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LUniversité Syndicaliste, suppl. au no 477 du 24 octobre 1998,
T i t u l a i r e s a c a d é m i q u e s
Cher(e) collègue,
La rentrée 98 se caractérise par une nouvelle dégradation des conditions demploi
et particulièrement pour les T.a. Moins de la moitié dentre vous (47 %) est
affectée à lannée sur un seul établissement et plus dun quart sur zone de
remplacement soumis à toutes les pressions des chefs détablissement de
rattachement qui, confrontés à des situations ingérables, sont tentés de vous employer
comme bonne à tout faire (ceci en toute illégalité, puisquun jugement du tribunal
administratif de Grenoble vient de confirmer quun T.a. doit être affecté à
lannée).
Ce même jugement confirme que les compléments de service doivent se situer dans un
établissement de la même ville, et quun complément de service en documentation
nécessite votre accord. Il est malheureusement muet sur le respect de la discipline et il
justifie les retraits de salaire lorsquon ne rejoint pas une affectation qui est «
illégalement » attribuée. Le S.n.e.s. a lancé une campagne de contestation de ces
affectations avec demande de dommages et intérêts. Demandez les lettres types à la
section du S.n.e.s. de votre académie. Dans tous les cas, nhésitez pas à
solliciter laide et le soutien du responsable S.n.e.s. de votre établissement, de
la section départementale ou académique du S.n.e.s. afin dêtre épaulé lors de
vos démarches, auprès du chef détablissement ou du rectorat.
Toutes les anomalies rencontrées ne sont pourtant que les prémices des conditions
daffectation pour la rentrée 99. Une modification du décret de 85 sur les
T.a./T.r. est préparée par le ministère dans le cadre de la déconcentration du
mouvement national. La distinction T.a./T.r. devrait être abolie, ce qui veut dire que
vous seriez doffice affecté à la rentrée prochaine sur une zone dont le
ministère dit quelle serait inférieure au département, définie par chaque
recteur et discutée en comité technique paritaire académique (C.t.p.a.). Cette mesure
autoritaire, que nous dénonçons, permettrait au ministère dafficher la
disparition des affectations provisoires et tardives des personnels. Les ajustements de
rentrée (car il y en aura) se feraient hors commission paritaire ce qui ne permettrait
aucun contrôle des représentants des personnels et laisserait la porte ouverte à
larbitraire. Rien nindique que les avantages de la situation des actuels T.r.
seraient maintenus.
© G. AZENSTARCK
2 2
Le S.n.e.s. propose un plan négocié (sur plusieurs années) de stabilisation des T.a.
conjuguant augmentation du nombre de postes fixes implantés dans les établissements,
appel au volontariat pour que les T.a. demandent des affectations sur poste fixe. On
pourrait proposer des bonifications à ceux qui seraient volontaires pour une affectation
sur postes peu demandés ou sur une zone de remplacement. Cela est possible dans le cadre
dun mouvement national maintenu et amélioré.
Le remplacement est une mission de service public indispensable. Celles et ceux qui en
sont chargés ne doivent pas expérimenter la flexibilité et la malléabilité auxquelles
certains voudraient conduire toute la profession.
Au contraire, le statut actuel de T.r. doit être préservé et amélioré. A
linverse de ce qua fait le ministre, cette année, il est indispensable de
développer le nombre demplois de T.r. dans toutes les disciplines afin de garantir
partout le remplacement rapide de tous les collègues absents.
Ce nest pas la déconcentration du mouvement national qui améliorera la situation
des T.a. et du service public mais la transformation des H.s. en postes et
limplantation définitive de tous les postes provisoires. Or, le projet de budget
1999 ne comporte aucune de ces mesures.
Participez aux 1 000 forums afin de débattre avec les parents, défendre et transformer
le service public déducation. Cest important pour convaincre lopinion
de la justesse de nos demandes. Mais aussi pour contrer les mensonges de notre ministre.
Des stages ou réunions en direction des T.a. sont organisés dans les académies.
Nhésitez pas à y participer pour nous rencontrer et rencontrer dautres
collègues, alerter les élus locaux de votre situation. Toute la période de novembre
consacrée à la discussion du budget est déterminante pour ces interventions.
Bien cordialement.
Jean-Marie Maillard, Marie-Hélène Moyne
Nathalie Rodriguez
3 Comment résister à la galère ?
On veut vous imposer un service en documentation. Vous pouvez refuser (décret du 10.01.80 et circulaire n° 88.349 du 20.12.88)
Vous êtes affecté(e) sur zone de remplacement complètement ou partiellement et
rattaché(e) à un établissement :
exigez un service denseignement dans votre discipline, dédoublements,
groupes de soutien, etc. ;
exigez un emploi du temps précis qui vous permette de fonctionner et de
crédibiliser ces heures denseignement auprès des élèves. Demandez le soutien des
collègues de la disci-pline, du responsable de S1 du S.n.e.s. ;
refusez un emploi du temps « de présence » qui de toute façon, ne peut être
supérieur à 18 h (ou 15 h si vous êtes agrégé), et qui laisse au chef
détablissement la possibilité chaque jour de vous demander ceci ou cela au gré de
ses besoins (surveiller tel devoir, accompagner telle sor-tie, donner « un coup de main
» à la documentation, au secrétariat etc. mais oui, cela existe !)
Vous êtes sollicité(e) pour un remplacement :
ne partez pas sur un coup de téléphone (cest illégal), demandez un ordre
de mission (les fax, ça existe !) ;
exigez de bénéficier des 48 h acquises par les T.r. pour vous préparer à ce
remplacement (ou entre deux remplacements), ce qui implique que lon vous indique les
niveaux de classe que vous aurez ;
vous devez bénéficier des indemnités de sujétions spéciales (I.s.s.) des T.r.
:
Moins de 10 km . . . . . . . . . . . . . . . . 87 F De 40 à 49 km . . . . . . . . . . . .
. . . . . 202 F
De 10 à 19 km . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 F De 50 à 59 km . . . . . . . . . .
. . . . . . . 235 F
De 20 à 29 km . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 F De 60 à 69 km . . . . . . . . . .
. . . . . . . 269 F
De 30 à 39 km . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 F Par tranche suppl. de 20 km . . . .
+ 36 F
Pour plus de détails , demandez le mémo S.n.e.s. T.r. à la section académique du S.n.e.s.
Vous avez demandé une révision daffectation mais on vous a maintenu sur un
poste ne corres-pondant pas à votre discipline (complètement ou partiellement) :
exigez une réduction dhoraire pour vous permettre dêtre aidé et
conseillé par des collègues de létablissement spécialistes de cette discipline ;
sachez quen cas de complément de service dans une autre discipline, les
décrets de 1950 (applicables à tous les titulaires) précisent que «les heures
disponibles doivent, autant quil est possible, être utilisées de la manière la
plus conforme à leurs compétences et à leurs goûts (art.3) ».
Vous êtes plus de 36 000. Il existe 3500 T.r. affectés sur zone de remplacement géographique-ment limitée ; il en faudrait près de 18 000. Pour le S.n.e.s., la grande majorité des T.a. devraient être affectés sur poste fixe en établissement et les postes de remplacement pourvus par le volontariat avec des garanties améliorées par rapport aux actuels T.r. (zones plus limi-tées, revalorisation des I.s.s.)
MOUVEMENT 1999
Le ministère dévoile enfin ses intentions
LES INTENTIONS DU MINISTÈRE NOTRE APPRÉCIATION NOS REVENDICATIONS
Mouvement en deux temps
1. changement dacadémie (inter-académique) Mutation en aveugle. Un
mouvement national amélioré.
2. à lintérieur de lacadémie dans laquelle on est ou dans laquelle on
Réduction de la mobilité. Si le ministre persiste, un cadrage national qui
garantisse équité et arrive (intra-académique). Inégalité de traitement.
transparence.
Calendrier
Mi-octobre :envoi dun 8 pages par le M.e.n. à tous les enseignants
de second degré.
Publication de la note de service fin novembre.
Janvier/février :détermination des capacités daccueil de chaque académie,
par discipline, sans ventilation par département et sans aucune distinction entre postes
en établissement et postes de remplacement.
Janvier :publication sur Internet et en CD-Rom dun logiciel et dune
base de données permettant à chaque candidat à mutation de calculer son barème et
dévaluer ses probabilités darrivée dans une académie, un département, sur
poste denseignement ou de remplacement.
Février :formulation et saisie des vux portant uniquement sur des
académies.
Mars :
Retour des accusés de réception.
Calcul du barème par les services académiques.
20 mars/15 avril :mouvement inter-académique en F.p.m.n. A ce moment là, «
quelques révisions daffectation » seront acceptées pour les cas de force majeure
; après cette phase, le changement dacadémie sera irréversible.
20 avril/10 mai :
Collecte des vux pour la phase intra-académique. Cette phase concerne les
collègues de lacadémie et les « entrants ».
Publication de la liste des postes vacants.
A partir du 8 juin : Déroulement du mouvement intra-académique. Le ministère
souhaite que les opérations soient terminées fin juin.
Barème
Le barème utilisé dans la phase inter-académique resterait proche de celui
utilisé en 1998.
Pour le barème intra-académique,il est toujours question den laisser une
part à linitiative des recteurs, limitée à la valorisation des « postes à
contrainte ». Cette opération de propagande devrait être renouvelée dans le courant de
lannée.
A lévidence, le M.e.n. a déjà largement arrêté les nouvelles règles. Il est
inutile de prolonger lattente des collègues. Il ne sagit que dune
évaluation en volume et du nombre de personnels. On ne peut que souligner la
contradiction entre le refus dafficher clairement la distinction poste
denseignement/poste de remplacement et le département dans les possibilités
dentrée ( cf.supra) et le fonctionnement de cet outil informatique. Il fonctionnera
en fait sur les barres dentrée des trois dernières années et nintégrera
pas les possibilités daccueil de lannée « n ». Sa fiabilité est donc
limitée et risque de se révéler un leurre pour les collègues.
Cette période, qui recouvre les vacances scolaires de printemps, ne laissera en fait
quune semaine à la plupart des demandeurs de mutation. La vérification des
barèmes serait faite uniquement au niveau académique sans même de garantie que les
élus du personnel puissent exercer leur contrôle. Aucune F.p.m. de vérification des
barèmes ne semble prévue.
Les demandes de mutation tardives et/ou les annulations qui étaient possibles
jusquà deux semaines avant les deuxièmes commissions disparaîtraient.
Refus catégorique de publier la liste des postes susceptibles dêtre vacants.
Refus catégorique daccepter les annulations de demande au vu de la liste des postes
publiés.
Le maintien du barème 98 pour éviter de trop grandes ruptures dans les stratégies de
mutation élaborées par les collègues est un élément positif.
Le ministère affirme que le barème intra reprendra les éléments du barème inter plus
la part spécifique limitée.
Nous demandons lavancement de la publication de la circulaire.
Nous avons fortement insisté pour que, dans ce cadre, les possibilités daccueil
soient communiquées au M.e.n. par les académies en postes précis et quelles
soient publiées sous cette forme, condition nécessaire pour réduire les effets
dune mutation en « aveugle ».
A ce stade, aucune garantie nest donnée que les recteurs implantent tous les
emplois dont ils disposent en établissement ou en zone de remplacement, ce que nous
continuons à demander et ce à quoi doivent veiller les S1 dans les C.a., les S2 et les
S3 dans les C.t.p. Le traitement académique ne peut, en aucune façon, garantir
léquité de traitement des candidats à mutation.
Nous exigeons que la vérification des barèmes et des voeux soit réalisée dans le cadre
de la formulation paritaire mixte nationale (F.p.m.n.).
Nous exigeons que la liste des postes mis au mouvement soit établie après avis des
C.t.p.
Nous exigeons que les voeux et les barèmes soient vérifiés dans le cadre dune
formation paritaire mixte académique (F.p.m.a.).
Nous exigeons que les révisions daffectation et les affectations des stagiaires
soient examinées en F.p.m.a.
Nous exigeons que la liste de ces postes soit arrêtée en C.t.p., selon des critères
établis nationalement.
Nous continuons à demander que le même barème national soit appliqué à la phase inter
comme à la phase intra-académique.
Ces informations sont loin de répondre à toutes les questions que nous posent les
candidats à mutation pour 1999. Mais toutes les objections que nous avons formulées sur
la décon-centration sont confirmées : les candidats au mouvement inter-académique sont
condamnés à muter en « aveugle «, aucune garantie ne nous est donnée sur
léquité de traite-ment des demandes et les autorisations de muter calculées en
volume et non en fonction des postes effectivement vacants menacent le maintien de la
liaison statutaire entre un fonctionnaire titulaire et un poste définitif. La règle un
fonctionnaire, un poste est-elle révolue ? Le risque est grand de voir, dans ce cadre,
croître le nombre de collègues en situa-tion instable.
Les expérimentations que le ministère met en place dans un certain nombre
dacadémies (Caen, Lille, Nantes, Ver-sailles...) sur la gestion des personnels et
des moyens au niveau de « bassins de formation », sous lautorité dun super
chef détablissement confirment nos analyses. Faire obstacle à la déconcentration
doit rester, pour tous les personnels, un objectif. Danielle Hémery - Jean-Marc Astruc
Une première réunion a eu lieu le 16 septembre (cf. U.s. n° 474). Nous y avions fortement insisté sur notre opposition à la mise en uvre de la déconcentration et, devant lentêtement du ministère, nous y avions avancé des principes fondamentaux de nature à limiter les dégradations de la situation des personnels. Cest lors dune deuxième rencontre (1), le 5 octobre, que nous avons enfin pu obtenir que le ministère mette une partie de ses propositions sur la table. Nous livrons, ici, toutes les informations dont nous disposons actuellement, notre appréciation et les revendications que nous devons avancer avec les personnels.
(1) La rencontre initialement prévue pour le 21 septembre avait été
annulée par le M.e.n.