où nous aurions plusieurs rendez-vous avec le rectorat.)

Arnaud PELLION 100 chemin des Canaux 30132 Caissargues
Cathy HEMON 11 rue du Moulin 66130 Corbères les Cabannes

N’oubliez pas non plus de signer et faire signer la pétition nationale proposée par le SNES ( US 495 page 9 ), n’oublions pas que la déconcentration impose une lutte nationale et une lutte académique quelque peu différentes et il faut donc être actif sur les 2 fronts c’est à dire signer et faire signer les 2 pétitions 

Vous pouvez rejoindre notre collectif ou obtenir toutes les informations complémentaires et les textes officiels :

sur Internet :

en nous contactant : par e-mail :

par téléphone

Gard

Alès

Nîmes

Le Vigan

Hérault

Montpellier

Béziers

Pézénas

PO

 

   

barpeche.gif (7522 octets)

Titulaire Abandonné par le ministère, par ses collègues titulaires d’un poste fixe, par le syndicat

Extraits

 Chèr(e) collègue,

 

Je reviens ce jour de la réunion d’information organisée pour les TA à Nîmes et animée par xxxxxxxxxx. Si les informations pratiques étaient excellentes et précises comme toujours je ne peux pas en revanche en dire autant quand à la clarté de la position du SNES sur certaines questions. Etant très remonté mais ne voulant pas agir trop impulsivement, je voudrais que l’on m’explique davantage car je n’ai pas aimé ce que j’ai cru comprendre.

Avant de poser ces questions je voudrais dire que j’étais très enthousiaste quand à d’éventuelles actions de contestation et pensait repartir de la réunion avec des contacts et des encouragements. C’est l’effet contraire que j’ai ressenti car j’ai cru comprendre que ma position n’était pas celle du SNES. .... il est raisonnable de penser que nous sommes une quinzaine à penser la même chose dans l’académie. 15 personnes cela fait un embryon de contestation pas négligeable disons un petit groupe prêt à faire boule de neige s’il se regroupait.....

Malheureusement à défaut d’encourager une telle démarche, j’ai plutôt eu l’impression que le SNES par l’intermédiaire de xxxxxx essayait de nous tempérer au sujet de nos revendications spécifiques aux TA et de nous dévier vers d’autres revendications plus unitaires. Très bien mais je ne voyais pas en quoi une action unitaire pouvait s’opposer à une action plus spécifique des TA qui aurait été me semble-t-il complémentaire. C’est au cours de la discussion qui a suivi que j’ai cru comprendre pourquoi une telle opposition et pourquoi le SNES n’était pas d’accord avec les 3 points de vue suivants

1) Réclamer du ministère que le nombre d’entrants dans l’académie soit limité dans les disciplines non déficitaires ( comme les maths ) dans des proportions à définir de sorte qu’une certaine quantité de postes fixes soit disponibles pour les TA. A cette proposition xxxxxx nous a répondu à côté en parlant des disciplines déficitaires qui semblaient être les seules dignes d’interêt puisque elles symbolisent le déficit du recrutement. Je suis tout à fait d’accord mais a-t-on vu un médecin dire à un malade de la grippe : «   soyez raisonnables ne m’enquiquinez-pas avec votre gripette, faîtes vous une tisane et laissez-moi soigner les cancéreux ». Les TA comme moi ou dans des disciplines semblables n’acceptent pas de ne pas être considérés et demandent une réponse claire nette et précise : Le SNES est il prêt à nous aider à réclamer une telle chose et si non pourquoi ?

2) Réclamer que les TA aient une bonification ( à déterminer) aussi pour accéder à un poste fixe. Cette bonification compenserait le préjudice subi par la rupture de contrat entre le ministère et le TA. En effet les TA ne veulent pas tous se fixer plus vite. Certains veulent rester TA et ne veulent ni d’un poste fixe ni d’une ZR. Ceux là subissent un premier préjudice ne pouvant plus exercer cette fonction, puis un 2° préjudice en n’ayant pas le choix sur leur reconversion en tant que titulaire fixe ou en temps que remplaçant.

Il m’a paru acquis pour le SNES que les TA font partie des remplaçants donc ils n’ont une bonification que pour un poste de remplaçant : donc le SNES refuse de réclamer une bonification pour les TA sur un vœu de poste fixe. Est ce bien là votre position ?

Il m’est apparu aussi que le SNES ne souhaite pas que les TA aient un poste fixe avant ceux qui attendent depuis 10 ou 15 ans dans le Nord pour redescendre. Veuillez me confirmer cette position. Je ne suis pas d’accord avec cette position. Nous avons payé notre affectation par une certaine précarité ceux qui sont depuis 15 ans dans le Nord pouvaient descendre depuis longtemps en acceptant d’être TA eux-aussi. Ils ne l’ont pas fait préférant la stabilité c’était leur choix stratégique. Alors j’accepte mal que maintenant alors que je suis prêt à contester l’on me réponde : «  Si vous proposez cela il n’y aura pas d’unité donc il ne faut pas »..... Bref les précaires doivent supporter une rupture de contrat, un changement du système de mutation et donc de leur projet de vie(j’attendais patiemment d’entrer en poste fixe en Savoie comme les autres je dois changer ma stratégie), une augmentation forcée de leur précarité, mais sans un mot car ce qui peut les aider desservira ceux qui avaient choisi une autre stratégie. Le SNES n’a-t-il envisagé que 2 solutions : on aide les TA au détriment des autres ou on n’aide pas les TA et on privilégie ceux qui avaient choisi d’attendre plus longtemps mais dans une stabilité douillette. Si tel était le cas je me fais un plaisir de vous soumettre une troisième possibilité : on crie tous ensemble sur des thèmes unitaires mais après on réfléchit comment trouver un juste équilibre de barême qui permettrait aux TA d’être dédommagés sans pour autant qu’un barbu à 25 ans d’ancienneté se fasse piquer un poste par un morveux TA depuis un an. Il me semble que la limitation du nombre d’entrants dans l’académie fournirait le moyen de doser cet équilibre.

Est-il logique que le dernier entré dans l’académie passe devant ceux qui y sont depuis 3, 4 ou 5 ans ? Je n’ai pas posé cette question mais je me doutes que la réponse aurait été : « Cela ne sert à rien de se monter les uns contres les autres et de se mettre en concurrence », moi je réponds que si c’est pour plus de justice cela vaut le coup et les collègues fixes le comprendraient certainement si on le leur exposait correctement, ils nous aideraient alors à obtenir gain de cause ( Est-ce cela l’utopie ?).

3)Réclamer que les TA gardent leur ancienneté tant qu’ils sont affectés sur des ZR même s’il changent de ZR d’une année sur l’autre. Je ne suis pas personnellement concerné mais il me semble que cela serait plus juste pour ceux qui ont été éloignés en 98-99 par les « hasards de calendriers » qui ont déterminé leur rattachement : Par exemple X était à Montpellier depuis 4 ans cette année il a été rattaché à Sommières, il ne bénéficie pas des 1000 points pour la ZR de Montpellier. Il demande au mouvement intraacadémique la ZR de Montpellier puis celle de Nîmes il obtient Nîmes. Il n’a plus d’autre choix que de rester sur cette ZR jusqu’à ce qu’il atteigne le barême pour avoir un poste fixe à Montpellier. Ce que je propose lui permettrait de faire un petit saut intermédiaire en demandant et ayant forcément la ZR de Montpellier avant d’obtenir la ville de Montpellier. Cela me paraît plus humain et ne semble porter préjudice à personne. Je voudrais votre avis sur la question.

.Les points que j’ai exposé sont théoriques et je ne suis pas forcément concerné. Je doutes que le SNES ait fait l’économie de cette réflexion, j’attends donc ses réponses ne demandant qu’à être convaincu par des arguments (que xxxxxx ne m’a pas donnés). Enfin je crois qu’il est temps que le SNES clarifie sa position à ce sujet : et je le redis je me sens aujourd’hui dans la peau d’un Titulaire Abandonné par le ministère, par ses collègues, par le syndicat celui qu’on sacrifie au nom de l’unité syndicale et qui aurait préféré que la solidarité syndicale se manifeste en sa faveur ainsi qu’en celle de ses pairs !

Salutations syndicales

 Frédéric Bénédetti

 

barpeche.gif (7522 octets)

TITULAIRES ACADEMIQUES

(adresse électronique : collectif_ta@caramail.com )

Comme tous les enseignants nous subissons :

La politique de gel de l’emploi public et ses corollaires : La baisse des DHG, diminution du nombre d’heures par élève, moins de postes fixes créés

Le préjudice subi à cause du nouveau système de mutation déconcentré annihilant les stratégies et imposant les mutations en aveugles.

La réforme des lycées

Mais de surcroît :

Notre fonction de TA va disparaître et le nouveau barème des mutations intra académiques nous forcera à devenir remplaçants.

Auparavant affectés à des postes à l’année nous pouvions nous investir dans des projets, assurer une progression et une évaluation continue, être professeur principal, obtenir des HSA ou des HSE. A l’avenir nos conditions de travail et notre pouvoir d’achat vont sérieusement se dégrader.

Une fois affectés sur une ZR l’affectation au sein de cette ZR se fera sans aucune commission paritaire nous serons à la merci du recteur et des chefs d’établissement

Certains d’entre nous connaissaient leur affectation mi-juillet nous la connaîtrons fin août

          Le décret n° 85-1059 du 30 septembre 1985 n’est pas appliqué cette année : rectorat Hors-la-loi ?

Le futur texte précisant le statut des futurs remplaçants est attendu pour fin mars, soit 20 jours avant le début du mouvement intra-académique qui de surcroît est à cheval sur les vacances scolaires : Est-ce sérieux ?

Notre contrat est rompu, notre précarité accrue.

En conséquence nous appelons tous les titulaires et les non titulaires à la solidarité pour que la fonction de TA soit maintenue jusqu’à ce que le nombre de TA se tarisse par lui-même.

Disparaître pour plus de précarité NON !

barpeche.gif (7522 octets)

Texte constitutif du collectif TA de l'académie de Montpellier 7/04/99

Le collectif des TA/TR TA sur ZR de l'académie de Montpellier

se constitue autour des 4 axes suivants pour dénoncer les réformes du gouvernement:

 

1) baisse de la qualité de l'enseignement et remise en cause du statut des certifiés et agrégés.

La généralisation de la flexibilité horaire, disciplinaire et géographique induit inévitablement une baisse de la qualité de l'enseignement alors que la réforme est affichée comme visant à améliorer cette qualité.

cette nouvelle gestion  flexible des personnels, très comptable, ne prend aucunement en compte l'intérêt de l'élève.

Notre rôle n'est pas selon l'objectif des réformes d'amener chaque élève à atteindre son maximum mais au contraire d'assurer un minimum pour tous.

Ce que proposent les réformes: Encadrer  plutôt qu'enseigner, animer plutôt que transmettre. former des jeunes uniquement employables. Mais ceci prive surtout les enfants d'origine populaire de l'accès aux savoirs généraux qui donnent force pour comprendre le monde

Remplacer, c'est assurer la continuité pédagogique dans la discipline de l'enseignant absent et dans l'intérêt des élèves.C'est aussi garantir aux enseignants volontaires pour assurer des remplacements des conditions d'exercice décentes sur le plan professionnel. Enfin les contraintes particulières de ce type de service doivent être reconnues financièrement par des indemnités valorisantes.

Les remplacements hors discipline de compétence seront généralisés comme cela est déjà en train de se passer, entraînant le non respect de l’horaire élève (cf.  " livre noir du remplacement") : le diplôme n’est plus la garantie d’un enseignement disciplinaire….Qu’apprendront les enfants qui auront eu en Français : un jeune prof de philo, une jeune collègue d’Allemand ou un agrégé d’hist-géo ?

Il est incohérent qu'à diplôme égal les fonctions exercées par les professeurs ne soient pas les mêmes. En effet si un professeur de maths peut enseigner le français alors pourquoi recruter des certifiés à BAC+4 pour enseigner le français?Il suffirait d'embaucher des bacheliers

Le volontariat pour enseigner d'autres disciplines entre 2 remplacements ne sera pas respecté. Il y a eu et il y aura d'importantes dérive sur les activités pédagogiques entre 2 remplacements.

En généralisant la mobilité des enseignants, le gouvernement rompt le lien indispensable entre un enseignant et un établissement: Au moment ou plus que jamais l’école doit se consacrer à réduire les inégalités ( c'est aussi la position affichée par le gouvernement par exemple lors du conseil des ministres du 10/03/99) , la mobilité subie des enseignants nous paraît incompatible avec le travail en équipe, la pratique d’une pédagogie différenciée, le suivi des élèves et la mise en place d'un cadre stable pour lutter contre les incivilités.

Le découragement provoqué par les nombreuses dérives de cette année et les critiques  infondées répétées et médiatisées du ministre à l'égard des enseignants peuvent provoquer un tarissement des vocations. L'image des enseignants est également mise à mal entraînant la perte de cette confiance nécessaire à la transmission du savoir.

Parfois une classe a 2 remplaçants dans la même discipline, non seulement c'est pédagogiquement aberrant  mais rien n'est prévu pour d'éventuelles coordinations.

Un remplaçant sur 2 établissements l'un ouvert le mercredi et l'autre le samedi sera amené à un temps de présence et un temps de trajet accrus laissant peu de place à l'élaboration des cours et la correction des copies

2) rupture de contrat des TA sans politique réelle de stabilisation.

Les décrets contradictoires de 85 et 89 sont utilisés comme prétexte pour légitimer un nouveau décret qui entraîne la disparition des TA et leur affectation autoritaire sur zone de remplacement. au lieu de stabilisation, il s'agit bel et bien d'une politique de précarisation des TA.

Beaucoup de TA non volontaires se verront ainsi imposer des remplacements de courte durée, auparavant réservés aux seuls volontaires.

L'arrêté rectoral du 6 avril stipule que les TA seront conduits à panacher des postes fixes et des vœux ZR ceci pour éviter l'extension arbitraire sur ZR. Ceci permettra au rectorat de dire que les collègues affectés sur ZR étaient volontaires pour une telle affectation et donc aussi pour des remplacements de courte duré.

L'extension pour les ex-TA se fait automatiquement sur ZR ce qui parait contradictoire avec une réelle politique de stabilisation des TA. D'ailleurs les 1000 points de bonification sur ZR ne se gardent-ils pas dans cette extension?

Nous trouvons anormal que ce nouveau système des mutations intra académiques nous force à l'affectation sur zone de remplacement ne tenant nullement compte du fait que notre contrat est rompu.

3) les dérives ( volontaires ou non ) du mouvement national à gestion déconcentrée.

Nous refusons le système de mutation déconcentré qui oblige les collègues fixes à muter en aveugle, et donc certains d'entre eux à prendre le risque d'une affectation sur ZR.

(anciennement dans 1)La multiplication des PEP signifie la mise en concurrence des enseignants sur des critères mal définis. Le barème n'est plus prioritaire pour départager les candidats.

Le ministre dit que tout le monde sera affecté et connaîtra son affectation au mois de Juin: en réalité nous connaîtrons notre affectation au sein de la ZR que mi juillet ou fin Août.

Le secrétaire académique du rectorat avoue de lui-même que la superposition du calendrier de l'intra et des vacances scolaires peut être gênante.

De nombreuses informations nécessaire à l'élaboration d'une stratégie ne sont pas communiqués à temps; nombre d'entrants et barre d'accès par discipline, nouveau décret sur les remplacements, les conditions d'exercice entre 2 remplacements , l'annualisation du temps de travail,  le nombre de TA, TR, cartes scolaires et sortants par disciplines  Combien de personnes rattachées à un établissement par ZR et par matière. Le nouveau décret initialement prévu pour la fin mars  n'était pas encore diffusé dans les établissements ni sur SIAM ni sur Minitel au moment du départ en vacances.

L'affectation en intra et l'affectation au sein de la ZR se feront sur les mêmes vœux imposant 2 stratégies en une.De surcroît les affectations provisoires seront décidées en fonction des vœux faits pour une éventuelle affectation définitive ( Ceci suppose que des stratégies dans un cadre provisoire sont les mêmes que dans un cadre définitif)

Les personnels devant confirmer les vœux par écrit dans leur établissement de rattachement du 3 mai au 7 mai ne peuvent le faire si ils sont en mission dans un autre établissement: ce cas ne semble pas prévu (disponibilité horaire, éloignement géographique,accident pendant le trajet)

3) les dérives ( volontaires ou non ) du mouvement national à gestion déconcentrée.

Le rectorat pourra imposer aux remplaçants une suppléance dans une zone   de remplacement limitrophe. Seule échappatoire: opter pour la globalisation du temps de travail. Nous avons donc le choix entre flexibilité et flexibilité.

Cette globalisation du temps de travail pourrait être imposée par le rectorat.

 

pour publier son histoire dans le livre noir du remplacement:philippe.mallard@wanadoo.fr
                                                                                     

contacter le collectif:

hérault Gard PO

barpeche.gif (7522 octets)

12/04/99: rencontre avec le S3 de Montpellier

points de désaccord sur les points dénoncés par le collectif dans la proposition de texte constitutif (redonné pour info en fin de message): Aucun: Le SNES dénonce tout ça depuis plus de 10 ans.

Le SNES est d'accord sur l'idée de regrouper les TA/TR dans un collectif

Le S3 regrette de ne pouvoir discuter d'une plateforme revendicative: la réflexion est ouverte.

Nous avons obtenu que le SNES envoie aux S1 de l'académie une lettre pétition à faire signer à l'ensemble des collègues ; revendications unifiantes pour sensibiliser l'ensemble des collègues à nos arguments.

Nous avons aussi obtenu qu'un article de 3000 caractères ne traitant pas des infos relatives aux mutations mais à tout le reste soit publié dans la lettre académique du SNES.

3 hypothèses pour cet article:

article du collectif autonome: dans tribune libre avec réponse du SNES.
        article du collectif autonome cosigné par le SNES si accord sur le contenu.
                    article du collectif des TA du SNES pondu par nous si la bénédiction du SNES

Nous ne pouvons envisager l'aide totale du SNES pour l'envoi de nos courriers que si nous optons pour la 3° solution. Nous devrons choisir notre position lors de la prochaine réunion.

Si le collectif est autonome alors il ne faudra compter que sur nous-même ( et sur quelques relations extra académiques pour rassembler , diffuser et agir. Ce n'est pas impossible mais plus long et plus ardu.

barpeche.gif (7522 octets)

Compte-rendu de la réunion départementale ( PO ) organisée par le collectif T.A-T.R de Montpellier au local du S.N.E.S à Perpignan le 09.06.1999.

Plusieurs personnes présentes sont T.A sur Z.R  dont une à qui on a demandé de faire 30 heures de C.D.I., elle a refusé. Selon elle, il y aurait une décision de justice indiquant que nous devons faire au maximum 18 heures (il y a environ 2 ans). Il serait intéressant de trouver ce texte pour que les prochains puissent s’appuyer dessus pour refuser. Il est très important que le SNES fasse les réunions à la rentrée. Mais il ne faudrait pas qu’elles aient lieu trop tard. Etant donné que nous allons informer tous les collègues concernés par ces réunions, il serait bien que le collectif soit présenté au début de ces réunions. 

Après une présentation du collectif, des arguments sur les revendications de la pétition et la présentation des actions futures, nous avons réfléchi à ce que nous pouvions faire sur le terrain à la rentrée pour l’ensemble des collègues nommés sur Z.R..

Le premier point soulevé est la nécessité d’être informé sur notre nouveau statut dans la zone de remplacement : information sur le nouveau décret voire sur des décrets plus anciens s’ils sont toujours en vigueur et les notes de services. Les réunions d’information dans chaque département proposées par le S.N.E.S sont donc très attendues. Nous attendons de ces réunions des réponses concrètes sur des situations précises qui peuvent se présenter. Sans le texte définitif du décret sous les yeux, aussi important de connaître les ations qui font jurisprudence. T "   " ’établissement ou le rectorat.
Le deuxième point concerne : comment contacter les autres T.A – T.R des P.O. ? Nous avons fait le bilan de tous les établissements où l’un d’entre nous était susceptible de connaître une personne pouvant contacter des T.A-T .R. L’objectif est de récupérer le maximum de numéro de téléphone avant les vacances pour que dès la rentrée on puisse se contacter rapidement. Comme il sera difficile de toucher tous les T .A-T.R , nous avons demandé au S2 de Perpignan s’il est possible d’envoyer un courrier aux S1 avant la rentrée leur demandant d’être particulièrement vigilant aux collègues sur Z.R. nommés dans leur établissement, d’informer sur les réunions du S.N.E.S et sur l’existence du collectif. La réponse est favorable.

Enfin, l’ensemble des personnes présentes ont vivement contesté le fait que deux vœux supplémentaires nous soient imposés (toutes Z.R du département et toutes Z.R de l’académie). Cela remet en cause le principe du choix personnel des vœux.

barpeche.gif (7522 octets)

témoignage:

Quant à l'année écoulé, R.A.S après une brève mise au point avec l'administration (refus d'enseigner autre chose que ma discipline, d'être le factotum du lycée etc...). Mais je m'aperçois à la lecture du livre noir que j'ai été un privilégié. Cependant au bilan : je me suis senti très démotivé et de plus en plus cynique au fil des mois (prends ton chèque et tire-toi), j'ai dû défendre mon statut et mon identité de prof auprès de l'administration, j'ai perdu des sous (pas de première chaire; j'attends sans étonnement la future remise en cause (ou sous conditions) de l'I.S.O en ce qui nous concerne), et je n'ai aucune perspective d'enseignement pour les années à venir.

barpeche.gif (7522 octets)

Les Titulaires Académiques
du Lycée Jean Monnet Cognac
le 4 juin 1999


À Monsieur le Recteur,

En consultant nos barèmes, nous avons pu constater que des « voeux supplémentaires » ont été ajoutés d¹autorité à nos demandes initiales. À aucune moment nous n¹avons été informés d¹un tel procédé qui nous met devant le fait accompli. Un tel arbitraire nous semble indigne d¹un État de droit.

Le principe de l¹extension de voeu ne saurait en aucun cas justifier une telle initiative, et encore moins un dysfonctionnement ou une programmation informatique. Il nous paraît inadmissible qu¹une extension apparaisse désormais comme un voeu à part entière.

Dans l¹attente d¹une explication cohérente, nous considérons comme nulle et non avenue l¹adjonction de voeux et nous nous en tiendrons aux voeux apparaissant sur l¹accusé de réception début mai.

Veuillez agréer, Monsieur le Recteur, l¹expression de nos sentiments respectueux.

barpeche.gif (7522 octets)

réunion, rassemblement  et audience au rectorat de Montpellier du 23/6/99.

environ 30 personnes à la réunion beaucoup d'ex TA devenu fixes sont encore présents et continueront à être actifs dans le collectif.
Des journées d'informations sur les droits des TZR auront lieu dans chaque département dans la première quinzaine de la rentrée.

L'objectif est de pouvoir refuser ce qui peut l'être de sorte que les services gestionnaires et les chefs d'établissements ne prennent pas de mauvaises habitudes et comprennent que les TZR ne sont pas corvéables à merci.

Les S1 et les fixes du collectifs devront repérer informer et soutenir les nouveaux TZR de leur établissement dès la rentrée les mettre en contact avec le collectif et s'efforcer de garder contact avec eux lors de leurs affectations successives en mission de remplacement

Le rassemblement a réuni environ 80 personnes.

Les pétions nationales et académiques ont recueilli 700 signatures et ont été remise lors de l'audience.

une délégation de 7 personnes a été reçue (3 SNES 1 SNEP 3 collectif) vibrant à l'unisson.après une introduction globale sur les inquiétudes quant aux conditions de remplacement et la colère quant aux conditions d'affectations en insistant sur le fait que la majorité des TZR ne sont pas volontaires et ne connaissent pas leur affectation puisqu'ils ignorent leur établissement de rattachement est venu le temps d'un petit bilan de l'intra; le volume des TZR est environ celui des ex TA/TR et environ un TA sur 2 a obtenu un poste fixe.

les affectations seront connues mi juillet il y a donc bel et bien un 3° mouvement mais il est présenté comme une répartition des blocs de moyens provisoires sans voeux et au barême sec et par conséquent pour le public ce n'est pas un mouvement.

Le rectorat est informé qu'il recevra des fiches de voeux. Il ne les lira pas.

Le projet d'affectations au sein de la ZR sera soumis au groupe de travail paritaire et les élus syndicaux amélioreront ce projet au vu de la fiche de voeu qui lui sera transmise. Les bonifications familiales ne comptent pas mais des cas particuliers seront pris en compte. Nous faisons alors apparaitre l'arbitraire dans l'appréciation que fera le rectorat des "cas particuliers".

Nous rappellons au rectorat que l'annualisation ou la globalisation des horaires a été rejetée.

Le décret 81 sur l'exercice en CDI n'étant pas abrogé il est nécessaire de préciser si le CDI peut-être considéré comme activité pédagogique ( alors 18H de CDI) ou si il ne l'est pas ( auquel cas décret janvier 81 implique 36H) et de cadrer fortement les chefs d'établissements à ce sujet. Le question du CDI reste en suspens jusqu'au 2/07 mais les chefs d'établissement seront réunis et informée par une note ou circulaire qui précisera la position a adopter devant les TZR rattachés.

délai de préparation consenti mais durée non précisée . Nouvoulons 48H c'est d'accord.

Certaines affectations en rattachement connues mi juillet seront modifiées en remplacements à l'année fin aout.

Il n'y aura plus de changement de rattachement en cours d'année, des consignes strictes seront données à ce sujet au personnel du rectorat et les ISS seront donc payées!

Si cela est informatiquement possible les ISS seront détaillées sur la fiche de paye.

L'ordre d'affectation au sein des ZR et donc d'attribution des remplacements à l'année:
    entrants>175pts,
     dossiers médicaux
    Ex DR affecté sur zone
    Ex TA/TR

En cas d'affectation en LP l'affectation sera changée en clg ou lycée si c'est possible et à la demande écrite de ceux qui y seront affectés. Si ce n'est pas possible il faudra y rester le rectorat attendra que l'affaire aille en tribunal administratif.

Sera-t-il possible de garder l'ancienneté si on change de ZR l'année prochaine? A priori oui à Montpellier ( ravis de voir que cela semblait couler de source) mais nous aurons confirmation le 2 juillet et c'est sur que ca ne sera pas le cas dans toutes les académies.

Diminuer la taille des ZR . Ca va être dur!!!

ZR limitrophe, toujours imposé

heures sups payées en HSA pour les affectés à l'année et en HSE pour les rattachés en mission de remplacement. Pas d'annualisation.

exemple un agrégé remplace un certifié il est payé 3 HSE

un certifié remplace un agrégé, il faut compléter son service par 3 H d'activités pédagogiques, nous rappellons qu'un MA qui remplace un agrégé ne fait que 15H et ne complète pas son service. C'est évidemment paradoxal car les TZR sont titulaires!

 

barpeche.gif (7522 octets)

Le Monde 13/7/99       http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2031-15369-QUO,00

Education : la réforme des mutations des enseignants devrait faciliter la rentrée

Mis à jour le mardi 13 juillet 1999

À l'heure où le gouvernement parle de réforme de l'Etat et de modernisation de l'administration, Claude Allègre en est déjà, pour son propre ministère, au bilan. En éternel premier de la classe, mais désormais modeste et peu loquace, le ministre de l'éducation nationale a laissé le soin à sa directrice des personnels, Marie-France Moraux, de présenter, lundi 12 juillet, le résultat des mutations déconcentrées des enseignants, nouveau système mis en place cette année.
Projet phare du ministre de l'éducation, annoncé dès son arrivée rue de Grenelle comme un symbole de modernité et d'efficacité gestionnaire, la déconcentration devait notamment permettre trois améliorations : une meilleure adéquation entre les postes proposés et les personnes qui y prétendent – et donc « pas de classe sans enseignant » à la rentrée ; un calendrier resserré ; une plus grande stabilité des « titulaires académiques » (TA), professeurs sans poste définitivement attribué mais nommés à l'année dans une académie.
Avant d'entrer dans le détail du bilan, la directrice des personnels enseignants s'est félicitée que la « grande peur » n'ait pas eu lieu. Selon le SNES, principal syndicat du second degré et opposant farouche à la réforme, les enseignants auraient dû répugner à demander leur mutation, moins sûrs dans ce nouveau système d'obtenir satisfaction. Le syndicat a constaté une chute de 26 % des demandes, dans son champ de syndicalisation. Le ministère assure qu'il n'en a rien été puisque, au total, 14 000 titulaires ont changé d'académie cette année, autant qu'en 1998. Mieux, 43 % des titulaires ont obtenu un établissement de leur choix contre 29 % l'an dernier. « Nos chiffres sont avérés », martèle le ministère qui ne calcule pas sur les mêmes bases que le syndicat.

DISPOSITIF D'INFORMATION

Pour ce qui est de l'adéquation entre les postes et les personnes, la Rue de Grenelle se contente de constater que son dispositif d'information (le système SIAM sur Internet, un accueil personnalisé et des permanences téléphoniques) a « globalement bien fonctionné ». 112 000 appels ont été recensés et SIAM (système d'information et d'aide pour les mutations) a fait ses preuves, « même s'il est bien possible qu'il n'ait pas traité 10 % de cas très particuliers ». Il n'est pas exclu qu'il y ait « une marge d'incertitude et d'erreur » dans les renseignements que donnait le système informatique, « mais les syndicats eux-mêmes peuvent se tromper », dit Mme Moraux. Les structures d'appel étaient là pour corriger ces erreurs, ajoute-t-elle.
Quant aux fameux 11 000 « postes à exigences particulières » (PEP), ces postes à profil qui irritent si fort le SNES, féru d'égalité entre les enseignants, il est trop tôt pour tirer le bilan de leur efficacité. Ce sera fait en septembre, promet le ministère. La Rue de Grenelle prend également quelques précautions vis-à-vis des promesses du slogan « pas de classe sans enseignant ». La directrice des personnels ne montre aucune inquiétude quant à la rentrée, mais elle fait valoir que le « mouvement déconcentré » ne résoudra pas le problème des disciplines dans lesquelles on manque d'enseignants, comme les sciences de la vie et de la terre.
L'administration compte en revanche sur deux facteurs essentiels pour bien assurer la rentrée : dans un contexte de baisse démographique, 12 000 postes supplémentaires ont été mis au mouvement cette année et le système des remplacements a été entièrement revu. « C'est principalement pour cela que les mutations ne se sont pas trop mal passées : en raison de tous ces postes supplémentaires que les recteurs gardaient autrefois par devers eux et qu'ils ont déclarés vacants », déclare le SNES qui a « fait pression » pour lutter contre le malthusianisme des recteurs. Ces derniers avaient aussi reçu une directive politique dans ce sens.
Les 12 000 postes supplémentaires mis dans le pot commun ont également permis une meilleure stabilisation des titulaires académiques. Sur 38 000 TA, 16 000 ont gagné cette année un poste définitif, contre 7 000 l'an dernier. Les autres, transformés en titulaires remplaçants (TR), un statut qui existait déjà mais désormais applicable à tous, sont affectés sur des zones de remplacement plus petites qu'auparavant.
De nouvelles règles, applicables au 1er septembre, ont été définies dans un décret à paraître : l'une d'entre elles, qui précise que les enseignants peuvent être amenés à exercer des activités de nature pédagogique [soutien, animation de bibliothèque, etc] entre deux remplacements », provoque d'ailleurs l'irritation des syndicats.
Pour ce qui est du calendrier, le ministère affiche également sa satisfaction : « 60 % du mouvement étaient connues le 18 juin et, une semaine après, tout était terminé sauf Créteil », se félicite Marie-France Moraux. Ainsi, tous les enseignants sont aujourd'hui affectés sauf ceux qui sont nommés sur des zones de remplacement, ce calendrier étant décidé localement. Le resserrement du calendrier permet aussi aux recteurs de faire connaître leurs besoins plus tard dans l'année et donc de les définir avec plus de précision.
Finalement, ce sont surtout les enseignants-stagiaires sortant d'institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) qui ont subi le plus de contraintes. Près d'un quart d'entre eux (23 %) ont été « aspirés » par l'académie de Créteil, que bon nombre d'enseignants voulaient quitter, laissant ainsi leur poste vacant, tandis que le plan d'urgence pour la Seine-Saint-Denis créait un important appel d'air.
Reste l'objectif inavoué mais non démenti de cette déconcentration : battre en brèche le pouvoir du SNES, qui repose en partie sur le service rendu par le syndicat aux enseignants lors de leur mutation. Pour Denis Paget, l'un de ses secrétaires généraux, Claude Allègre a raté son but de ce point de vue : « les enseignants n'ont jamais eu autant besoin de nos permanences locales, qui ont été assaillies ».

Béatrice Gurrey

barpeche.gif (7522 octets)

Libération

Avec Allègre, ça mute plus vite
La déconcentration mise en place par le ministre a accéléré les procédures.

Par ALAIN AUFRAY

Le jeudi 1er juillet 1999

L'examen des 100 000 dossiers de mutations s'achève ce soir. L'année passée, 25 % des affectations avait été revus pendant l'été, alors que le processus était censé être bouclé fin juin. Que restera-t-il du bruyant séjour de Claude Allègre au ministère de l'Education nationale ? A cette question, peut-être un peu prématurée, beaucoup répondent sans hésiter : la «déconcentration». Cette réforme, vivement combattue par le principal syndicat d'enseignants (Snes), consiste à donner aux recteurs le pouvoir d'affecter dans les établissements les nouveaux professeurs, ainsi que ceux qui ont demandé une mutation. Alors que s'achève ce soir l'examen des quelque 100 000 dossiers d'enseignants concernés (sur 390 000 au total), le bilan de cette première campagne sera pour Allègre un test capital.

En «dégraissant le mammouth», il avait promis de faire en sorte que les enseignants ne soient plus traités par un ordinateur central dans le cadre d'un «mouvement national» aveugle et anonyme. Pour chaque poste à pourvoir, le candidat retenu était désigné automatiquement par la machine, sur la base de barèmes extraordinairement complexes calculés à partir de la situation professionnelle et familiale. Dans son fameux rapport, Roger Fauroux avait estimé qu'il s'agissait là de «l'instrument de gestion le plus absurde inventé par une administration». Ce mouvement national était rigoureusement contrôlé par les représentants élus du personnel, notamment par ceux du Snes, qui savaient renseigner les profs sur leur affectation plus vite que l'administration. Le syndicat majoritaire tenait là un précieux levier de syndicalisation. Sur le forum Internet de discussion du Snes, Claude Allègre a découvert avec ravissement cet hommage bien involontaire d'un militant dépité : «Le résultat du mouvement a été publié le 18 juin sur le serveur de l'académie de Lyon ; le dimanche 20 juin à 15 heures, il n'y avait toujours rien sur le serveur du Snes. Le ministère possède là une arme supplémentaire pour affaiblir le syndicat.» Plus simple, la déconcentration aura eu le grand mérite de raccourcir de moitié le délai entre le moment de la demande de mutation et celui de la décision d'affectation. Jusqu'à l'an dernier, les demandes devaient être formulées en décembre.

Plus fiable. Comme la procédure s'étalait sur plusieurs mois, de nombreux changement intervenaient en cours d'année. L'an passé, il a fallu revoir près de 25 % des affectations pendant l'été, alors que le processus était théoriquement bouclé fin juin. Cette année, les candidats à une mutation n'ont formulé leurs vœux qu'au printemps, à un moment où les recteurs sont plus à même d'évaluer précisément leurs besoins pour la prochaine année scolaire. Cette plus grande fiabilité des prévisions a permis de diminuer considérablement le nombre de professeurs sans affectation fixe (titulaires académiques). Ils étaient 40 000 en septembre 1998, ils seront vraisemblablement moitié moins cette année.

Pour le Sgen-CFDT et le SE-Fen, deux syndicats minoritaires qui avaient soutenu la mise en place de la déconcentration, le bilan s'annonce plutôt positif : le traitement des dossiers au niveau académique n'a pas entraîné les catastrophes annoncées. Pas convaincu, le Snes proteste qu'il ne s'agit pas pour lui de défendre un levier de syndicalisation, mais de militer pour un respect scrupuleux des barèmes qui garantissent l'équité et la transparence du service public national. De fait, la déconcentration porte en elle une logique de remise en cause de la toute-puissance du barème. Interrogé par la commission d'enquête sénatoriale sur la gestion des personnels enseignant, le ministre n'a pas caché que ces barèmes seraient à l'avenir «négociés» et «modulés en fonction des académies». Dans un excès de zèle, le recteur de l'académie de Créteil a tenté dès cette année de multiplier le nombre de «postes à exigences particulières» sur lesquels les professeurs seraient affectés en fonction de leur «profil». Les syndicats, unanimes, ont refusé ces nouvelles règles du jeu. Le recteur a retiré son projet.

Les débutants en banlieue. Pour sa première année, la déconcentration n'aura pas corrigé le principal défaut du système : après comme avant, les postes confortables libérés à Montpellier ou à Nice ont été confiés à des profs expérimentés, tandis que la plupart des débutants se retrouvent dans les collèges sensibles des banlieues. Mais le ministère souligne qu'un cap essentiel a été franchi. Chaque académie dispose désormais d'une «direction des ressources humaines» qui a pour mission de faire accepter, «par la négociation», une gestion qui prenne plus largement en compte les exigences pédagogiques des postes à pourvoir.

©Libération

barpeche.gif (7522 octets)

CHAQUE ANNEE, LES ENTREPRISES TOUCHENT PLUS DE 300 MILLIARDS D'AIDE PUBLIQUE, SOIT LA TOTALITE DE L'IMPÔT SUR LE REVENU.

Ernest-Antoine Seillière a raison :il faut en finir avec cette société d'assistés et de faux nécessiteux. L'état n' a nullement vocation à
entretenir des gens qui ne savent que tendre la main, sans rien faire pour la collectivité.
En vertu de quoi, il est urgent de supprimer les aides aux entreprises et les subventions aux patrons.
Le mois dernier, la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale, constituée en décembre 98 pour étudier les vilaines pratiques des grands groupes, a rendu son rapport. Et le résultat - 4 tomes, 923 pages - est de nature à transformer, l'espace d'une lecture, le plus tendre des sociaux-démocrates en bolchévique hurleur.
On le sait : les actionnaires ont fini par imposer dans les entreprises une logique purement financière, qui conduit à un désastre social et démocratique (à "un coût prohibitif pour la collectivité", note pudiquement le rapport). Mais on ignore généralement que, dans cette boucherie, c'est le contribuable qui joue le rôle de banquier.
" Le système est totalement opaque, et nous n'avons pas pu obtenir des montants exacts", rélève le rapporteur de la commission d'enquète. Et c'est déja un signe particulièrement angoissant. Mais, " Une chose est sûre : l'Etat, les Régions, les communes ou l'Europe versent chaque année plus de 300 milliards aux entreprises françaises ".

APRES L'IMPÔT SECHERESSE, L'IMPÔT MEDEF.

Or - ça tombe bien - 300 milliards, c'est trés exactement ce que rapporte l'impôt sur le revenu.
Autrement dit : si l'Etat cessait de subventionner les entreprises, on pourrait supprimer, demain, l'impôt sur le revenu en France. En six mois d'enquête, les menbres de la commissionont ainsi recensé 45 types d'aides, de subventions ou d'exonérations, que la puissance publique s'empresse de distribuer autour d'elle afin de soulager la misère des pauvres entrepreneurs.
Tout y passe : de "l'aide à l'immobilier d'entreprise" à l'aide du "Fonds de développement des PMI ", en passant par les subventions des "Centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie" trop méconnus, ou les éxonérations de charges diverses (73 milliards de manque à gagner pour la Sécu). Sans compter les régimes fiscaux (qui permettent aux multinationales de ne pas verser 1 F d'impôt dés lors qu'elles agrègent intelligement les comptes de leur filiales).

En matière sociale, la complexité du dispositif touche même à la poésie pure. Quoi qu'il fasse, le patron touchera : qu'il crée des emplois, qu'il évite d'en supprimer - voire qu'il en détruise (mais en douceur, dans le cadre des préretraites ou de la reconversion).
Seulement, dans la quasi-totalité des cas, ces douceurs ne servent à rien d'autre qu'à enrichir les actionnaires ( et d'abord ceux des grands groupes), d'autant plus facilement que personne ne contrôle jamais l'usage qui est fait de ces aides.
Exemple ? Lorsque la firme Hoover s'est implantée en Lorraine, elle a bénéficié de la totalité des subventions prévues pour attirer les
entrepreneurs dans cette zone sinistrée. Subventions, qui pour la plupart, supposent que l'entreprise forme ses ouvriers. "Or, huit ans après, ils ont déménagés en Ecosse", note le rapporteur, " sans avoir formé qui que ce soit, et sans que personnes ait jamais vérifié l'emploi de ces aides publiques."
Même le patron d'Usinor, Francis Mer, l'a reconnu devant la commission d'enquête parlementaire : " Je ne suis absolument pas convaincu que ces subventions soient efficaces, y compris celles qui concernent l'emploi." Francis Mer aurait du mal à dire le contraire. En cinq ans, Usinor a enregistré prés de 7 milliards de francs de profit net, après impôts. Supprimé 40 000 postes. Et perçu 800 millions de francs de subventions publiques...
Même schéma pour Bolloré, Rhône-Poulenc ou d'autres. Avec une mention spéciale pour Nestlé France : 5 milliards de résultat avant impôt entre 1993 et 1998. Mais 2 000 suppressions de postes. Et 2 milliards de francs d'aides publiques.

Non seulement les groupes licencient à tour de bras alors qu'ils font déja des bénéfices, mais en plus l'Etat les paye pour cela.
Dans le temps, le capitalisme se dorait le résultat d'exploitation en escroquant ses clients et en exploitant ses salariés. Mais, ce rapport le confirme, le monde a évolué : aujourd'hui, les patrons prospèrent aussi grâce au licenciement de leur personnel - et à l'exploitation du contribuable

F.C.

(ce rapport parlementaire est disponible à la documentation francaise)

barpeche.gif (7522 octets)

réflexion sur les heures supplémentaires

Déclaration faite au C.A du 22 juin 1999, par les enseignants du collège Marie Curie aux Lilas (93) et complétée ensuite par une lecture attentive du B.O du 10 Juin 1999

 Les enseignants souhaitent attirer l’attention du C.A. sur les tâches multiples et nouvelles, qui leur sont de plus en plus imposées en supplément de leur service légal.

 Dans notre collège, il y a une quarantaine d’enseignants à qui l’on peut imposer des H.S.(2 selon les textes, une selon l’une des déclarations du ministre non confirmée par un texte).

Ce qui existe déjà :

Sigles : H.S.A. : heure supplémentaire année
                H.S.E. : heure supplémentaire effective
                H.S.G. :heure supplémentaire gratuite
    Et une nouveauté : H.S.O.G. : heure supplémentaire obligatoire gratuite

 Ce qui nous sera demandé en 1999 ? En 2000 ?…B.O. du juin 99

 Toutes ces mesures annoncées dans les médias et le B.O dont certaines sont à la limite démagogiques et dangereuses (changer les manières d’évaluer en reléguant au second plan les résultats scolaires) sont toutes imposées en plus du service et pour la plupart en H.S.O.G. Il est nullement question dans le B.O. de réduction de service. Faudra-t-il faire 4-5-6 ou plus d’H.S. ? Quand préparer les cours (Est-ce bien nécessaire ?) ? Quand préparer toutes ces réunions (cela paraît indispensable) ? Quand corriger les copies ? (Est-ce bien nécessaire ? Les compétences ne suffiraient-elles pas ? Vive l’élève heureux !) En plus des H.S., les quelques réponses aux besoins sont des emplois précaires avec des personnels non formés ni qualifiés (vacataires, contractuels, emploi-jeunes, C.E.S. …).

Les enseignants réunis en A.G.(36 présents) ont voté à l’unanimité la publication de ce courrier. Ils envisagent tous de refuser la fonction de prof principal et de ne pas assumer cette tache si elle leur est imposée. Le recours à la grève est aussi envisagé si on continue à les culpabiliser, à les rendre responsables des mauvais fonctionnements du système, et à ne pas tenir compte de leurs aspirations. Ce n’est pas à eux de payer pour que le collège fonctionne mieux. Ils se donnent beaucoup à leur métier qui est souvent une vocation. Ils ne peuvent pas faire plus que 44h qu’ils font en moyenne sans tenir compte de pénibilité des heures de cours. Que Messieurs et Mesdames les décideurs viennent, dans notre collège de banlieue, assurer leurs 18 ou 20 h de cours pendant au moins un trimestre en assurant toutes les tâches qu’ils nous demandent. Peut-être sauront-ils alors quel est ce métier ?

Il faut améliorer le fonctionnement des collèges, pour cela il faut diminuer les services des enseignants afin de dégager des heures pour des actions nouvelles, il faut augmenter le nombre de postes au concours. Une formation continue et sérieuse faite par des personnes compétentes est indispensable pour nous préparer à ces taches nouvelles.

Gérard Lainé

Pour les enseignants du collège Marie Curie Les Lilas 93
Les 35 enseignants présents ont voté à l’unanimité ce texte

 

barpeche.gif (7522 octets)

Licencié après 20 ans d'auxilliariat..

Vous pouvez lire et faire signer ces pétitions dans vos différents établissements et les expédier à cette adresse :

M.MARCHADOUR Pierrick
Lycée Professionnel
Rue de Logodec
29590 PONT DE BUIS LES QUIMERC'H

Merci d'avance pour le soutien que vous pourrez apporter à M.KERDREUX.

Le personnel de la Cité scolaire Jean Moulin (Lycée et collège)
29150 - CHATEAULIN

à

Monsieur le Recteur de l’académie de Rennes

OBJET : Pétition pour l’admission en 2ème année d’IUFM de M. Yann KERDREUX,
stagiaire d’anglais au Lycée Jean Moulin de Châteaulin
année scolaire 1998-1999.

Monsieur le Recteur,

La pétition signée massivement par le personnel du Lycée et collège Jean Moulin de Châteaulin, et de nombreux autres établissements de l’académie et hors académie, toutes catégories confondues, témoigne de la vive émotion et de l’incompréhension qu’à suscitées la décision ministérielle de licenciement concernant M. Yann KERDREUX, professeur stagiaire d’anglais au Lycée Jean Moulin de Châteaulin durant l’année scolaire 1998-1999 et ce, suite à l’épreuve professionnelle du CAPES.

Les signataires ne comprennent pas que 20 ans d’auxiliariat puissent être effacés d’une manière aussi brutale sans tenir compte de la durée de service d’enseignement effectué dans des conditions de mobilité et de précarité qui sont celles de tout auxiliaire. Il est à noter d’ailleurs que le réemploi de M. KERDREUX tant qu’il est resté maître auxiliaire n’a jamais été remise en cause.

Cette décision à l’encontre de M.KERDREUX intervient donc au moment où

- à près de 50 ans - il a eu le courage et le mérite de se présenter au concours du CAPES, concours auquel il a été admis 77ème sur 300... Même si son inspection n’a pas donné satisfaction, il n’en demeure pas moins que pour les signataires de cette pétition, il est totalement incompréhensible que celui qui était réemployé régulièrement comme maître auxiliaire et qui a enseigné l’anglais à des centaines de collégiens et de lycéens, soit subitement considéré comme inapte à l’enseignement.

Enfin, les signataires insistent sur le fait que M. KERDREUX conscient de son manque de formation - mais n’est-ce pas le lot des auxiliaires ?

- demande tout simplement qu’on lui offre une deuxième chance en l’admettant en 2ème année d’IUFM.

En vous remettant aujourd’hui cette pétition, Monsieur le Recteur, nous comptons sur votre intervention auprès de M. le Ministre de l’Education nationale, que nous savons soucieux d’une gestion plus humaines des personnels de son Ministère, pour réintégrer M. KERDREUX dans l’Education nationale et lui proposer une admission en 2ème année d’IUFM afin qu’il puisse bénéficier enfin d’une réelle formation.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Recteur, à l’expression de notre respectueuse considération.

M. BROSSARD ; M. FONTAINE : I.P.R. d’Anglais

Trois inspections en un an ! ! ! Y. KERDREUX qui était stagiaire au Lycée Jean Moulin à Châteaulin (29 S), a été licencié après 20 années comme Maître-Auxiliaire d’Anglais.

Nous demandons qu’il soit admis en 2ème année d’IUFM afin de préparer son inspection pour accéder au corps des certifiés.

NOM                                         GRADE                                  SIGNATURE

barpeche.gif (7522 octets)

LES PETITS MARCHANDS DILLETTRISME

Dans son numéro de septembre 99, Le Monde de léducation publie l'article suivant :

" PERTINENCE  Lévaluation nationale CE2-6e en question

Après les problèmes posés par les résultats de la dernière évaluation nationale des CE2 et 6e, il semble quon réfléchisse au ministère de léducation sur la pertinence et lutilisation de tels renseignements. Le conseil national de lévaluation installé le 1er juillet par Claude Allègre devrait plancher sur un autre mode de consultation. La dernière évaluation CE2-6e avait fait apparaître des taux catastrophiques dillettrisme et des résultats meilleurs en lecture et en écriture dans le privé que dans le public. "

De cette argumentation, pour le moins surprenante, il ressort que les " problèmes posés par les résultats de la dernière évaluation nationale ", liés à leur " pertinence ", effectivement douteuse, ainsi quà leur " utilisation ", qui reste à " inventer ", sont de faire " apparaître des taux catastrophiques dillettrisme ". A nen pas douter, la mission du " conseil national de lévaluation " est de concevoir " un autre mode de consultation ", qui ne fera plus " apparaître ", mais disparaître ces résultats étonnants.

Notons au passage que ceux des parents qui en auraient les moyens sont appelés à se reprendre, puisque lon constate " des résultats meilleurs en lecture et en écriture dans le privé que dans le public ".

Le Ministère de lEducation nationale, en effet, qui multiplie les colloques sur la lecture, " socle fondamental de toute la scolarité future des élèves ", se garde bien danalyser les causes de ce nouvel " illettrisme ", tout en faisant mine den déplorer les progrès.

Voici toutefois ce que nous apprennent les données chiffrées que, de lui-même, il publie.

De 1947 à 1968, les Instructions officielles fixaient à dix heures obligatoires par semaine lapprentissage de la lecture au CP. A quoi sajoutaient deux heures et demie de " langue française ", et deux heures et quart décriture soit un total de près de quinze heures consacrées à lenseignement du français.

Qu'en est-il aujourdhui ?

Les programmes de lécole élémentaire noctroient que neuf heures à lenseignement du français.

La moyenne hebdomadaire est passée à notez la précision six heures trente-six minutes dapprentissage de la lecture.

Il est précisé quun dixième des classes ne consacrent à cet apprentissage que moins de quatre heures, quun quart y consacrent moins de cinq heures, et la moitié moins de six heures.

Faut-il chercher plus loin lexplication des " problèmes " posés par les " résultats " des évaluations nationales ?

Notons que :

1. Certains établissements devinez lesquels ont, du fait de leur " autonomie ", toute latitude pour consacrer neuf heures à lapprentissage de la lecture, tandis que dautres se contentent de quatre heures.
2. Depuis 1968, lenseignement du français en CP a été " allégé " de six heures " en moyenne ", et lapprentissage de la lecture de notez la précision trois heures vingt-quatre minutes.
3.Il est vrai quà trop apprendre à lire, certains, sans doute, finiraient par savoir. Et ce quils pourraient savoir (quil y a eu un régime fasciste en Italie, une révolution en Espagne, ou une crise révolutionnaire, il y a trente ans je pense au " nouveau " programme dhistoire de 3e) de la sorte, non seulement na pas à être su, mais doit être ignoré.

Voilà comment les ministres conçoivent l " aide aux élèves en difficulté ".

J. Esquié

barpeche.gif (7522 octets)

TZR : Tous Zélés Robots ?

Les premières nouvelles venant de tous côtés se ressemblent beaucoup : alors même que la quatrième étape du mouvement n'est pas terminée, on sait que de nombreux collègues TZR sont nommés rattachés administratifs, sans tâche bien précise pour l'instant, cependant que des postes ne sont pas pourvus, que des classes seront sans professeurs, et que le recteur de Créteil a demandé l'autorisation au ministère d'embaucher de nouveaux contractuels.

Quelques cas : dans un même établissement on trouve un poste non pourvu (congé de maternité par exemple), un rattaché dans la même discipline, sans service et qui n'a pas l'autorisation de prendre le service de l'absente. Un professeur ancien TA et nouveau TZR revenant au lycée où il était nommé depuis trois ans, où il a un vrai service normal avec de vraies classes, mais il est rattaché administratif ailleurs, à un collège du voisinage. Le collègue, les deux proviseurs et les deux intendants concernés s'indignant de cette complication qui alourdit la tâche de tous, le rectorat répond qu'il est interdit d'être rattaché dans l'établissement où on est employé !

Que se passe-t-il dans les collèges et lycées où arrivent ces TZR ? Dans le meilleur des cas, ils font connaissance avec les personnes et les lieux, on leur fait un service de cours de soutien, on dédouble des classes (qui en ont bien besoin, à 36 et plus comme il est fréquent !). On nous cite cependant des chefs d'établissement qui n'ont pas fait les emplois du temps car ils n'ont pas tous les professeurs, et sont mécontents et découragés d'avance par l'inutilité d'une organisation qui va s'effondrer au départ des rattachés, destinés à quitter l'établissement.

Que peuvent penser les élèves qui ont commencé (dans le meilleur des cas) à travailler dans ces structures bancales avec des professeurs qui s'évaporent soudain, sans espoir de retour ? Peuvent-ils prendre au sérieux les profs, et même tout le système ?

Des élèves croisent dans le couloir une nouvelle tête d'adulte, le saluent à tout hasard, s'enquièrent de son identité.

X, prof de math.

Nous, on n'en a pas, de prof de math.

Oui, je sais, on nous a dit ce matin qu'il en manquait.

Et vous, qu'est-ce que vous faites comme classes ?

Aucune.

Hein ? Mais alors, qu'est-ce que vous faites là ? On vous paie à ne rien faire ?

Futur dialogue authentique. 

Gabegie ? Lourdeur administrative stupide ? (le mammouth ?) C'est la première réaction que l'on peut avoir.

Mais regardons d'un peu plus loin.

Car il ne s'agit pas d'erreurs et de ratés par rapport à des objectifs qui seraient « bons-tout-en-ne-se-donnant-pas-les-moyens », berceuse que certains nous ont chantée l'an dernier.

Nommer « en surnombre » (du moins en début d'année, car l'expérience montre que les collègues partent assez vite en remplacement), à quoi cela sert-il ? Commençons par exprimer les choses autrement, en prenant tout simplement au pied de la lettre les termes administratifs : ils ne sont pas titulaires d'un poste, ils sont « rattachés » ; et ils n'ont pas un service là où ils sont rattachés. Le lien entre le grade donné par le concours, le poste, et l'emploi, est rompu. Ce lien qui caractérisait la Fonction publique est donc détruit, de propos délibéré, et parfaitement organisé Et ce serait une dangereuse naïveté de croire que seuls quelques jeunes collègues sont concernés, les rapports et études déjà parus (Longuet, notamment), montrent que c'est un projet beaucoup plus vaste, les TZR sont simplement aux avant-gardes. Ce serait un aveuglement criminel de laisser croire que quelques virgules déplacées, quelques adjectifs changés nous mettraient à l'abri de cette volonté politique très générale et très cohérente de destruction des emplois statutaires et de toutes les garanties professionnelles gagnées par les luttes des travailleurs jadis.

Pour se convaincre que l'attaque est générale, et a le même caractère dans la fonction publique et dans les entreprises privées, on peut faire le lien avec les avatars de la loi des 35 heures, et ce qu'elle devient dans la réalité des entreprises, on pourra par exemple lire avec profit l'article de Martine Bulard dans le Monde diplomatique de septembre ; pour le patron, que ce soit Danone, Bouygues, ou le ministère de l'Education nationale, l'employé idéal, c'est l'employé sans passé, sans mémoire ni traditions professionnelles, qui accourt à l'appel sur son portable, le robot flexible-polyvalent-kleenex-jetable.

A quoi sert de déstabiliser les gens, de semer le désordre et de détruire la dignité humaine dans un sentiment d'inutilité ? C'est la façon élaborée, subtile, fin du 20e siècle, d'obtenir des êtres soumis, ayant certaines compétences cependant, mais incapables de réflexion et d'imagination politique. Nous, et nos élèves.

Et il n'est nul besoin d'invoquer pour expliquer cette convergence d'action du gouvernement et du grand patronat une sorte de grand complot, il leur suffit de suivre leur tendance naturelle, de laisser faire la loi « naturelle » du libéralisme.

Et pour nous, il faut éclairer cette cohérence pour nous défendre, tous ensemble, ce n'est pas seulement une question de catégorie, il serait faux et dangereux politiquement de laisser seuls les collègues TZR, car nous sommes tous visés.

Isabelle Voltaire

  web compteur