A 11h30 du matin 2 hommes cagoulés, armés de fusils automatiques, entrent
dans les locaux de Charlie Hebdo, c'est le jour de la réunion de rédaction,
tous les caricaturistes et tous les journalistes sont présents, les tueurs
ont une liste et s'assurent de l'identité des gens avant de les abattre. Ils
tuent d'abord une première personne dans le hall, puis entrent dans la salle
où est réuni le comité de rédaction et tirent dans le tas, tuant le
policier qui assure la protection rapprochée de Charb, puis plusieurs
journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo ainsi qu'un invité, ensuite
ils prennent la fuite en criant "On a vengé mahomet, on a tué Charlie
Hebdo". Puis, plus loin, au cours de leur fuite, ils blessent et achèvent
froidement d'une balle dans la tête un deuxième fonctionnaire de Police
désarmé et couché à terre. 12 morts et 11 blessés dont 4 très gravement.
Les victimes :
Il faut leur rendre hommage, des libertaires, des libres penseurs, des
anarchistes, des altermondialistes, des gens qui nous apportaient depuis
tant d'années un autre son de cloche que la
presse mainstream, une bouffée d'Oxygène, hélas on les a assassinés,
ce ne sont pas des victimes au hasard comme dans un attentat, c'est un
multiple assassinat avec préméditation. Une immense tristesse, une immense
perte....Ils sont morts pour des idées, pour la liberté d'expression, se
sont battus pour dénoncer toutes les réligions, les chrétiens n'étaient pas
épargnés non plus par les blasphèmes, comme en témoigne la une de ce funeste
jour où ils ont tué Charlie.
Le dernier numéro de Charlie faisait sa une sur
Michel Houellebecq, dont le sixième roman, Soumission, qui met en
scène une France islamisée, fait polémique depuis plusieurs jours. Charb y
publiait notamment un dessin terriblement prémonitoire sous le titre
"Toujours pas d'attentat terroriste" et montrant un homme portant une
ceinture de bombes qui précisait : "Attendez, on a jusqu'à la fin janvier
pour présenter ses voeux"... http://www.lepoint.fr/societe/charlie-hebdo-charb-cabu-wolinsky-et-tignous-morts-dans-la-fusillade-07-01-2015-1894661_23.php
Rendons également hommage aux policiers froidement éxécutés dans
l'exercice de leur mission. Car il s'agit bien d'éxécutions, notamment
pour le deuxième policier abattu, des vidéos amateurs ont été diffusées
dans un premier temps puis retirées, l'homme était bien à terre et a été
froidement achevé d'une balle dans la tête.
Il s'appelait Ahmed Merabet, il avait
42 ans.
Agent
de police au commissariat central du 11e arrondissement de Paris, il
appartenait à la brigade VTT du quartier et c'était un syndicaliste du syndicat Unité SGP Police, représentant du
personnel. Ce policier a été abattu au sol d'une balle dans la tête
après avoir été blessé, boulevard Richard-Lenoir par les tueurs qui
quittaient la rédaction de Charlie Hebdo. A leur approche, ce dernier,
gisant à terre, a levé le bras pour les implorer. En vain. La vidéo,
prise par un amateur et d'une violence extrême, a fait le tour du web,
et notamment de Facebook, avant d'en être retirée par décence. L'homme
travaillait au commissariat central du XIe arrondissement. Il était
représentant du personnel et appartenait à la brigade VTT de
l'arrondissement. «Il laisse derrière lui une compagne».
Le
deuxième policier tué, Franck Brinsolaro , était affecté depuis
plusieurs années au service des hautes personnalités. Il avait 49 ans
Il était père de 2 enfants dont une
fillette d'un an, selon l'un de ses collègues. Il protégeait le
dessinateur Charb de Charlie Hebdo, lui même tué dans l'attaque. Selon
Rocco Contento, le dessinateur était visé par des menaces «de plus en
plus importantes depuis quelques jours». Il était
marié à une journaliste, la rédactrice en chef du journal L’Eveil
Normand
Avec un de ses collègues, ils étaient les frères inséparables du juge
Charles Duchaine. Originaire de Toulon, il avait été nommé pour aller
chercher, chaque jour que Dieu fait, le juge Duchaine, en charge de
l'affaire Guérini, à son domicile. Le soir, ils ramenaient à nouveau le
juge chez lui. Le magistrat se serait bien passé de cette protection de
tous les instants, mais les nécessités de l'enquête en cet hiver 2012
avaient fini par l'exiger.
À 49 ans, marié et père de deux enfants, il ne laisse que d'immenses
souvenirs à ceux qui l'ont côtoyé. Combien savent ses missions auprès
d'autres juges antiterroristes ? Combien savent qu'il a exercé en
protection d'ambassades à Kaboul (Afghanistan), à Bratislava (Slovaquie),
Brazzaville (Congo) ou encore Phnom Penh (Cambodge) dans des pays qui ne
sont pas de tout repos policier ni de grands sites dédiés au Club Med ? Il
fallait en avoir envie.
A Charlie ils n'étaient jamais les derniers pour critiquer la Police et
ses excès parfois, ce site le fait
également, pourtant des policiers sont quand même morts pour assurer
leur protection, et ça mérite doublement hommage. Parfois on se rend
compte que la démocratie a quelque chose de merveilleux, on peut critiquer
le pouvoir et la police, et être quand même protégé par le pouvoir et la
police. Pour préserver cela et en hommage aux victimes de ces lâches
assassinats, nous devons nous battre.
"Aux côtés de Manuel Valls, bientôt en larmes, d’un banc
de ministres, des survivants de Charlie Hebdo, de dizaines de
policiers du Service de protection des personnalités, la famille de
Franck apprend soudain de la bouche du Président quelques secrets de
la vie de leur fils, frère et époux. De ces secrets que seul un
serviteur de la République sait garder. "On a découvert trois de ses
missions", témoignera Philippe, le jumeau de Franck Brinsolaro.
L’évacuation de quarante-six Français exposés aux tirs des talibans
en train de mettre la main sur Kaboul en 1996, c’est lui ;
l’exfiltration d’une trentaine de ressortissants français réfugiés à
l’ambassade de France à Phnom Penh, un an plus tard pendant le coup
d’État, c’est encore lui ; les trente-cinq enfants menacés par les
combats entre les forces loyalistes et rebelles, en 2005 au Congo,
toujours lui. Un devoir de discrétion partagé par Ingrid, sa seconde
épouse et mère de leur fille May, 13 mois. Dans le journal qu’elle
dirige, L’Éveil normand, beaucoup ont découvert le 7 janvier
que son mari protégeait Charb.
Entre Stéphane Charbonnier, dit Charb, et Franck, l’histoire ne
s’annonce pas évidente. Les deux hommes font connaissance, début 2013.
D’un côté, Charb et sa culture anti-flics ; Charb et son besoin
d’indépendance et de liberté ; Charb qui dit qu’il "ne veut pas
d’enfant, ne comprend pas 'pourquoi les hommes et les femmes tiennent
autant à avoir des gosses à tout prix'". De l’autre, Franck et son
amour du métier de flic qu’il a embrassé à l’âge de 20 ans ; Franck et
son goût pour la rigueur et la discipline ; Franck et son envie de
vieillir dans sa maison normande du XVIIIe siècle qu’il retape avec
Ingrid, rencontrée trois ans plus tôt, qu’il a épousée et qui donnera
naissance à leur fille, May.
Les deux hommes s’entendent si bien que Charb lui accorde volontiers
le droit d’assister aux conférences de rédaction de l’hebdomadaire.
"C’est du grand n’importe quoi, mais du n’importe quoi génial !"
confie un jour Franck à Samuel, l’ami qui l’héberge à Paris lors de
ces semaines "rouges" – celles où il est en mission. "À chaque info
qui tombe, ils crayonnent et s’amusent comme des enfants."
L’inquiétude, sporadique, ne le quitte guère. Une fois, pointant du
doigt une "une" de Charlie Hebdo dessinée par son "VIP", il lâche
: "Un jour, ça va péter." Sa vigilance est sans relâche. Il sait trop
bien qu’à l’inverse de ses missions passées à Kaboul, Phnom Penh ou
Beyrouth, la routine est sa première ennemie. De temps en temps, il
grille un feu rouge sur le retour à la maison de celui dont il assure la
"protec" – et tant pis si sa hiérarchie le lui reproche. Il varie les
trajets en voiture, recommande de changer de restaurant, redoute, comme
tous les officiers de sécurité, les lieux avec trop de public, sans
compter ses heures, malgré ses 2 200 € mensuels." https://www.gqmagazine.fr/pop-culture/sorties/articles/portrait-de-franck-brinsolaro-le-garde-du-corps-de-charb/25418
Charb, 47 ans, caricaturiste.
il avait pris la direction de la publication en
2009 : "Je n'ai pas peur des
représailles. Je n'ai pas de gosses, pas de femme, pas de voiture, pas de
crédit. ça fait sûrement un peu pompeux, mais je préfère mourir debout que
vivre à genoux."disait-il après la seconde affaire des caricatures de Mahomet. Tu es
mort debout grand frère !
Il a publié dans L'Écho des savanes, Télérama, Fluide glacial et L'Humanité.
Ses dessins, agrémentés pour la plupart des dessins symboliques de Maurice
et Patapon, le chien et le chat anticapitalistes, se caractérisent par leur
esprit corrosif et leur irrévérence. On peut citer aussi Marcel Keuf, le
flic dans Fluide glacial. Soutien du PCF puis du Front de Gauche.
Il était donc sous protection policière rappochée depuis 3 ans, et le
fonctionnaire de police responsable de sa sécurité sera la première victime
des tueurs.
Il était le compagnon de Jeannette
Bougrab, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education
nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, chargée de la Jeunesse
et de la Vie associative sous Sarkozy. Egalement un moment à la tête de la
Halde. Elle livrera un témoignage
émouvant sur Charb : "On
l'a exécuté parce qu'il défendait la laïcité, l'esprit voltairien, le
fruit de cet idéal de République. Il est mort debout, il a été exécuté,
avec ses camarades, comme il me dirait. On peut être très fiers de lui.
Tous ces dessinateurs méritent le Panthéon. Ils se sont battus pour des
principes et des libertés que l'on a oublié de défendre. Ils sont morts
pour que l'on puisse rester libre dans ce pays, en France"
Cabu, caricaturiste, 76 ans.
créateur du "grand Duduche" et "du beauf" avant
de rejoindre Hara-Kiri, l'ancêtre de Charlie Hebdo lancé
dans les années soixante, il collabore en outre à plusieurs
émissions de télévisions aussi bien de débat - avec Droit de réponse
- que pour enfant - avec Récré A2 - qu'il illustre en direct.
émission enfantine à succès dans les années 80. Comme moi peut-être
avez-vous grandi avec lui, depuis Récré A2, jusqu'à Charlie Hebdo et au
canard enchainé en passant par Hara Kiri.
Anarchiste et antimilitariste il était directeur artistique de Charlie Hebdo
Wolinski, caricaturiste , 80 ans.
un ancien d'Hara-Kiri, l'un des
maîtres du dessin satirique. Il a collaboré au journal Hara-Kiri
(versions mensuelle et hebdomadaire), ainsi qu'à Action, Paris-Presse,
Charlie Hebdo, L'Humanité, Le Nouvel Observateur et
enfin Paris Match. Plutôt libre penseur il est souvent classé
politiquement à droite.
Lire son portrait sur http://www.europe1.fr/medias-tele/wolinski-le-dessin-lui-avait-sauve-la-vie-2337483
Tignous (Bernard
Verlhac), 57 ans, caricaturiste.
qui publiait également dans Marianne et
Fluide Glacial
Philippe Honoré, caricaturiste, dit Honoré, était âgé de 73 ans.
Cet autodidacte, qui usait de ses crayons depuis 1992 pour Charlie Hebdo,
est décédé mercredi soir des suites de ses blessures. Honoré est l'auteur du
dernier dessin twitté par l'hebdomadaire, quelques instants seulement avant
l'attaque. On y voit le chef de l'organisation de l'Etat islamique (EI) Abou
Bakr al-Baghdadi présenter ses voeux: «Et surtout la santé!».
Bernard Maris 68 ans
économiste keynesien, le magazine Le Nouvel Économiste lui attribue
en 1995 le titre de « meilleur économiste de l'année », membre du
conseil scientifique d'ATTAC, militant écologiste et altermondialiste. Cofondateur de Charlie Hebdo, il en
avait été le directeur adjoint jusqu'en 2008 et continuait d'y publier,
souvent sous le pseudonyme d'"Oncle Bernard".
a écrit pour différents journaux : Marianne, Le Nouvel
Observateur, Le Figaro Magazine, Le Monde et Charlie
Hebdo, on pouvait le voir sur I télé et l'entendre sur France Inter.
Plusieur de ses articles figurent d'ailleurs sur ce site web.
Elsa Cayat.
Seule femme décédée dans l’attentat de mercredi, cette psychiatre et
psychanalyste collaborait deux fois par mois à l’hebdomadaire avec sa
rubrique intitulée "Charlie Divan". Elle était aussi l’auteur d’essais Le
désir et la putain, publié chez Albin Michel, et Un homme + une
femme = quoi ?, chez Payot.
Mustapha Ourrad. Il était correcteur pour l'hebdomadaire
Charlie Hebdo.
Né en Algérie, orphelin, autodidacte, il était arrivé en France
à vingt ans, selon le quotidien. Le Monde, qui indique qu'il était
apprécié pour ses qualités de correcteur, son érudition, mais aussi son
sens aigu de l'autodérision.
Á Ait Larba, peu de gens ont connu Mustapha Ourrad. Orphelin, l’homme a
quitté son village natal à la fin des années 1970. Il a rejoint la France
au terme d’un voyage payé par ses amis. "...il nous résumait les livres de
André Gide, de Malraux et de Beaudelaire ; d’où d’ailleurs son surnom
Mustapha Baudelaire", nous raconte Ousmer, un des meilleurs amis d’enfance
de Mustapha avec qui il dit avoir perdu le contact depuis qu’il a quitté
le pays. Marrié à une française, il était père de 2 enfants. http://www.tsa-algerie.com/2015/01/08/reportage-a-ait-larba-village-natal-de-mustapha-ourrad-lalgerien-tue-a-charlie-hebdo/
Frédéric Boisseau, agent de maintenance présent à l'accueil de Charlie
Hebdo.
Deux jours après la tuerie du journal Charlie Hebdo, l'épouse
de Frédéric Boisseau ne peut retenir ses larmes. Le 7 janvier, son mari,
agent d'entretien pour Sodexo, a été la première victime du raid
meurtrier, abattu dans le hall d'un immeuble où il n'avait
jamais travaillé.
"C'est la première fois qu'il avait rendez-vous là-bas, il ne
savait même pas qu'il y avait Charlie Hebdo",
raconte-t-elle. "Il était au mauvais endroit au mauvais moment." Première
personne croisée par les terroristes à leur entrée dans le bâtiment,
Frédéric Boisseau a été mortellement touché par les tirs, avant d'être
tiré à l'écart de la scène par un collègue. "Au moins, je
sais qu'il n'est pas mort seul. Il était avec son collègue et
est mort dans ses bras, il est resté avec lui...", explique-t-elle. "Il a
pris ses messages, il l'a accompagné jusqu'au bout." L'épouse de l'homme
de 42 ans regrette également que le drame ait pu se produire aussi
facilement : "Si on avait fait quelque chose avant, je n'aurais
peut-être pas deux petits en train de pleurer." Car le couple
avait deux enfants, à qui elle a dû apprendre la mort de son mari. "J'ai
quand même dû annoncer à mes enfants de 11 et 13 ans que leur papa
ne reviendrait pas."Femme blessée, elle "en veut à ceux
qui ont tiré", mais refuse de céder : "Bien sûr que j'ai la tête haute
parce que Frédéric est un homme bien. On va faire ce qu'il aurait
fait et rester digne". http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/fusillade-a-charlie-hebdo-frederic-etait-au-mauvais-endroit-au-mauvais-moment-regrette-son-epouse-7776148976
Un invité, Michel Renaud.
Ce Clermontois, ancien directeur de cabinet du maire de la ville
auvergnate, était l’invité d’honneur de Cabu pour la conférence de
rédaction hebdomadaire durant laquelle s’est déroulée la terrible attaque.
Egalement fondateur du festival "Rendez-vous du carnet de voyage",
ce journaliste de formation, d’après le quotidien La Montagne, avait
débuté sa carrière à Europe 1 et au Figaro. Il était de passage à
Paris pour rendre à Cabu les dessins que ce dernier lui avait prêté à
l’occasion de la dernière édition de son festival. Il était accompagné de
Gérard Gaillard, l'un des organisateurs du festival, mais qui a réussi,
lui, à échapper à la fusillade.
Ancien journaliste, Michel Renaud avait travaillé pour nos confrères
d'Europe 1 et du «Figaro» avant de rejoindre la mairie socialiste de
Clermont-Ferrand en tant que directeur de la communication, note «Le
Monde». Il était ensuite devenu directeur adjoint du cabinet du maire. En
2000, il avait fondé le festival des Rendez-vous du carnet de voyage. A sa
retraite, il y a cinq ans, il avait parcouru le monde en globe-trotter
accompli, passant notamment un an en Asie centrale. http://www.parismatch.com/Culture/Medias/Michel-Renaud-mort-avec-ceux-de-Charlie-685390
Redoutables kalachnikov en main, mais agissant de façon visiblement
improvisée dans leur fuite: les
frères Chérif et Saïd Kouachi, tireurs présumés de l'attaque
contre Charlie Hebdo mercredi laissent apparaître un
inquiétant mélange de professionnalisme et de comportement anarchique,
estiment policiers et experts.
"On le voit clairement à la façon dont ils tiennent leurs armes, dont ils
progressent calmement, froidement. Ils ont forcément reçu une formation de
type militaire. Ce ne sont pas des illuminés qui ont agi sur un coup de
tête", assure une source policière à l'AFP, qui souligne qu'ils tiennent
leurs pistolets-mitrailleurs serrés près du corps et tirent au coup par coup
et non par rafales, ce qui démontre qu'ils ont été entraînés à s'en servir.
Un point de vue partagé un officier de police judiciaire interrogé par Libération: "Sur
les premières vidéos que nous avons récupérées, les positions de tir de ces
individus lorsqu’ils font des cartons sur les voitures de police et leur
façon de progresser dans la rue témoignent qu’ils sont entraînés", explique
cette source au quotidien, parlant des tireurs masqués de Charlie Hebdo
comme d'"un commando quasi-militaire organisé et préparé". http://www.bfmtv.com/societe/tireurs-de-charlie-hebdo-commando-organise-ou-branquignols-856414.html
Ils vont en effet multiplier les erreurs:
- Ils se trompent et entrent au n°6 au lieu du n°10
- Ils perdent une chaussure et reviennent sur leurs pas pour la récupérer
- Ils oublient ou égarent une carte d'identité dans la voiture
- Ils percutent un véhicule pendant leur fuite et endommagent le leur ce qui
les force à braquer un automobiliste pour lui prendre sa voiture
- en Picardie, ils apparaissent dans la Clio grise, cagoulés, armes
apparentes, dans une station-service dont ils agressent le gérant, qui les
identifie et donne immédiatement l'alerte.
- retranchés dans une entreprise de la zone artisanale de Dammartin-en-Goële
où ils détiennent un otage, un client arrive, l'un des tueurs se fait passer
pour un policier et l'otage invite le client à partir. Le tueur et l'otage
serrent la main du client, le tueur se présente comme un policier et presque
aussitôt lui dit donc de partir et précise "On tue pas les civils". Le
client s'en va et prévient aussitôt la police qui entreprend le siège de
cette entreprise.
- Les 2 frères tentent finalement une sortie et sont abbatus par le GIGN
Le choix de la cible : Il témoigne clairement d'une volonté de se venger
suite à la publication des caricatures de Mahomet. En effet un terrorisme
plus lié à la politique étrangère de la France ou plus généralement à la
politique de la France et de ses alliés de l'OTAN aurait choisi une cible
qui ne défendait pas systématiquement la Palestine, une cible qui
n'attaquerait pas systématiquement la politique impérialiste des américains
et plus généralement de l'OTAN (et donc de la France). Les tueurs font en
quelque sorte coup double, vengeance pour les caricatures et attaque de la
France et de la république lorsqu'ils achèvent le policier Ahmed Merabet en
réponse à la politique extérieure de la France vis à vis des islamistes.
Le troisième tueur, lui, a choisi des cibles qui s'inscrivent davantage dans
une logique internationale, abattant froidement une jeune policière puis 4
personnes de confession juive dans l'hyper cacher de la Porte de Vincennes
Jeudi 8 janvier 2015 : Le Tueur de Montrouge
Jeudi, peu après 7 heures, une jeune policière de Montrouge
(Hauts-de-Seine), Clarissa Jean-Philippe, avait été abattue par un
homme identifié, vendredi soir par le procureur de Paris, François Molins,
comme étant Amedy Coulibaly.
Clarissa Jean-Philippe, morte à 25 ans en exerçant un métier
qu’elle apprenait encore.
A l’heure où les enfants partaient à l’école, où les habitants de
Montrouge se rendaient à leur travail, Clarissa Jean-Philippe est morte,
tuée sur la voie publique, jeudi 8 janvier. Elle n'étais pas armée.
Un agent de la voirie a également été grièvement blessé par l’agresseur, qui
a ouvert le feu sur eux à l’arme automatique alors qu’ils intervenaient sur
un accident de la circulation, vers 8 h 15, avant de prendre la
fuite. La jeune femme n’avait qu’un pied dans la vie active. Elle était
encore stagiaire et le maire avoue qu’il la connaissait encore très peu.
Reçue au concours d’agent de police municipale quelques mois auparavant,
elle avait quitté la Martinique pour venir se former à l’école de Pantin
(Seine-Saint-Denis). Elle avait laissé là-bas une mère et un frère.
Une vidéo postée dimanche 11 janvier sur Internet montre Amedy Coulibaly
affirmant avoir coordonné son action « contre la police »
avec l'attaque menée, mercredi, par les frères Saïd et Chérif Kouachi contre
Charlie Hebdo. Coulibaly se revendique de l'Etat islamique et dit
avoir donné « plusieurs milliers d'euros » aux frères
Kouachi pour aider à la préparation de leur attentat.
, il revendique son appartenance à l'Etat islamique. Coulibaly explique par
la suite ses actions par la participation de la France à la campagne de
bombardements menée par les Etats-Unis contre l'Etat islamique. « Vous
attaquez le califat, on vous attaque », indique-t-il.
Vendredi 9 janvier , Coulibaly ataque l'Hyper Cacher de la Porte de
Vincennes :
un employé et 3 clients abbattus.
Originaire de Sarcelles, une ville située au nord de Paris, qui avait été le
théâtre en juillet de violentes manifestations antisémites dans le contexte
de la guerre d'Israël contre le Hamas, Yohan
Cohen (23 ans) travaillait depuis un an à l'Hyper Cacher de
la Porte de Vincennes à Paris, où les trois autres victimes, des juifs
pratiquants, étaient venues faire leurs courses vendredi avant le début du
shabbat.
Parmi les victimes de la prise d'otages de vendredi figurait également le Tunisien Yohav Hattab, 21 ans,
fils d'un rabbin de la Grande synagogue de Tunis et directeur d'une école
juive, que son père avait envoyé faire ses études en France parce qu'il le
pensait plus en sécurité dans ce pays. François-Michel Saada, une autre
victime âgée de 64 ans, cadre sup à la retraite était également né à Tunis. Philippe Braham, 45 ans, était cadre
commercial dans une société d'informatique https://www.rtbf.be/info/monde/detail_les-quatre-juifs-tues-a-paris-enterres-ensemble-mardi-en-israel?id=8755298
Les circonstances de l'attaque sont détaillées. "J'ai entendu une très
forte détonation (…) Des gens ont foncé vers le fond du magasin ; mon amie
et moi les avons suivis, descendant dans la réserve qui donne elle-même
sur une chambre froide", témoigne Nessim Cohen. Une dizaine de personnes
remonte cinq minutes plus tard. Ils constatent alors que quatre d'entre
elles ont été abattues par le preneur d'otages dès son arrivée.
"Amédy Coulibaly n’est jamais descendu (dans la réserve, ndlr) lui-même.
(...) Il m’a demandé d’arracher les caméras de surveillance du magasin,
puis de barricader la porte de secours (…) Il avait une caméra GoPro sur
lui et un ordinateur", précise un otage étonné par le comportement du
terroriste. "On ne peut pas dire qu'il nous surveillait de près. En fait,
on était presque relax", raconte Nessim Cohen.
"Il paraissait très peu méfiant", ajoute un otage qui raconte que le
preneur d'otages s'est servi dans les rayons pour manger un sandwich. "Il
nous a dit : 'allez-y les gars, faites comme chez vous'". Réponse amère de
Cohen : ""Tu es gentil mon pote, mais tu m’as un peu coupé l’appétit,
là."Devant le peu de méfiance de l'assaillant, Nessim Cohen a pensé tenter
quelque chose contre lui. Mais l'otage s'est rappelé du funeste sort de
son camarade d'infortune, tué après s'être emparé d'une arme enrayée de
Coulibaly. Après avoir prié pendant une quinzaine de minutes, Amédy
Coulibaly "est parti s'occuper de ses explosifs". C'est à ce moment là que
le RAID fait exploser la vitrine de l'épicerie et intervient à
l'intérieur.
Dimanche, le procureur de la République François Molins a fait savoir
qu'il pourrait également être impliqué dans l'agression par balles d'un
joggeur survenue mercredi soir à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).
"L’exploitation balistique permettait dans la nuit du 10 au 11 janvier
2015 de faire un rapprochement entre les étuis percutés découverts à
Fontenay-aux-Roses et le pistolet automatique Tokarev découvert sur les
lieux de l’hypermarché casher Porte de Vincennes" a ainsi indiqué le
procureur. Toujours entre la vie et la mort dimanche, la victime - âgée de
32 ans - n'arborait aucun signe religieux et ne portait pas d'uniforme au
moment des faits. http://www.metronews.fr/paris/attaques-a-paris-les-5-avancees-de-l-enquete-a-retenir/moak!Mu7meYOYlxZY/
Quatre heures d'horreur pour un très lourd bilan. Vendredi, peu après 17
heures, le Raid a mis fin à la prise d'otages qui se déroulait depuis 13
heures dans une supérette Hyper Casher, située au 23 cours de Vincennes. Le
terroriste, Amedy Coulibaly, impliqué dans le meurtre d'une policière
municipale, la veille, à Montrouge, a été tué dans l'opération policière.
Quelques minutes après l'assaut donné à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne),
dans lequel les deux auteurs de l'attentat de "Charlie Hebdo", Saïd et
Chérif Kouachi, ont été tués, les forces de l'ordre ont investi le
supermarché casher dans lequel a eu lieu la prise d'otages. http://www.france24.com/fr/20150109-cinq-morts-preneur-otages-amedy-coulibaly-assaut-supermarche-casher-paris-hyper-cacher-charlie-hebdo-kouachi/
La France en deuil
Charlie
Hebdo du 14 Janvier 2015
Il faut saluer la qualité des déclarations de Sarkozy et du président
Hollande et de la classe politique en général, ce sont leurs plus sévères
détracteurs qui viennent d'être abbatus et il faut bien reconnaître que
l'hommage qui leur est rendu ne leur en tient pas rigueur. La france est
horrifiée, certes mais une partie de la France qui critique le
néolibéralisme est également extrêmement triste.
Le deuil national annoncé par François Hollande est une décision rarement
prise en France. La dernière fois que le pays a pris une telle initiative,
c’était en 2001, après les attentats du 11 septembre. Avant cela, c’était à
chaque fois en raison de la mort d’un ancien président de la République.
C’est la cinquième fois seulement qu’une telle mesure est décrétée sous la
Ve République. Durant le deuil national, les drapeaux sont mis en berne et
hissés à mi-mât sur les édifices publics. http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0204063060861-quest-ce-quune-journee-de-deuil-national-1081135.php
11 Janvier : 3.7 Milliions de personnes : mobilisation sans précédent,
"la plus grande jamais recensée en France",
en hommage aux 17 victimes des attentats de ces derniers jours.
La France mais aussi le monde entier a été touché en plein cœur par la
tuerie perpétrée dans les locaux de Charlie Hebdo mais aussi par les
attentats qui ont suivi, faisant 17 victimes au total en trois jours. Preuve
de cette immense émotion, la foule des gens qui ont tenu à se rassembler
dans la rue, à Paris, dans l'ensemble des villes de province en France mais
aussi, partout à l'étranger. http://www.europe1.fr/societe/marche-republicaine-la-plus-grande-mobilisation-jamais-recensee-en-france-2340973
Drôle de manif, emmenée par une guirlande inédite de chefs d'Etat et de
gouvernement - dont certains servent régulièrement de cibles mouvantes aux
snipers insolents de Charlie, quand, en d'autres temps et d'autres
circonstances, ils ne condamnent pas avec virulence la liberté et les
"provocations" de ces mêmes dessinateurs, pourfendeurs de Prophètes, de
rabbins et de curés. Qu'auraient dit Cabu, Tignous, Charb, Bernard Maris, Honoré ou Wolinski d'être soutenus par le Turc Ahmet Davutoglu,
le Hongrois Viktor Orban, le ministre des affaires de Vladimir Poutine, le
Russe Sergueï Lavrov? Qu'auraient-ils dit, d'ailleurs, en apprenant qu'on
allait chanter pour eux la Marseillaise ou brandir des drapeaux
tricolores? Ils n'y auraient probablement pas cru, ou en seraient "morts de
rire". http://www.lexpress.fr/actualite/societe/nous-sommes-charlie-la-manifestation-des-anonymes_1639580.html