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LE RAPPORT BLANCHET
son contenu, notre analyse
Par Le Syndicat National des Personnels de Direction de l'Education Nationale
II. les missions et l'organisation des etablissements
III. le pilotage de l'etablissement
IV. La situation des personnels de direction |
Le malaise évoqué dans la lettre de mission
des ministres est réel : on le perçoit à travers les déclarations syndicales,
mais aussi sur le terrain, et toutes les synthèses académiques l'ont
relevé. Les chefs d'établissement sont attachés à leur métier, dont
ils connaissent l'importance pour le système éducatif, mesurent les
enjeux sociaux et apprécient la richesse, même lorsqu'elle est source
de complexité. Mais précisément parce qu'ils ont, à juste titre, une
haute idée de ce métier, ils déplorent de n'être pas en bonne situation
pour l'exercer. |
1.1 Des contraintes qui s'accumulent sommaire |
De même que l'Ecole, les chefs d'établissement
voient s'accroître et se diversifier les tâches qui leur incombent.
La nécessité de mener au succès des élèves dont l'hétérogénéité est
à la mesure de la démocratisation de l'enseignement impose de recourir
à des formes d'accueil, de pédagogie et de parcours scolaires plus individualisés
qu'autrefois et complexifie par là même le fonctionnement des établissements.
La crise de l'autorité (ou des valeurs qui la sous-tendent) engendre
des comportement d'incivilité qu'il faut savoir endiguer et prévenir,
les difficultés économiques auxquelles se heurtent certaines familles
font que des enfants se trouvent délaissés et, en mal de repères comme
d'espérance, rejettent l'Ecole au même titre que la société ; dans les
deux cas, on compte sur les établissements pour pallier la défaillance
des structures parentales, mission qu'il ne sont pas toujours préparés
à assumer ("le chef d'établissement doit réussir là où tous les
autres ont échoué"). Proposition 1 : interconnecter les services des rectorats et des inspections académiques ; désigner au niveau rectoral une personne chargée d'établir annuellement la liste des informations qui seront demandées aux établissements ; adresser cette liste aux établissements et à l'administration centrale ; prévoir des délais de réponse suffisants. Les systèmes de gestion informatisés font l'objet de critiques tout aussi vives : lourds, peu conviviaux, trop souvent défaillants, ils représentent "une contrainte supplémentaire", d'autant qu'ils doublent souvent d'autres modes de communication. Plus généralement, on conteste l'esprit dans lequel ils ont été mis en place : "conçus pour améliorer la connaissance de la hiérarchie, ils ne sont pas des outils adaptés aux besoins des établissements" ; et même lorsqu'ils veulent répondre à cette seconde finalité, leur utilisation ne va pas de soi : la dernière version du TRMD est parfois établie manuellement, le logiciel "emploi du temps" est jugé déficient, les données intéressantes pour le pilotage ne peuvent pas être aisément repérées dans les tableaux IPES. Proposition 2 : prendre en compte les besoins et les contraintes des établissements dans la conception des systèmes d'information de gestion informatisés. De toutes ces charges - dont certaines, il faut y insister,
pourraient et devraient être immédiatement allégées - résulte une perte
de temps et d'énergie dommageable pour la fonction de direction : lorsque
les mille et une tâches quotidiennes se font trop absorbantes, il est
difficile d'animer, de coordonner et de planifier. Voir leurs missions
hiérarchisées et "recentrées sur l'essentiel" pour ne plus
être "englués dans l'immédiateté" est un vúu unanimement formulé
par les chefs d'établissement ; ils déplorent de se trouver dispersés,
talonnés, engorgés par un trop plein d'activités superficielles qui
les empêche de prendre le recul indispensable à l'exercice de leur métier.
"Donnez-nous le temps de diriger" demandent-ils, relevant
au passage que l'image actuelle de leur fonction, envahie par "l'administration"
au sens le plus réducteur du terme, n'incite guère les enseignants de
leurs établissements à se présenter au concours de recrutement. |
1.2 Des moyens sommaire |
La possibilité de diriger efficacement un
établissement dépend aussi, pour une large part, des moyens disponibles
: personnels à qui l'on peut confier un certain nombre de tâches, et
pouvoirs autres que d'incitation pour obtenir la contribution des membres
de la communauté éducative aux activités déterminées par les autorités
hiérarchiques ou le projet d'établissement. |
1.3 Une condition insatisfaisante sommaire |
Des inquiétudes mêlées d'amertume se font
sentir dans plusieurs domaines. On mentionnera en premier lieu les relations
avec "la hiérarchie" (rectorats et inspections académiques),
à laquelle sont reprochés une attitude plus voisine de la direction
que du pilotage, et un éloignement qui ne s'explique pas uniquement
par la géographie. A une époque où l'on prône la politique contractuelle
et une gestion plus attentive des ressources humaines, les modes de
commandement traditionnels (parfois qualifiés avec sévérité) sont malaisément
supportés : pourquoi faut-il, demandent maints chefs d'établissement,
que l'attribution des moyens demeure aussi mécanisée, que le TRMD soit
unilatéralement modifié, que le contrôle a priori l'emporte sur l'évaluation
et que la concertation soit aussi rare ? Proposition 3 : L'administration centrale devrait publier aussitôt que possible le guide juridique annoncé aux chefs d'établissement ; les services juridiques des académies devraient êtres étoffés et comporter, dans les IA, des relais capables de conseiller les chefs d'établissement pour les affaires simples et de les aiguiller des autorités qualifiées lorsque la question est plus grave ou complexe. Proposition 4 : Les collectivités territoriales pourraient être incitées à déléguer aux établissements des crédits de maintenance leur permettant de faire procéder eux-mêmes aux réparations urgentes mais de portées financière limitée. Enfin des insatisfactions se manifestent à
propos du statut personnel. La position d'adjoint est jugée ingrate
parce que mal définie et dépourvue de l'aura, voire de l'autorité des
chefs. Excepté ceux qui ne souhaitent pas se trouver en première ligne,
les adjoints jugent parfois difficile de vivre "dans le sillage
ou dans l'ombre" de quelqu'un qui est à la fois leur pair et leur
supérieur, et voudraient que le "rite initiatique" obligatoire
pour accéder à la fonction de proviseur ou de principal ne se prolonge
pas trop longtemps. |
II. les missions et l'organisation des etablissements sommaire |
Des premières comme de la seconde image parait
aujourd'hui "brouillée", car le schéma traditionnel s'est
progressivement estompé sans qu'un autre, mieux adapté aux réalités
d'aujourd'hui, s'y soit véritablement substitué. Le temps n'est plus
où les professeurs enseignaient isolément des disciplines peu nombreuses
dans des classes composées d'élèves peu différenciés : les actions pédagogiques
transverses, les groupes de langue ou de besoins, les options multiples
ont fait éclater le cloisonnement des divisions et donné à la confection
des emplois du temps des allures de casse-tête ; aux disciplines anciennes
se sont ajoutés des enseignements que l'Ecole d'hier n'imaginait pas
avoir à dispenser, comme la prévention des toxicomanies ou la sécurité
routière; les réformes successives (cycles, modules, classes de consolidation,
spécialités engendrent des incertitudes, et la diversité de la population
scolaire oblige à des adaptations qui ne vont pas toujours sans difficultés.
|
2.1 Les missions de l'établissement sommaire |
Elles découlent des missions assignées à l'Ecole,
que définit ainsi l'article 1er de la loi d'orientation du 10 juillet
1989 : "le droit à l'éducation est garanti chacun afin de lui permettre
de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale
et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer
sa citoyenneté". On peut les regrouper sous trois rubriques, qui
ne sont simples qu'en apparence ; il ne s'agit pas ici de les détailler,
mais simplement d'en faire apparaître les conséquences qu'elles emportent
sur le fonctionnement et l'organisation des établissements. |
2.2 L'organisation de l'établissement sommaire |
L'organisation de l'établissement scolaire
doit être conçue en fonction des élèves et autour d'un projet. Cette
double exigence se concrétise démocratiquement à travers le fonctionnement
régulier et, si possible, simplifié, des diverses instances réglementaires.
En conclusion, l'élève au centre du dispositif ne doit pas être une formule incantatoire, mais une réalité et un assentiment vécus au quotidien. Certes ce dialogue, cette écoute, cette concertation prennent du temps. Mais éduquer, c 'est, selon J.J. Rousseau savoir prendre du temps. 2.2.2- Autour d'un projet La loi d'orientation a consacré une approche
nouvelle, globale, de l'organisation de l'établissement scolaire en
officialisant la notion de projet d'établissement : Les écoles, les
collèges, les lycées d'enseignement général et technologique et les
lycées professionnels élaborent un projet d'établissement. Celui-ci
définit les modalités particulières de mise en oeuvre des objectifs
et des programmes nationaux. (article 18). Cette approche est directement
reliée à la réflexion précédente sur l'organisation en fonction des
élèves. Le projet n'est d'établissement que parce qu'il est pour les
élèves. 6 - Ce projet concerne l'ensemble de la communauté scolaire
: Les membres de la communauté éducative sont associés à l'élaboration
du projet qui est adopté par le conseil d'administration... sur proposition
des équipes pédagogiques pour ce qui concerne la partie pédagogique
du projet. (article 18 de la loi). Ainsi donc, il convient de rappeler
que le projet d'établissement ne constitue pas une option facultative,
mais qu'il est un outil indispensable de cohérence entre les grandes
orientations nationales définies par le ministre, leur déclinaison académique
par les autorités déconcentrées, et leur mise en oeuvre pratique dans
les établissements en fonction de leur environnement spécifique. C'est
dans cette démarche que s'inscrit l'autonomie, définie comme le moyen
de concilier le cadre national et la prise en compte des réalités locales.
Le chef d'établissement joue évidemment à cet égard un rôle éminent
: il lui appartient, non pas d'agir seul, mais de mobiliser l'ensemble
de la communauté éducative dans l'élaboration du projet qui est incontournable,
car il fédère, mobilise tous les acteurs autour de toutes les missions
. La décentralisation a entraîné la création
d'un établissement public de type nouveau : l'établissement public local
d'enseignement (EPLE), qui conjugue de manière originale une double
identité : -celle d'un service public, qui tire ses missions de l'Etat,
-celle d'une entité autonome, appelée à exercer cette autonomie dans
une mise en oeuvre de ces missions adaptée au contexte local. On est
ainsi passé, avec le décret du 30 août 1985, de l'établissement d'enseignement
public à l'établissement public local d'enseignement, pour lequel les
compétences sont partagées entre l'Etat et la collectivité de rattachement.
Proposition 5 : Le rôle du conseil d'administration est recentré sur la conduite de la politique générale de l'établissement, et son fonctionnement amélioré. Les questions de caractère plus quotidien ou matériel sont réglées soit directement par le chef d'établissement avec obligation de compte-rendu, soit par la commission permanente remodelée sous forme d'un bureau. Proposition 6 : Le chef d'établissement garde la présidence du conseil d'administration. Chaque année, à sa dernière séance de l'année scolaire, après avoir échangé sur le rapport annuel présenté par le chef d'établissement, le conseil débat du fonctionnement de la démocratie interne. II y a convergence pour considérer qu'elles
sont trop nombreuses. Un membre de la table ronde en a dénombré... une
quinzaine ! Ces instances devraient être beaucoup moins nombreuses,
avec des compétences plus larges, ce qui permettrait de mieux faire
vivre la démocratie . Ailleurs on souhaite qu'elles soient épurées ,
ou ce qui revient au même, que soient supprimés les lieux de concertation
et de décision redondants. Proposition 7 : Les instances
de l'établissement sont réorganisées. Chaque établissement fonctionnerait
avec : A l'exception des conseils de classe et des
conseils d'enseignement qui ont une mission pédagogique spécifique,
les autres instances préexistantes sont supprimées et leurs attributions
dévolues de la manière suivante : |
2.3 - L'organisation entre établissements sommaire |
Sauf à constituer des .principautés indépendantes
, les établissements sont appelés à travailler ensemble, que ce soit
pour des raisons de taille critique ( coopérer pour ne pas disparaître
), ou pour assurer la nécessaire cohérence géographique de l'offre de
formation dans le cadre d'un réseau. La table ronde a abordé la taille
des établissements, l'intérêt de se regrouper pour les plus petits,
et les différentes formules de travail en réseau.
Dans les zones les plus difficiles, il est
souhaitable que les établissements aient des effectifs plus réduits.
Proposition 8 : L'organisation du dispositif de coopération entre établissements est remise à plat, avec pour objectif de réunir en bassins de formation d'une aire géographique limitée un nombre moyen d'établissements assez homogène. Il faut éviter que la coopération entre établissements
soit formalisée de façon trop rigide - il s'agit d'un dispositif souple
et non d'une structure -, mais garder la possibilité que d'autres puissent
s'y joindre et surtout laisser à chacun la conviction que sa participation
à l'action collective fait partie de son projet et de la volonté de
la communauté de l'établissement 13 Proposition 9 : Les autorités académiques encouragent, par des moyens appropriés, les initiatives de mutualisation proposées par les établissements d'un même bassin de formation, conformément à la loi du 10 juillet 1989. Pour les petits établissements qui n'atteignent
pas la taille critique, ce travail en réseau pourrait constituer une
étape provisoire avant l'évolution éventuelle proposée ci-après. Proposition 10 : Les établissements à faibles effectifs sont invités, sur la base du volontariat, et à titre expérimental, à se regrouper en vue de constituer éventuellement par la suite un seul EPLE. Le nouvel établissement devra réunir soit un minimum d'unités pédagogiques, soit un minimum d'élèves. Les unités pédagogiques seront animées par un personnel de direction adjoint, l'essentiel des tâches administratives étant effectuées au siège de l'EPLE renforcé en conséquence. Au terme de l'expérimentation, d'une durée
à déterminer, un bilan est établi dans chaque unité, puis au niveau
de l'EPLE, avec le concours d'experts pédagogiques, administratifs et
financiers. Ce bilan est discuté avec tous les partenaires. |
2.4 - L'établissement et sa hiérarchie sommaire |
On a dit plus haut que les relations entre
les établissements et leur hiérarchie ne pouvaient être considérées
comme entièrement satisfaisantes, car trop marquées par la directivité
et la dépersonnalisation. Sans doute n'a-t-on pas tiré toutes les conséquences
des transferts d'attributions opérés en 1983, ni du statut de l'EPLE
: l'autonomie consentie demeure très encadrée, à la fois par des directives
concernant l'exercice des compétences et par un mode d'allocation des
moyens qui ne favorise guère les initiatives ; la concertation et la
négociation progressent lentement, et les échelons supérieurs sont perçus
comme enjoignant trop, n'écoutant pas assez et n'aidant guère. La situation
faite aux établissements devrait être revue sur deux points principaux.
Le premier a trait aux possibilités qu'ils ont de mettre effectivement
en oeuvre la part d'autonomie qui leur a été concédée par les textes
et au passage progressif vers une contractualisation des objectifs et
des moyens. Le second concerne la place qui leur est reconnue dans l'ensemble
du système éducatif et le type de relations institutionnelles qui devrait
en découler. L'un et l'autre points convergent vers l'idée de partenariat.
Proposition 11 : Contractualiser les missions dévolues aux établissements, ainsi que les moyens d'action correspondants, en laissant à leur disposition un pourcentage de la DHG tenant compte des caractéristiques de l'établissement. Cette nouvelle donne consacrerait une autonomie
bien conçue, c'est-à-dire une plus grande prise de responsabilité et
une plus grande latitude d'invention, ne confinant pas toutefois à l'émancipation.
Elle est conforme au mouvement général de réforme administrative, qui
réserve l'impulsion, la coordination et le contrôle au niveau central,
mais confie l'action aux services déconcentrés. A l'Education nationale,
elle a fait ses preuves dans l'enseignement supérieur : l'autonomie
des universités a pu prendre corps grâce à la procédure contractuelle,
et nul ne met en cause les résultats qu'elle a permis d'obtenir. Elle
suppose des outils d'analyse, de prévision et d'évaluation performants,
mais qui ne devraient pas obéir à des schémas trop stéréotypés : les
formulaires élaborés par certaines académies pour la présentation des
projets représentent sans doute un gain de temps pour les services qui
ont à examiner ces projets, mais ne permettent pas toujours d'en faire
apparaître complètement les implications et l'utilité; si l'on souhaite
donner une individualité au contrat, de manière à en faire un instrument
de pilotage et de progression pour l'établissement, il faut éviter autant
que possible les documents-type trop précis. Proposition 12 : considérer les chefs d'établissement comme des collaborateurs des autorités académiques ; les associer systématiquement aux groupes de travail préparant l'élaboration ou la mise en oeuvre des politiques rectorales; créer au besoin de tels groupes. 2.4.3 Vers une fonction de proximité L'action des services déconcentrés ne prend
tout son sens que si elle assure des fonctions de proximité vis-à-vis
de tous les établissements, mais aussi de toutes les écoles : connaissance
des situations en temps réel, continuité des contacts avec les chefs
d'établissement et directeurs d'école, régulation continue, impulsion,
suivi, conseil, articulations entre niveaux d'enseignement. Proposition 13 : En reprenant les propositions du rapport Centrale 2000 , affirmer et organiser la déconcentration en un niveau intermédiaire unique entre le ministère et l'établissement : l'académie ; puis organiser un maillage des services académiques pour assurer les fonctions de proximité : définir une géographie de l'enseignement scolaire mettant en cohérence les multiples découpages actuels. |
III le pilotage de l'établissement sommaire |
Pour faire face aux mission qui lui sont imparties
et faire vivre l'organisation indispensable à leur mise en oeuvre, l'établissement
a besoin d'être piloté. Il s'agit là, parmi ses nombreuses fonctions,
d'une des tâches éminentes du chef d'établissement premier responsable
de la communauté scolaire qui est confiée. Il l'exerce solidairement
avec son ou ses adjoints. Cependant, la complexité croissante des organisation
liée à l'évolution des relations interpersonnelles et des technologies
d'une part, les qualités dont il lui faut faire preuve pour entraîner
l'adhésion d'autre part, doivent le conduire, aujourd'hui plus que jamais,
à travailler en équipe avec des collaborateurs dont le nombre devrait
en certains cas être accru. Il devra savoir déléguer, sous le signe
de la confiance, avec son corollaire, le contrôle a posteriori. Confiance
et contrôle à posteriori sont du reste deux revendications fortes des
personnels de direction à l'égard de leur hiérarchie; |
3.1 - Le chef d'établissement : rôle et responsabilités sommaire |
Le législateur a investi les chefs d'établissement
d'un double rôle : celui de représentant de l'Etat, garant du bon fonctionnement
du service public de l'éducation, et celui d'exécutif du conseil d'administration,
assemblée qui incarne l'autonomie reconnue aux EPLE. Pour mettre en
lumière, tout en les regroupant en grandes catégories, les principales
missions qui en découlent, cette distinction n'est peut-être pas la
plus opérante. Mais la distinction entre activités selon qu'elle relèveraient
ou non du domaine de la pédagogie ne l'est pas davantage. D'abord parce
que l'établissement qui a pour fondement et pour vocation uniques l'enseignement,
tout est nécessairement structuré autour de la pédagogie, même les actes
qui ne paraissent pas à première vue s'y rattacher: Proposition 14 : Associer davantage les chefs d'établissement et les corps d'inspection à la préparation de l'évaluation des personnels. Par ailleurs, les autorités académiques devraient
être incitées à porter une attention plus grande aux difficultés que
leur signalent les chefs d'établissement : il n'est pas conforme à l'intérêt
du service public que des signalements réitérés ne soient pas suivis
d'effets dès l'instant où ils sont solidement étayés. Sur un plan plus
général, il serait temps que les missions des chefs d'établissement
soient redéfinies pour prendre en compte l'évolution que l'on constate
depuis une décennie. Les textes de 1985 et 1988 consacraient l'avènement
d'un nouveau métier et en ont judicieusement défini les grandes lignes,
qu'il ne parait pas nécessaire de modifier. Mais il faudrait qu'un référentiel
de ce métier spécifie en les actualisant ses diverses composantes et
dessine le cadre fonctionnel de son exercice : en termes d'encadrement,
d'organisation de la pédagogie, de gestion des ressources humaines,
qu'implique-t-il aujourd'hui et quelles sont les attentes de l'institution
à l'égard des personnes qui en sont investies ? Proposition 15 : Elaborer une directive nationale définissant le contenu et le sens à donner aux fonctions de chef d'établissement, ainsi que la position institutionnelle qui en découle. |
3.2 - La direction: chef d'établissement et adjoint(s) sommaire |
La complexité
croissante des établissements, l'élargissement de leurs missions, la nécessité
d'une présence beaucoup plus attentive aux élèves, ne permettent pas au
chef d'établissement de faire face seul à l'ensemble des responsabilités
qui lui incombent. Il lui appartient donc d'organiser son travail, en tout premier lieu avec son adjoint, soit statutaire dans la majeure partie des établissements, soit fonctionnel lorsque l'unité n'atteint pas une taille critique. 3.2.1- Qui fait quoi? La question doit être posée et l'est par la plupart des contributions. Le statut des personnels de direction a opté pour une non définition du rôle de l'adjoint. Le flou qui en résulte génère souvent un malaise pour l'adjoint qui voit mal sa position. Il apparat comme un homme de coulisse, un machiniste , aux côtés d'un chef non choisi enfermé dans des tâches d'administration, la plupart du temps mal connu de ceux qui pèseront sur l'évolution de sa carrière . La fonction est rapidement vécue comme un purgatoire . Les intéressés ont le sentiment d'une progressive dégradation de leurs fonctions, qui évoluent vers des tâches de type bureautique . La technicité que requiert la préparation des emplois du temps n 'est pas, a priori, le meilleur produit d'appel pour la fonction . Bref, être adjoint, c'est vivre une condition de subordination... Perçue comme une fonction de l'ombre, (la fonction d'adjoint) l'est aussi comme instable et floue, et du coup dissuasive. Face à une réalité très contrastée, (de l'alter ego à l'exécutant), deux thèses sont en présence. Les tenants du statut tiennent à réaffirmer le principe d'unicité de la fonction et à défendre le corps unique , réservant l'appellation équipe de direction aux seuls personnels relevant du statut des personnels de direction. D'autres plaident en faveur d'une redéfinition et d'une revalorisation du rôle de l'adjoint. Ainsi est-il proposé de lui confier la responsabilité de conduire la partie pédagogique du projet d'établissement ou la présidence du conseil pédagogique - nouvelle instance suggérée - en liaison avec les IPR. Les mots clarifier, définir, préciser reviennent fréquemment. A la réflexion, ces deux positions ne paraissent pas si antinomiques. Une forte convergence se fait jour pour que chaque adjoint bénéficie de fonctions claires. Pour ce faire, il est possible de déterminer ces fonctions à travers un texte spécifique relatif aux adjoints autour du classique dénominateur commun que sont la confection de l'emploi du temps, la préparation et le suivi des conseils de classe, la participation à l'orientation des élèves, avec parfois le retour prôné au rôle de censeur des études dans les établissements complexes. Mais on court alors le risque de figer les rôles et de réduire la marge d'autonomie dont disposent les chefs d'établissement. Ne vaut-il pas mieux envisager que la répartition des tâches entre le chef et l'adjoint soit du ressort de l'équipe de direction en fonction des compétences et des goûts de chacun et des exigences de l'établissement ? II importe de construire des délégations claires, de substituer une délégation d'initiative à l'actuelle délégation d'exécution . Le premier acte d'un chef d'établissement nommé ne devrait-il pas être de passer un contrat avec son adjoint sur la répartition des responsabilités ? II serait par contre malsain de laisser s'établir ou se perpétuer, au nom du principe de l'unicité de direction, une situation floue, préjudiciable à l'exercice de l'autorité et à l'image dynamique que doit donner à la communauté scolaire une direction travaillant vraiment en équipe. Proposition 16 : Lors de sa nomination le chef d'établissement négocie avec son, ou ses adjoints, la répartition des fonctions de direction, qui fait l'objet d'un accord écrit, diffusé au sein de l'établissement ainsi qu'aux autorités hiérarchiques. 3.2.2 - Quelles missions pour un établissement donné?
L'importance de la démarche de projet dans la conduite d'un établissement
suppose que la personne nommée à la tête de cet établissement sache
clairement ce que l'on attend d'elle. Les contributions déplorent souvent
la multiplicité d'instructions, parfois contradictoires, qui malmènent
l'autonomie des établissements et contraignent leurs responsables à
agir dans l'urgence. Ceux-ci demandent à travailler dans la sérénité,
dans la durée, sur la base d'un contrat clair passé avec leur hiérarchie.
C'est effectivement sur des bases contractuelles que doivent désormais
s'établir les relations entre les établissements et la tutelle (cf.
proposition 11). Il y a sur ce point accord unanime. Proposition 17 : Au cours de la première année suivant sa nomination, le chef d'établissement reçoit de l'autorité académique une lettre de mission établie en concertation avec lui. Cette lettre fixe des objectifs précis dans le cadre des orientations nationales, et les adaptations spécifiques au contexte de l'établissement et de l'académie. Elle a valeur contractuelle et est donc co-signée. |
3.3 - Un travail d'équipe sommaire |
Si le chef d'établissement
doit faire équipe avec son adjoint pour assurer avec son concours la responsabilité
de la direction de l'établissement, il lui appartient, il leur appartient
de faire équipe avec d'autres au sein de l'établissement, pour constituer
une véritable équipe de direction au sens fonctionnel, et non plus statutaire,
du terme. Ils seront du reste jugés en partie sur leur capacité à faire
équipe. L'isolement d'une direction que l'on rencontre parfois sur le
terrain va à l'encontre de cette exigence. 3.3.1 - Une équipe - Quelle équipe? Le noyau dur d'une équipe de direction - ou, si certains préfèrent, de pilotage ou encore de coordination - se résume à trois personnes (parfois deux dans les petits établissements) : chef d'établissement et adjoint, gestionnaire. Il convient de souligner la place particulière qu'occupe ce dernier dans l'établissement, de par ses compétences techniques en gestion matérielle et financière. II est clair que le gestionnaire exerce ses missions sous l'autorité du chef d'établissement. Ces missions ont été précisées dans la circulaire du 6 février 1997, discutée en ce qu'elle semble désigner le gestionnaire comme adjoint, ce qui complique encore le positionnement déjà délicat de l'adjoint statutaire. Peut-être aurait-il été souhaitable d'élaborer cette circulaire en meilleure concertation avec les personnels de direction, qui étaient concernés au premier chef. Néanmoins, le champ de compétences évoqué parait rationnel, et il conviendra d'examiner sereinement quel parti en tirer dans les modes d'organisation des établissements (cf. infra, 3.3.2). En tout état de cause, un chef d'établissement ne peut pas ne pas faire équipe avec son gestionnaire, comme un gestionnaire ne saurait s'enfermer dans sa spécificité, fût-il agent comptable. Par delà ces trois personnes-clés qui ont une responsabilité importante, il parait indispensable que soit prise en compte la dimension vie scolaire , qui joue un rôle éminent avec l'évolution récente des missions des établissements. A ce titre, doit être sollicitée la compétence du ou des CPE, dont l'éclairage est irremplaçable pour définir les stratégies de pilotage de l'établissement. Ce problème n'est cependant pas simple. L'évolution statutaire des CPE, les positions de leurs organisations représentatives, les éloignent parfois de la direction des établissements. Une clarification de leurs missions et des exigences qui en découlent a été unanimement demandée au sein de la table ronde. Elle est d'autant plus légitime que, désormais, près d'un sur cinq des nouveaux personnels de direction est issu du corps des CPE. Il serait paradoxal que persiste - chez certains - un refus de collaborer à une fonction à laquelle, parallèlement, ils aspirent. Les chefs d'établissement évoquent des différends très précis qui concernent le service de vacances, l'obligation de résidence, et le bénéfice d'un service hebdomadaire qui entraîne des trous en vie scolaire, trous bouchés par nécessité absolue de service par... le chef d'établissement ! Une remise à plat du positionnement des CPE est expressément souhaitée. Il arrive néanmoins que nombre de CPE, par leurs qualités intrinsèques, par leur sens du travail en équipe, par leur souci de donner à la dimension vie scolaire toute la place qu'elle exige dans le contexte d'aujourd'hui, s'imposent non seulement comme des interlocuteurs incontournables des chefs d'établissement, mais parfois comme leurs plus précieux alliés. Il est évident que, dans l'idéal, tous devraient appartenir au premier cercle de leurs collaborateurs. L'équipe de direction peut être conçue de manière plus large encore avec, dans les établissements où il existe, le chef de travaux qui est un conseiller précieux, le personnel social et de santé dont l'éclairage devient également essentiel et dont certains souhaitent que la place hiérarchique au sein de l'établissement soit mieux explicitée. A ce stade de la réflexion, force est de constater que la complexification croissante des établissements, l'élargissement de leurs missions, le développement des technologies nouvelles, l'attention plus personnalisée qui doit être portée aux élèves et aux familles, requièrent des responsables d'établissement de travailler et surtout de s'organiser autrement. Proposition 18 : La direction d'un établissement est assurée par un chef d'établissement, assisté le cas échéant d'un ou plusieurs personnels de direction adjoints. Une équipe de direction comprenant le gestionnaire, le CPE et, en fonction des situations, le chef de travaux, le personnel social et de santé doit être mise en place. 3.3.2- Des configurations variées Proposition 19 : Un organigramme est adopté par le chef d'établissement pour assurer un pilotage en équipe. Ce document, qui prend valeur contractuelle, est révisable annuellement à l'initiative du chef d'établissement, en concertation avec ses collaborateurs concernés. Plutôt que de bâtir des organigrammes-type -plusieurs
ont été proposés, avec chacun leur logique et leur pertinence- il nous
a paru plus judicieux de lister les principales fonctions qui doivent
être organisées au sein des établissements. Le champ d'activité correspondant
à ces fonctions devra être couvert dans l'organigramme de chaque établissement.
La fonction première à organiser est, cela va de soi, celle qui concerne
l'action pédagogique. Elle doit être davantage structurée qu'aujourd'hui.
L'idée de créer des départements, avec un responsable enseignant en
partie déchargé de cours, fait son chemin. Proposition 20 : Les établissements se dotent d'un conseil pédagogique dont la composition est fixée par le conseil d'administration . II réunit des enseignants en respectant un équilibre entre les niveaux de formation et les secteurs disciplinaires, organisés ou non en départements. Un second pôle fonctionnel, qui découle également des
missions de l'établissement, concerne le vaste champ de la vie scolaire.
Statutairement, il échoit au CPE et à son équipe. Il peut aussi, en
liaison étroite avec la précédente fonction, s'élargir au champ du suivi
et de l'accompagnement des élèves. Il intégrera également les domaines
de la santé et du social qui ont un lien fort avec la vie scolaire.
Dans les établissements moyens qui comportent six personnes
(un chef d'établissement, un adjoint, un CPE, un gestionnaire, deux
personnels de secrétariat), la répartition des trois pôles se fait naturellement
entre l'adjoint, le CPE et le gestionnaire, ce qui permettrait au chef
d'établissement de se rendre disponible pour son triple rôle de pilote,
d'organisateur et d'animateur. Proposition 21: Mettre en synergie l'ensemble des personnels de l'administration et de l'intendance pour préparer un pôle unique de gestion administrative et financière, qui devra disposer de possibilités d'action suffisantes. Par ailleurs, la dimension essentielle qu'ont prise les nouvelles technologies dans la gestion quotidienne des établissements parait légitimer le développement d'un métier nouveau de maintenance et d'aide à l'utilisateur, mutualisé au profit de plusieurs établissements. Proposition 22 : Dans le ressort de chaque bassin de formation est progressivement implanté un poste de technicien de TICE. |
IV La situation des personnels de direction sommaire |
Après avoir examiné l'évolution des missions des établissements et les principes qui doivent présider à leur organisation, puis le rôle qui incombe aux responsables placés à la tête de ces unités et les divers modes de pilotage possible, la table ronde a abordé la situation des personnels de direction : vivier et recrutement, formation initiale et continue, carrière et rémunération, perspectives de débouchés vers d'autres métiers. |
4.l - Le vivier et le recrutement sommaire |
4.1.1- L'état
des lieux Malgré des revalorisations substantielles, la profession de personnel de direction n'attire pas. Les candidatures ont chuté de 30 % entre 1992 et 1997, passant de 2 788 à l 946 postulants. Cette crise affecte aussi bien le concours Cl, réservé aux agrégés (2 candidats par poste) que le concours C2 (3 candidats par poste). La session de 1998 (2 166 candidats) et plus encore celle de 1999 (2 566 candidats) ont vu s'amorcer une remontée, mais elle est trop récente pour que l'on puisse évaluer son caractère durable ou conjoncturel. En particulier, la perspective d'une formation assurée en responsabilité, formule retenue à titre transitoire pour le recrutement en cours, laisse vraisemblablement espérer à certains candidats une nomination dans leur académie, voire à proximité de leur domicile, et explique peut-être ce nouvel afflux. A cette crise quantitative, s'ajoute une crise qualitative: La baisse du nombre des candidats certifiés est en grande partie masquée par les néo-certifiés issus de l'intégration des PEGC et des PLPI 28. De fait, les candidats jeunes, lauréats des concours du CAPES ou de l'agrégation, sont peu, trop peu nombreux. L'âge moyen des candidats s'est stabilisé autour de 45 ans. Si le pourcentage de candidats âges de 31 à 35 ans progresse (il est passé en deux ans de 5,6 % à 9,8 %), la tranche d'âge de 5 là 55 ans s'accroît également (18,9 % en 1999 contre 14,7 % en 1997). Au total, au concours de recrutement qui se déroule actuellement, 52 % des candidats ont plus de 45 ans. Il y a là manifestement un problème objectif : comment attirer des agrégés et certifiés jeunes vers ces fonctions ? Le changement de conditions de travail et de niveau de responsabilité nécessite sans doute un différentiel plus marqué. Jusqu'à l'année dernière, cette insuffisance quantitative et qualitative de candidatures a eu pour conséquence l'impossibilité pour les jurys successifs de pourvoir l'ensemble des postes offerts, sous peine de renoncer à un niveau minimum (seuil d'admission à 9,2/20 en C l, à 8,6/20 en C2)29. Les vacances de postes ont généré un nombre croissant de personnels faisant fonction qui, oscillant de 600 à 650 de 1993 à 1996, sont passés à 944 en 1997 et 1065 en 1998 sous l'effet, notamment, du congé de fin d'activité. Cette situation devrait sensiblement s'améliorer en 1999, du fait que les deux promotions recrutées au titre des exercices 1998 et 1999 entreront ensemble en responsabilité. A l'issue de cette double campagne, les personnels intérimaires devraient revenir à une proportion raisonnable de 200 à 250 personnes, soit 2% du corps au lieu de 8% précédemment. 4.1.2- Elargir - Pourquoi? Jusqu'où? Le problème de l'élargissement du vivier a été longuement évoqué. Si les avis apparaissaient au départ assez partagés entre les défenseurs du statu quo au nom du rôle pédagogique premier du chef d'établissement et de sa légitimité vis-à-vis des enseignants, et les partisans d'une ouverture à d'autres catégories de fonctionnaires, voire à des cadres de l'entreprise privée, la table ronde a progressivement évolué vers un quasi consensus pour une ouverture prudente et progressive à d'autres corps appartenant à la fonction publique. Il convient de préciser que ce souci d'ouverture n'est pas lié à la crise de recrutement, mais veut donner un signal fort d'un souhait des personnels de direction d'élargir leurs horizons et d'enrichir leur vision. La référence à la compétence et à la légitimité pédagogique ne doit pas être éludée. En effet, il ne s'agit pas de distinguer deux catégories de chefs d'établissements, les uns originaires de la pédagogie et tournés vers cette dernière, les autres voués à l'administration et à la gestion. par la pratique de la pédagogie? On peut avoir été enseignant et manquer de pédagogie dans l'exercice de ses fonctions de direction. On peut n'avoir jamais tenu une classe - c'est le cas de certains CPE et de la plupart des COP - et bien réussir dans des fonctions de direction. Par ailleurs, il n'est pas rare que des cadres administratifs de l'Education nationale aient une expérience d'enseignement. Les titres universitaires atteints par bien des cadres A de la fonction publique relèvent des niveaux l et 2, alors que de plus en plus nombreux se présentent au concours des candidats justifiant d'un diplôme de niveau 3, 4, voire 5. La session en cours confirme cette tendance. Un candidat non enseignant pourra mettre en oeuvre des qualités et des compétences de manager et de pédagogue, d'humaniste et de gestionnaire , et beaucoup jugent intéressant d'avoir à la tête des établissements des personnalités aussi diverses que possible . Cette ouverture devra naturellement être progressive pour se stabiliser, si l'expérience est concluante, autour de 30 % dans cinq ans. Le précédent des candidatures externes au concours de CPE et de professeur des écoles constitue un exemple encourageant. Les lauréats issus d'un vivier extérieur à l'actuel devront bénéficier d'une formation en partie spécifique, comportant une immersion en établissement , afin de parfaire les aptitudes décelées par le jury. En contrepartie de cette ouverture vers l'extérieur, les chefs d'établissement souhaitent pouvoir bénéficier d'accès en débouchés à certaines carrières, dans le contexte d'une mobilité interministérielle accrue que prône la réforme de l'Etat. Proposition 23 : Les fonctions de personnels de direction sont désormais accessibles aux personnels de la fonction publique d'Etat, hospitalière ou territoriale, [âges de 30 à 45 ans, classés dans un corps de catégorie A ou A+, titulaires d'un diplôme universitaire de niveau Bac + 4, justifiant d'au moins 5 ans d'activité professionnelle en catégorie A et ayant effectué au moins une mobilité géographique ou fonctionnelle. Quant aux modalités du concours externe, la table ronde
a émis plusieurs hypothèses : soit le même concours pour tous, soit
deux concours séparés. Faut-il autoriser l'apport extérieur au niveau
du seul C2 ou donner accès au C l aux catégories A+ et A supérieur,
sachant que le C2 ne sera sans doute pas suffisamment attractif pour
de nombreux candidats extérieurs ? Un groupe de travail devra approfondir
cette question et définir, le cas échéant, les modalités d'un concours
externe. Proposition 24 : Etudier la possibilité de placer les lauréats issus du vivier extérieur pour une durée maximale de 5 ans, en position de détachement de leur corps d'origine. Au terme de ces 5 années, ils seraient, à leur demande, et après avis favorable des autorités hiérarchiques de l'éducation nationale, intégrés à titre définitif dans le corps des personnels de direction. A défaut, ils retourneraient à leur corps d'origine. 4.1.3 - Les conditions et modalités de recrutement
La table ronde s'est interrogée sur les attentes de l'institution,
s'agissant de personnels d'encadrement supérieur de l'Etat. Il convient
de vérifier quatre types de capacités : analyse et synthèse (capacités
intellectuelles), management (écoute, travail en équipe, relations humaines),
adaptation et mobilité, respect des exigences et des contraintes du
métier (disponibilité, implication).
Une tendance se dégage en faveur du maintien d'un concours
national, éventuellement réaménagé afin de mieux déceler les aptitudes
à la fonction , avec parfois une insistance pour qu'il soit clairement
affirmé comme la voie naturelle . Proposition 25 : La limite d'âge supérieure d'accès au concours de recrutement est fixée à 55 ans pour les concours Cl et C2. Elle est progressivement ramenée à 50 ans, à raison d'une année par an, durant les cinq prochaines sessions. Beaucoup d'enseignants hésitent à franchir le pas d'une
fonction si différente de la leur, et dont les conditions de travail
et de responsabilités sont très contraignantes. Il semblerait également
que le caractère irréversible de la fonction ait un effet dissuasif.
Une possibilité de détachement avec droit de retour serait probablement
susceptible d'accroître le nombre de candidats. Proposition 26 : Les personnels faisant fonction depuis au moins trois ans peuvent être titularisés par liste d'aptitude, dans leur académie d'exercice, en qualité d'adjoints. Il ne pourront néanmoins accéder aux fonctions de chef d'établissement qu'à condition d'accepter une mutation dans le cadre du mouvement national. |
4.2 - La formation sommaire |
La formation,
initiale et continue, vise à construire ou développer les compétences
attendues d'un responsable d'établissement et à élever le niveau de professionnalisme
celui-ci étant plus lié à la capacité de faire face à l'incertitude et
au complexe qu'à la définition prétendument exhaustive et par là même
éducatrice d'une fonction. La formation initiale devrait durer une année : cet allongement par rapport au dispositif actuel entraînerait quelques coûts, mais l'enjeu pour le bon fonctionnement du système éducatif est tel qu'il suffirait à les justifier. Elle se déroulerait en alternance, pour allier les enseignements de la pratique à une vision plus systématisée. Elle devrait porter sur trois domaines principaux:
Ces domaines correspondant aux missions des chefs d'établissement qui ont été recensées plus haut . Elle serait dispensée par des formateurs de haut niveau : les implications juridiques de la fonction, notamment, deviennent si complexes qu'elles ne peuvent être précisées que par des professionnels du droit ; et la perception des incidences de l'environnement professionnel, géographique et social sur le fonctionnement du système éducatif (et des établissements en particulier) nécessite une approche conceptuelle qui est insuffisamment répandue chez les formateurs de terrain. Les EAAVS jouent un rôle important pour les formations centrées sur les pratiques, mais il conviendrait de les renouveler périodiquement sur appel d'offres et de compléter leur apport par une culture plus large et plus distanciée, qui pourrait être dispensée dans un cadre universitaire. Proposition 27 : Porter à un an la durée de la formation initiale ; faire appel à des formateurs de haut niveau. - La formation continue a pour objectif de faciliter
l'adaptation aux mutations du système et de répondre aux besoins particuliers
des chefs d'établissement dans les différents aspects de leur métier.
Elle devrait donc être construite d'une part en fonction des nécessités
constatées sur le terrain, d'autre part en fonction d'objectifs définis
par les responsables nationaux et académiques. Certains de ces modules
pourraient être communs aux différents corps de personnels d'encadrement
; d'autres, - par exemple pour ce qui concerne les TICE - avoir une
assise intercatégorielle encore plus large. Les plans académiques de
formation devraient compter un volet relatif à la formation continue
des personnels de direction. Proposition 28 : Inclure dans les plans académiques de formation un volet concernant la formation continue des personnels de direction. |
4.3- La carrière sommaire | |||||||||||||||
La carrière
convient de faire apparaître les problèmes liés au déroulement de la carrière
des personnels de direction, au système très complexe des rémunérations,
à la mobilité, et de proposer des débouchés possibles vers d'autres corps
de la fonction publique. 4.3.1-La rémunération II va de soi que ce rapport ne peut formuler de propositions précises en matière de grille indiciaire ou indemnitaire, sachant que le problème dépasse les attributions du seul ministère de tutelle, car il implique également la Fonction publique et le Budget. Il nous a paru néanmoins normal, comme y invitait la lettre de mission, de faire le point sur cette question pour relever les aspects le plus souvent cités. La rémunération des personnels de direction est devenue un système très complexe et peu lisible, à la suite des droits successivement acquis dans le cadre des différents protocoles d'accord conclus en février 1990, janvier 1993 et janvier 1995. Sur le plan du traitement principal, on distingue trois niveaux de salaires:
La répartition entre les catégories et en leur sein entre
les classes est très inégale. En 1996, les 13.178 personnels de direction
se ventilaient de la manière suivante:
La première catégorie ouverte aux agrégés
représentait donc 4,7 % de l'ensemble, et les bénéficiaires de la 1.1
(échelle lettre A), à peine 1,5 %.
Certains chefs d'établissement, touchent également
des indemnités liées à des charges particulières. Il s'agit notamment
de la responsabilité d'un centre d'examens ou d'un GRETA, ou encore
d'un CFA annexé dont les responsables déplorent unanimement l'insuffisante
prise en compte financière.
Il convient d'avoir à l'esprit que c'est sur le plan des revendications salariales que la profession a le plus progressé ces dernières années avec le protocole d'accord et ses prolongements 35. Aussi, des pistes de réflexion ouvertes, conviendrait-il d'extraire deux ou trois priorités justifiant des correctifs. Proposition 29 : remettre à plat le classement des établissements en actualisant les critères : impliquer davantage les services déconcentrés dans son élaboration. Proposition 30 : Entreprendre rapidement une réflexion sur le différentiel de début de carrière Proposition 31 : Donner un accès moins restreint à la catégorie 1.1 pour les meilleurs chefs d'établissement de 2ème catégorie; rechercher un meilleur équilibre entre les catégories, notamment 2.1 et 2.2. Enfin, le logement de fonction représente,
suivant les cas, des valeurs extrêmement différentes, parfois même une
valeur négative pour la famille qui se voit contrainte d'y habiter.
Il ne serait pas illégitime d'envisager que l'indemnité de sujétions
spéciales soit modulée positivement lorsque le logement représente une
contre valeur. Proposition 32 : Demander aux collectivités territoriales de rattachement d'établir, en liaison avec les autorités académiques, un état des logements de fonction des établissements scolaires. Proposition 33 : Accroître le montant de l'indemnité de sujétions spéciales lorsque le logement de fonction représente une contre valeur. 4.3.2. - L'évaluation Proposition 34 : Un groupe de travail paritaire doit rapidement se mettre en place pour définir dans la plus grande transparence un processus concerté d'évaluation des personnels de direction. 4.3.3 - La mobilité Proposition 35 : Le chef d'établissement nouvellement nommé reçoit une lettre de mission pour une durée de trois ans. Celle-ci est renouvelable pour trois ans. Au terme de six années dans le même établissement, la mission n'est prolongée qu'annuellement. La durée de fonction dans un même établissement ne peut dépasser neuf ans. Le développement de cette mobilité, souhaitée
par la majorité des personnels de direction, suppose que soient organisés
des parcours de carrière suffisamment attractifs et incitatifs. Trop
souvent des adjoints piétinent dans des postes peu prisés, ou dans des
lycées de taille importante, sans en être toujours correctement récompensés.
La mobilité doit être organisée de manière à prendre en compte les situations
familiales. Cela implique une mobilisation des DRH dans les académies
et leur renforcement, comme celui du bureau de la DPATE qui gère 13.000
agents avec 18 personnes et est "embolisé par les tâches courantes
". Proposition 36 : corps de débouchés: les chefs d'établissement doivent pouvoir accéder beaucoup plus facilement qu'aujourd'hui aux fonctions d'IA-DSDEN ou d'IA-IPR, notamment Etablissements et vie scolaire, qui constituent des débouchés promotionnels naturels. Les chefs d'établissement devraient constituer le vivier naturel de la nouvelle fonction proposée d'IA-DAES (correspondant de proximité), qui serait d'autant plus légitimée qu'elle serait confiée à des personnes qui ont exercé des responsabilités en établissement. Proposition 37 : corps de mobilité : l'ouverture du vivier de recrutement suppose une réciprocité au bénéfice des personnels de direction. Les chefs d'établissement devraient pouvoir accéder, soit par concours, soit par détachement, à d'autres corps d'encadrement de la fonction publique, au sein de l'Education nationale (CASU en rectorat ou IA, SGASU), ou dans un cadre interministériel (administrateurs civils, corps préfectoral, administration hospitalière, jeunesse et sports, culture...). Proposition 38 : droit au retour : tout personnel de direction devrait pouvoir, pour un temps ou à titre définitif, retourner à son corps d'origine, par le biais d'un détachement. Cette disposition permettrait, en début de
carrière, de régler sans difficulté les erreurs d'aiguillage, toujours
possibles dans une fonction aussi complexe, et en fin de carrière, de
prévenir la lassitude, la routine ou la fatigue par un retour aux sources.
Elle pourrait aussi offrir aux personnels de direction la possibilité
d'accéder à la CFA qui ne leur est pas ouverte aujourd'hui, car incompatible
avec une responsabilité ne pouvant être scindée. Proposition 39: L'autorité académique procède publiquement, dans l'établissement, à l'installation du principal ou du proviseur nouvellement nommé. |