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Après les nombreuses dérives et appropriations de leur aura parfois
mystérieuse, nous allons essayer de replacer les Templiers dans leur contexte historique
...
Tout a commencé dans les années qui suivirent la première croisade en Terre Sainte (1096-1099). Malgré la prise de
Jérusalem par les croisés (le 15 Juillet 1099), la
sécurité des pélerins n'étaient pas assurée. Entre les brigands locaux et les
croisés aux buts peu louables, les pélerinages devenaient parfois tragiques.
Hugues de Payns (Hugues de Payens, de la Maison des comtes de Champagne) et Geoffroy de
Saint-Omer vivant sous la Règle des chanoines de saint-Augustin choisirent d'assurer la
garde du défilé d'Athlit, le chemin d'accès le plus dangereux pour les pélerins. Ce
dernier deviendra plus tard le Château-Pélerin. Et c'est 1118
que l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ voit le jour ...
Revenant près des Lieux Saints, Baudoin II, roi de Jérusalem, leur octroie une partie de
son palais, à l'emplacement du Temple de Salomon. Ils deviennent alors très rapidement
les Chevaliers du Temple ou Templiers du fait de cet emplacement symbolique
(bâti en 961 avant Jésus-Christ, le Temple de Salomon fut détruit par les Chaldéens en
587 avant Jésus-Christ, reconstruit et définitivement détruit en 135 par l'empereur
Hadrien).
Ils se font alors assister par sept autres chevaliers français : André de Montbard
(neveu de Saint-Bernard), Gondemare, Godefroy, Roral, Payen de Montdésir, Geoffroy Bisol
et Archambaud de Saint-Agnan. L'ordre du Temple prend forme en 1119
par ces neuf chevaliers désirant protéger les chrétiens en pélerinage à Jérusalem.
C'est au concile de Troyes (14 Janvier 1128), à la demande
de Saint-Bernard (Bernard de Clairvaux) que l'Ordre est véritablement créé. L'Éloge
de la Nouvelle Milice est un témoignage capital de l'importance de Saint-Bernard dans
la création de l'Ordre du Temple. Il aurait lui-même écrit la Règle qui régit
le fonctionnement complet de l'Ordre.
C'est seulement en 1141 que le pape octroya la croix pattée rouge
aux Templiers. Auparavant, les chevaliers étaient seulement vêtus d'un manteau
blanc et les sergents d'un manteau brun. Cette croix était cousue sur l'épaule
gauche de leur vêtement. De nombreux dessins ou illustrations sont trompeurs
à ce sujet ... De plus, chaque époque a adapté leur apparence à son style :
le XVIIème siècle, par exemple présentera le grand maître avec un
chapeau, portant une plume d'ornement, ce qui semble plutôt anachronique au
temps des croisades !
Pendant près de deux siècles, les Templiers vont accroître leur aura pour revenir en 1291, après le chute de Saint-Jean d'Acre en Occident. Leur
mission de protection des pélerins avait bien évolué et de nombreuses dérives eurent
lieu. La prise d'Ascalon (Août 1153) est un exemple de
l'ambition de certains grands maîtres à l'égard du pouvoir temporel. Le grand maitre en
fonction, Bernard de Trémelay, avait en effet cherché à bloquer l'entrée aux autres
Francs dès l'ouverture d'une brèche dans les murs de la ville pour laisser le champ
libre aux chevaliers du Temple ... Leur lutte continue avec les Chevaliers Teutoniques provoqua
souvent des tensions dans les camps des croisés et ne facilita pas la cohésion des
Francs en Terre Sainte. Leur retour ne pouvait pas plaire à tout le monde, d'autant plus
que l'Ordre du Temple ne faisait que s'enrichir au fil du temps : donnations, achats,
intérêts des prêts accordés, ... tout semblait donner à l'Ordre une puissance lui
permettant de bouleverser l'organisation féodale ...
Philippe le Bel, envieux vis à vis des Templiers, du fait de leurs richesses et de leur
puissance a cherché par plusieurs moyens à les utiliser à ses fins. Cherchant au
départ à en devenir le grand maître tout en restant roi de France, il joua un jeu de
trahison qui fini par l'arrestation, le Vendredi 13 Octobre 1307
au matin, de tous les Templiers du royaume. Les Templiers étaient devenus trop puissants
et ils menaçaient de dépasser les rois en fonction. Banquiers (Henri III d'Angleterre,
Saint-Louis, Philippe Auguste, ... y firent appel) , milices protectrices, ils avaient
pourtant bien aidé Philippe le Bel en le protégeant par exemple des émeutes à Paris
qui faillirent lui coûter la vie !
Un procès inique suivra cette arrestation bien orchestrée. Pendant sept années, les
Templiers en liberté chercheront à se justifier auprès du pape, le seul à qui ils
devaient théoriquement des comptes. Menacé par Philippe le Bel et ses sbires, ce dernier
ne les écoutera souvent même pas ! Le 22 Mars 1312, le
pape Clément V abolit l'Ordre du Temple.
Le 18 Mars 1314, Jacques de Molay et Geoffroy
de Charnay furent livrés aux flammes d'un bûcher dressé dans l'île de la cité de
Paris. Jacques de Molay, dernier grand maître du Temple (et vingt-troisième) lança
alors l'anathème «Clément, juge inique et cruel bourreau, je t'ajourne à
comparaître, dans quarante jours, devant le tribunal de Dieu ! Et toi aussi, roi Philippe
!». De fait, Clément V et Philippe le Bel moururent respectivement le 20 Avril et le
29 Novembre de la même année ...
Suivant Philippe le Bel, les rois de France furent baptisés les Rois Maudits, ... et il
est vrai que la lignée de ce dernier s'est éteinte à son 22ème successeur
Louis XVI : ironie de l'histoire ou symbolisme ? il sera enfermé à Paris, dans la Tour
Carrée aux tourelles rondes qui servi de maison-mère au Temple.
En 1318 se réunirent plus de 3 000 chevaliers du Temple
(malgré son abolition par le pape) à Spoleto (Ombrie, en Italie). Deux factions se
dessinèrent : ceux qui voulaient vanger le Temple et ceux qui voulaient perpétuer les
secrets de la chevalerie. Ce fut la deuxième fut décida de l'avenir ...
Nombreux sont les mouvements sérieux ou non qui se sont attribué l'héritage des
Templiers et ce thème est figure parmi ceux qui ont suscité le plus thèses et
antithèses : le trésor des Templiers, l'ésotérisme des Templiers, la puissance des
Templiers, ... tous les ingrédients semblent rassemblés pour déchaîner les passions et
les extrapolations parfois osées !
Chronologie des croisades
1073 Election de Grégoire VII ; réforme de l'Eglise (restauration de l'esprit religieux et de la discipline dans l'Église romaine)
1095 Appel d'Urbain II à Clermont : première
croisade
Les pélerinages en Terre Sainte avaient été suspendus du fait de l'occupation
de la Palestine par les Turcs
Seldjoukides. La reconquista visant à reprendre aux Musulmans le sud de
l'Espagne avait, elle aussi, préparé les esprits à l'idée de croisade. Mais
c'est Urbain II qui concrétisa définitivement le concept de croisade, en particulier
par son intervention lors du concile de Clermont.
1096
Première croisade (1096-1099) Lieux: Constantinople Antioche Edesse Jérusalem Protagonistes chrétiens: Alexis Comnène (empire byzantin) Pierre L'ermite et Gautier Sans-Avoir à la tête des 15000 pélerins français. les Lorrains, menés par Godefroy de Bouillon et Baudouin de Boulogne les Normands d'Italie, conduits par Bohémond de Tarente et Tancrède de Hauteville les Méridionaux autour de Raymond de Saint-Gilles les Français dont Hugues le Grand, Robert Courteheuse et Robert de Flandre. Protagonistes Musulmans: Turcs Seldjoukides |
La prédication de la première Croisade souleva des foules. Une masse de pauvres gens, répondant à l'appel de Pierre l'Ermite et ses émules, s'ébranla vers l'Orient. Elle ne réussi qu'à inquiéter les Grecs avant de se faire décimer par les Turcs en Asie. Sur 25 000 hommes, seuls 3 000 parviennent à regagner l'empire byzantin.
De nombreux croisés "allemands" viennent mais seront arrêtés en Hongrie. Les Français comme les allemands pillent tout sur leur passage.
Folkmar avec environ 12 000 hommes passent par la Saxe et la Bohême, massacrant des juifs à Ratisbonne et à Prague
Le prêtre allemand Gottschalk regroupe une bande de 15 000 hommes et se rend en Hongrie où ses croisés commettent différents méfaits avant d’être massacrés ou capturés par les Hongrois.
Emich de Leisingen, enfin, chevalier-brigand du Rhin, se livre à de véritables pogroms dans les villes qu’il traverse durant le mois de mai : Metz, Spire, Trèves, Worms, Mayence et Cologne. À Mayence, où se trouve un centre d’étude talmudique, 90% de la communauté est massacrée. S’étant vu refuser l’entrée en Hongrie, la horde entreprend le siège de Wieselburg où elle est écrasée par les Hongrois.
À Semlin, dernière place hongroise avant le territoire byzantin, les pélerins de gautier provoquent des incidents avec les Hongrois qui se soldent par le dépouillement de seize traînards.
Les troupes de Pierre l'Ermite atteignent à leur tour Semlin, prennent la ville d'assaut et y massacrent 4 000 Hongrois. D'après le chroniqueur Albert d'Aix, ils auraient agi ainsi après avoir vu suspendus aux remparts les armes et les vêtements appartenant à des pélerins qui faisaient partie de la bande à Gautier et qui avaient été tués Pour faire bonne mesure, ils investissent ensuite et pillent Belgrade, désertée de ses habitants qui avaient trouvé refuge en territoire byzantin sur l'autre rive de la Save.
L’aide qu’Alexis Comnène
s’attend à accueillir de l’Ouest sont des troupes de mercenaires et non l’immense
ost qui arrive bientôt, à son grand embarras et à sa consternation. Le premier
groupe, sous la direction de Pierre l’Ermite, est envoyé en Asie Mineure avec
pour ordre de rester près de la côte et d’attendre des renforts. Cependant,
les croisés indisciplinés refusent d’écouter et commencent à piller les habitants
locaux qui sont tous chrétiens. Alors qu’ils marchent sur Nicée, en 1096, ils
sont attaqués par les Turcs
et massacrés presque jusqu’au dernier.
1097
Offensive byzantine sur les côtes
d'Asie mineure.
Le second et bien plus important ost était menée par Godefroy de Bouillon ; Alexis l’envoya aussi sur le rive asiatique avec de l’approvisionnement et du ravitaillement en retour d’un serment d’hommage.
Avec les victoires de Godefroy de Bouillon, Alexis peut récupérer pour l’Empire un nombre important de villes et d’îles la reconquête commence par le siège de Nicée, puis Chios, Rhodes, Smyrne, Éphèse, Philadelphie, Sardes, et, en fait, la plupart de l’Asie Mineure est reprise de 1097 à 1099.
Conflit les croisés et Alexis Commène.
Quand les barons se présentèrent à leur tour devant Constantinople, la situation
d'Alexis Commène (1081) ne l'obligeait plus à les accueillir en sauveurs. N'ayant
pas toutefois les moyens de leur interdire le passage, il s'efforça de les utiliser
à ses fins et en amena bon nombre à reconnaître sa suzeraineté sur leurs conquêtes
: serments sans valeur, car le premier contact intime entre Orient et Occident
conduisit à une hostilité réciproque qui alla en s'envenimant.
Les croisés pensent que leurs serments sont caducs quand Alexis ne les aident pas lors du siège d’Antioche (il a en fait demi-tour sur la route d’Antioche, persuadé par Étienne de Blois que tout était perdu et que l’expédition était un échec). Bohémond, que se fait lui-même prince d’Antioche, entre brièvement en guerre contre Alexis, mais accepte de devenir son vassal en 1108 par le traité de Déabolis.
1098 En 1098 les Fatimides
ont vaincu les Turcs
et se sont emparés de Jérusalem.
Le blocus d’Antioche commence en novembre, avec du matériel apporté par une flotte génoise. Mais l’hiver rend le ravitaillement difficile. Malgré les victoires remportées sur les armées de Damas (décembre), puis d’Alep (février 1098), le moral des assiégeants est très bas. Les défections sont nombreuses (Pierre l'Ermite, Étienne II de Blois, et le chef du contingent byzantin soupçonné d’intriguer avec les Turcs). Bohémond parvient à se faire promettre la ville au détriment de l’empereur byzantin s’il y entrait le premier. Les croisés prennent Antioche et Bohémond en devient le prince.
Baudouin de Boulogne devient comte d'Edesse. Tripoli est aussi transformé en comté. Bataille d'Ascalon. Après la prise d'Antioche, lassé de la querelle interminable qui oppose Bohémond de Tarente et Raymond de Saint-Gilles, Godefroy se retire temporairement chez son frère Baudouin à Édesse, d'où il rejoint les croisés lorsqu'ils reprennent enfin la route pour Jérusalem.
1099 les Croisés
s'emparèrent de Jérusalem, et tous les habitants encore vivants dans la
ville furent massacrés.
La ville, fortifiée et entourée de ravins, sauf au nord, attend des secours d’Égypte. Les assiégeants manquent d’eau, de bois et d’armes et ne sont pas assez nombreux pour l’investir. Une expédition en Samarie et l’arrivée d’une flotte génoise à Jaffa fournissent le matériel nécessaire à la construction de machines de siège. Une série de jeûnes purificateurs, une procession autour de la ville rend son sens de pèlerinage à la croisade.
1099:La capture de Jérusalem par les croisés
Jérusalem est pris le 15 Juillet par les croisés, dont une grande majorité des habitants musulmans et juifs sont massacrés. Le royaume franc de Jérusalem est fondé et Godefroi de Bouillon est proclamé roi. Il choisira lui-même plutôt le titre d'avoué du Saint-Sépulcre (1100-1118). Godefroy de Bouillon refusa d'être nommé roi du Royaume de Jérusalem. Il dit : « Je ne porterais pas une couronne d'or, là où le Christ porta une couronne d'épines ». Il fut alors l'Avoué du Saint-Sépulcre, soit advocatus Sancti Sepulchri.
En 1100, Albert d'Aix écrivait à propos de Godefroy de Bouillon lors de la prise de Jérusalem en juin 1099 : « tandis que tout le peuple chrétien […] faisait un affreux ravage des Sarrasins, le duc Godefroy, s'abstenant de tout massacre, […] dépouilla sa cuirasse et, s'enveloppant d'un vêtement de laine, sortit pieds nus hors des murailles et, suivant l'enceinte extérieure de la ville en toute humilité, rentrant ensuite par la porte qui fait face à la montagne des Oliviers, il alla se présenter devant le sépulcre de notre seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu vivant, versant des larmes, prononçant des prières, chantant des louanges de Dieu et lui rendant grâces pour avoir été jugé digne de voir ce qu'il avait toujours si ardemment désiré ».
Quelques mois plus tard après la mort de Godefroy son frère Baudouin, Comte d'Édesse, se fit couronner Roi de Jérusalem par le patriarche latin de la ville.
1102: après le première croisade: les
états latins
1101 Plusieurs expéditions de renfort échouent.
1112 Entrée de Saint Bernard à Cîteaux
Homme-clé du temps des croisades, Saint Bernard va aussi jouer un rôle important vis
à vis des Templiers pour lesquel il contribuera à l'élaboration de la Règle de
l'Ordre.
1118 Fondation de l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ.
L'apathie des Grecs et des Musulmans qui avait permis la consolidation des états latins d'Orient (1100) ne dura pas. Jean Comnène réaffirma les prétentions byzantines sur la Syrie. L'atabeg seldjoukide d'Alep, Zengui, se montra un adversaire redoutable. A ces dangers, les princes francs qui ne recevaient d'autre aide d'occident que celle des ordres militaires : Templiers (1118), hospitaliers puis Teutoniques, opposèrent une politique d'alliance avec Damas contre Alep, avec les Arméniens de Cilicie contre les Byzantins, sans toujours parvenir à éviter les échecs. La perte d'Edesse et l'offensive de Zengui et de son fils Nour ad-Din contre Antioche mirent en péril l'existence même des états latins.
1119 Création de l'ordre du temple
1128 Concile de Troyes : règle du Temple
Edictée ou au moins soutenue par Saint Bernard, la Règle servira de "Code
Civil" interne à l'Ordre, régissant le fonctionnement de cette organisation
très rigoureuse.
1130 (?) Composition par Saint Bernard de
l'Eloge de la nouvelle milice
Saint Bernard contribue activement à faire de l'Ordre du Temple une milice
de grand renom et d'importance. Son Eloge est éloquente de sa prise de position
qui influencera considérablement le Saint Siège pour donner aux Templiers une
seule dépendance vis à vis du Pape lui-même.
1137 Union du Royaume d'Aragon et du comté
de Barcelone
1139 Bulle Omne datum optimum : privilèges du Temple
L'Ordre du Temple entre dans une phase politique importante. Ses privilèges accordés
par le Saint Siège lui confèrent une position très particulière dans le jeu de pouvoir
qui se met en place entre l'Europe et la Terre Sainte.
1144 Chute d'Edesse. Suite à la reprise du comté d’Édesse
par les musulmans en 1144, le pape Eugène III met tout son zèle à organiser
une nouvelle croisade le premier décembre 1145. Pour cela, il demande à son
maître Bernard de Clairvaux, un des hommes les plus célèbres et les plus estimés
de la chrétienté de l’époque, de prêcher cette croisade.
1146 Bernard de Clairvaux
convainc, en promettant que ceux qui prendraient la croix verraient leur péchés
absous, de nombreux nobles français dont Louis
VII (roi de France) à Vézelay le 31 mars 1146 lors d’un discours mémorable.
On raconte qu’à la fin de cette assemblée, la population réclama tant de croix
que le tissu vint à manquer et que Bernard lui-même donna son habit pour que
l’on y taille des croix. Il fit de même avec Conrad III (empereur germanique)
qu’il réussit à convaincre le 25 décembre de cette même année.
Saint Bernard prêche la croisade
1147 La croix rouge pattée
de gueule devient l'emblème des Templiers
Le 27 Avril, dans les nouveaux locaux du Temple, le pape Eugène III octroie
la croix rouge. Les frères étaient alors rassemblés pour étudier la demande
du roi de France : mettre en oeuvre une nouvelle croisade, ce qui demanderait
une participation importante des commanderies de France et d'Espagne.
Deuxième croisade (1147-1149) Lieux: Dorylée Damas. Protagonistes chrétiens: Manuel Comnène (souverain de l'empire byzantin) Louis VII (roi de France) Conrad III (empereur du Saint Empire ROmain Germanique ) Protagonistes Musulmans: Nour ad-Din ( zenghide émir d'Alep) |
1147-1148
Le 11 juin 1147, le roi Louis VII et Aliénor partent pour la deuxième croisade, à la tête de 300 chevaliers et d’une nombreuse armée, suivie peu à peu par des dizaines de milliers de pèlerins. Se mettant en marche à partir de Metz, ville impériale, ils passent par la vallée du Danube, où ils sont rejoints par l’armée de l’empereur Conrad III et prévoient de passer en Asie Mineure par Constantinople, où ils arrivent le 4 octobre 1147.
La seconde bataille de Dorylée eut lieu à Dorylée le 25 octobre 1147 . Conrad III, manquant de provisions, stoppa afin que ses troupes puissent se reposer. Celles-ci furent quasiment réduites à néant par une attaque des turcs seljoukides. Par conséquent, les croisé allemands se retrouvèrent incapables de poursuivre leur croisade et Conrad rejoint les forces de Louis VII de France avec les 2 000 hommes qui lui restait.
les deux souverains se laissent entraîner par les barons de Jérusalem dans une expédition contre, non pas Édesse comme prévu, mais Damas.
le 24 Juillet 1148 le siège de Damas commence.
Grâce à une charge menée par Conrad, les croisés réussirent à avancer et à chasser les défenseurs derrière la rivière Barada et dans Damas. Étant arrivés au pied de la muraille de la cité, ils installèrent le siège immédiatement, utilisant le bois disponible dans les vergers. Dans Damas, les habitants barricadèrent les artères majeures, se préparant pour ce qu'ils voyaient comme un assaut inévitable. Unur, qui avait demandé de l'aide de la part de Saif ad-Din Ghazi I d'Alep et de Nur ad-Din de Mossoul, mena lui-même une charge contre le camp croisé. Les croisés furent repoussés vers les vergers où ils étaient de nouveau susceptibles de subir des embuscades. Selon Guillaume de Tyr, les croisés décidèrent le 27 juillet de se diriger vers les plaines situées à l'est de Damas, une zone moins fortifiée mais plus pauvre en ressources alimentaires.
Les renforts de Nur ad-Din leur coupant la route, il était impossible aux croisés de revenir à leur position initiale. Les chefs croisés locaux refusèrent de continuer le siège, forçant les trois rois à abandonner la ville. D'abord Conrad, puis le reste de l'armée, décidèrent de rentrer à Jérusalem le 28 juillet, devant subir le harcèlement des archers seljoukides pendant toute la durée de leur retraite.
Le siège de cette ville ne durera que quatre jours (24-28juillet 1148) auquel succéda une défaite des chrétiens. Ils rentrèrent alors en occident où l’échec de la croisade suscita de profonds remous : le prestige de Louis VII est fortement entamé, mais l’excellente régence de Suger, qui se vit confier la régence du royaume franc, a su conserver au royaume sa puissance. L’échec de cette deuxième croisade sera attribué par l’opinion populaire aux excès de péchés des croisés.
L’expédition est marquée par la discorde entre les clans français et allemand, l’inexpérience de Louis VII qui se montre velléitaire, et la perfidie des Byzantins qui nuisent plus aux chrétiens qu’ils ne les aident. Trompé par ceux-ci, Louis VII est battu par les Turcs en Asie Mineure et connaît plusieurs revers en Syrie.
Il rejoint à grand peine Antioche en mars 1148, alors aux mains de Raymond de Poitiers, oncle d’Aliénor, qui reçoit les Croisés avec beaucoup d’égards.
Les succès de la première croisade étaient principalement dues aux divisions des musulmans. Foulque d'Anjou, successeur de Baudoin II, parvint à maintenir cet équilibre, mais la Syrie musulmane commençait à s'unifier sous la férule de Nur ad-Din. La deuxième croisade n'eut aucun résultat positif, les croisés ayant attaqué Damas, le seul émirat allié au Francs.
1149 Consécration de la nouvelle basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem.
1153 Prise d'Ascalon
Après quatre mois de siège entrepris par le roi de Jérusalem Baudoin III
pour prendre la ville d'Ascalon. Le grand maître Bernard de Trémelay, le 13
Août, chercha à bloquer l'entrée de la ville aux autres Francs dès la première
brèche réussie dans les murs protégeant la cité. Après avoir pris possession
de la ville de Gaza en 1149, les Templiers semblaient en effet vouloir s'octroyer
la ville d'Ascalon, ou au minimum les gains du pillage ... Bernard de Trémelay
aurait été tué à ce moment dans une embuscade des Turcs qui tenaient alors la
ville, avec 40 chevaliers dont les corps furent pendus sur les murs de la ville.
Ascalon fut finalement prise le 19 Août 1153.
1154 Prise de Damas
par Nour ad-Din et unification de la Syrie
1158 Occupation d'Antioche par
Manuel Comnène
1167 Les Croisés occupent
Le Caire
1169-1171 Profitant de la décadence des Fatimides, Nour ad-Din réussit en 1169 à leur imposer un vizir de son choix, Salah ad-Din (Saladin) qui, deux ans après, se proclamera sultan et abolit le khalifat. Bientôt, il se rendit maître de l'Arabie, puis de la Syrie, (1171, 1183) où il recueillit l'héritage de Nour ad-Din. Les jours des états francs paraissent comptés ...
1183: Saladin unifie le monde musulman (Syrie-Egypte) il s'empare de Damas.
Saladin
1174 Baudouin
IV le lépreux, est un roi de Jérusalem de 1174 à 1185, fils d'Amaury Ier,
roi de Jérusalem et d'Agnès de Courtenay.
1180 le roi Baudouin IV
le lépreux ne peut empêcher et accepte même par lassitude et sous la pression
de sa mère plusieurs décisions aux conséquences désastreuses : l’élection du
patriarche Héraclius d’Auvergne, le remariage de Sibylle avec Guy de Lusignan
et le remariage d’Etiennette de Milly, dame d’Outre Jourdain et veuve de Miles
de Plancy avec Renaud de Châtillon . Ce dernier, installé au krak de Montréal,
sur la route des caravanes reliant l’Egypte à Damas, pille sans vergogne les
caravanes et organise même une expédition pour piller la Mecque, multipliant
les provocations vis-à-vis de Saladin qui va assiéger le krak à plusieurs reprises
et sera à chaque fois contré par l’ost de Baudouin
croisés: photo du film Kingdom of Heaven de Ridley Scott
En août 1182, Baudouin à la tête de son ost repousse Saladin qui menace Beyrouth. Puis il effectue un raid à proximité de Damas
En novembre 1183, il force Saladin à lever un nouveau siège au krak de Montréal, où sont célébrées les noces d’Onfroy IV de Toron et d’Isabelle, la sœur du roi. C’est au cours de cette opération que Baudouin, voyant le manque de sens politique de Guy de Lusignan, décide de l’écarter de la succession. De retour à Jérusalem, il décide d’associer au trône son neveu Baudouinet et de nommer Raymond III de Tripoli comme régent et bailli du royaume.
1183 Saladin s'empare d'Alep (1171)
l'armée de Saladin: photo du film Kingdom of Heaven
de Ridley Scott
Baudouin IV le Lépreux, puis Raymond III de Tripoli, régent au nom de
Baudouin V, réussirent à tenir Saladin en échec, mais le comportement de Renaud
de Châtillon et l'avènement de Guy de Lusignan amenèrent la catastrophe :
C’est encore Renaud de Châtillon qui rompt les trêves en attaquant et en pillant au début de l’année 1187 une caravane dans laquelle se serait trouvée la sœur de Saladin. Saladin demande réparation à Renaud qui refuse, puis à Guy de Lusignan qui se révèle incapable de faire obéir son vassal.
1187 Saladin prend la tête de la lutte contre les Francs
Les troupes musulmanes commencent à se rassembler à Damas. En mai, il part ravager la seigneurie d’Outre Jourdain. Puis il fait une incursion sur Séphorie où il défait et massacre une armée templière. Au mois de juin, il attaque et assiège Tibériade et Guy de Lusignan décide de se porter à sa rencontre pour le combattre.
La bataille est livrée le 4 juillet à Hattin et l'armée croisée, encerclée après une marche épuisante, et assoiffée est anéantie. Une grande partie de la noblesse franque, dont Guy de Lusignan, Renaud de Châtillon, Gérard de Rideford est capturée. Renaud de Châtillon est exécuté peu après, ainsi que tous les Templiers et les Hospitaliers.Le roi fait prisonnier, et Saladin entreprit rapidement la conquête des États latins d'Orient.
En quelques semaines, Saladin se rendit maître des états chrétiens à l'exception de quelques places côtières. Le royaume de Jérusalem se réduisit bientôt au port de Tyr, le comté de Tripoli se réduisit à la ville de Tripoli, au château de Tortose et au Krak des Chevaliers, et la principauté d'Antioche à Antioche et à Marqab.
C'est de Tyr que vint la contre-attaque. Conrad de Montferrat, un homme énergique et résolu, oncle de Baudouin V, y avait débarqué en juillet 1187, mit la ville en état de défense, et repoussa les attaques de Saladin. Pour contrebalancer cette réaction, Saladin délivra Guy de Lusignan, mais Conrad refusa à ce dernier l'entrée de Tyr.
Le siège de Jérusalem par l’armée de Saladin eut lieu du 20 septembre au 2 octobre 1187, et se termina par la reprise de Jérusalem aux croisés et par la chute presque totale du royaume de Jérusalem. C'est Balian d'ybelin qui défendit la ville, il livra la ville à Saladin en échange d'un sauf conduit pour quitter la terre sainte et contre la promesse faite par Saladin d'épargner les habitants de Jérusalem.
siège de Jérusalem photos du film Kingdom of Heaven de Ridley
Scott
1189 Tandis que Conrad épousait Isabelle de Jérusalem pour faire valoir des droits au trône, Guy de Lusignan se mit à assiéger Acre. Ce siège dura deux ans, les Francs de Lusignan se retrouvant à leur tour assiégés par une armée de secours de Saladin, et en proie à la rivalité entre partisans de Guy et partisans de Conrad.
1189-1190
Fondation de l'Ordre teutonique
Troisième croisade (1189-1192) |
La chute de Jérusalem (1187) suscita un émoi profond en Europe. L'empereur,
les rois de France et d'Angleterre se croisèrent.
Saladin redoutait surtout Frédéric Ier Barberousse qui mourut accidentellement en Asie Mineure, et l'expédition allemande se dispersa.
Venus par mer, les deux rois Philippe II Auguste et Richard Coeur de Lion libérèrent la zone côtière (1191).
Richard Coeur de Lion
Acre est contrôlée par les musulmans et assiégée par Lusignan depuis 2 ans. Ce n'est qu'à l'arrivée de la troisième croisade, conduite par Philippe II Auguste et Richard Cœur de Lion, que la villed'Acre put être prise. Philippe Auguste arrive à Acre le 20 avril 1191 et participe au siège de la cité, contrôlée par les musulmans. Mais Philippe Auguste se rembarqua au plus vite.
Richard Coeur de Lion remporta quelques brillants succès sans pouvoir reprendre Jérusalem. Acre est reconquise par le roi Richard Cœur-de-Lion en juillet 1191
Dès la sortie de la ville, l’armée croisée est assailli par les cavaliers musulmans qui sont repoussés, et l’armée se regroupe en une masse compacte et protégée par les armures que les musulmans ne parviennent à entamer. Le ravitaillement est assuré par la flotte qui suit l’armée, laquelle ne s’éloigne pas des côtes. Après avoir pris sans encombre les principaux ports palestiniens jusqu'à Caïffa, évacuée la veille par sa garnison, les Francs continuent leur route et arrivent en vue d'Arsouf le 5 septembre.
La bataille d'Arsouf est une importante bataille livrée le 7 septembre 1191 et qui oppose Richard Cœur de Lion à Saladin. Cette importante victoire des croisés marque le retour de la suprématie militaire des Francs, qu’ils avaient perdu depuis une vingtaine d’années. Quand l’armée croisée atteint les abords d’Arsouf, Saladin donne le signal de l’attaque et les cavaliers turcs, au nombre de trente mille selon les dires d’Ambroise, encercle les croisés et les criblent de flèches. Les soldats, protégés par leurs armures n’ont que peu de perte, mais de nombreux chevaux sont tués. Un moment les croisés sont au bord du désastre rappelant celui de Hattin. Mais Richard, bien que piètre politique, met en oeuvre ses qualités de stratège. Il ordonne aux Hospitaliers de l’arrière garde de tenir coûte que coûte, et adopte dans une premier temps une attitude défensive, et interdit aux chevaliers de poursuivre les Turcs, qui tentent leur technique de la fuite simulée. La discipline est telle que les chrétiens obéissent. Faisant preuve d'adresse, les archers et les arbalétriers de Richard infligèrent des pertes notables aux cavaliers turcs.
Bataille d'Arsouf, par Eloi Firmin Feron
(tableau du XIXe siècle)
Mais comme les troupes ne peuvent tenir indéfiniment et que les pertes s’accumulent, il commence à mettre en place une charge destinée à entourer les cavaliers turcs pour les anéantir. Au moment où les chevaliers chrétiens entourent les cavaliers ayyoubides, les sons des trompettes devaient aux croisés d’infléchir leur charge vers l’intérieur afin de tailler en pièce les soldats musulmans et anéantir l’armée de Saladin. Mais l’impatience d’un Hospitalier et du chevalier anglais Thomas Carrew déstabilise la manœuvre qui devient une charge directe, qui balaye l’armée de Saladin, mais ne peut pas l’empêcher de se replier. Les archers musulmans, qui étaient descendus de leur monture et qui se trouvent en première ligne sont décapités ou renversés, et achevés par les sergents. La charge croisée enfonce ensuite les cavaliers turcs qui prennent la fuite. Craignant un piège, Richard interdit la poursuite et leur ordonne de faire demi tour, tandis que Saladin regroupe ses troupes, au nombre de vingt mille soldats, sur une colline voisine. Ils attaquent la cavalerie franque qui revient vers Arsouf et tuent un certain nombre de chevaliers dont Jacques d’Avesnes, mais les Francs font volte face et chargent à nouveau, dispersant à nouveau les troupes sarrasines, lesquelles fuient à nouveau et se réfugient dans des collines boisées. Conscient qu’il est dangereux de continuer dans ce terrain couvert, Richard ordonne de nouveau la fin de la poursuite.
Saladin, qui n’a pas réussi à vaincre les croisés, ni par le harcèlement, ni par la bataille, voit son prestige diminué auprès de ses troupes. Il tente de défendre Ascalon, mais ses émirs refusent de le suivre et il doit se résoudre à pratiquer la tactique de la terre brulée, en ordonnant la destruction de Jaffa, d’Ascalon et de Ramla. Malheureusement pour la croisade, Richard Cœur de Lion n’exploite pas son succès. Il entreprend la reconstruction de Jaffa, alors qu’il aurait pu surprendre l’armée de Saladin à Ascalon, ou reprendre Jérusalem, mal défendue par un garnison trop faible et des fortifications qui n’ont pas encore été réparée depuis le siège de 1187
Le seul bénéfice réel de la croisade fut
la reconquete de Chypre par Richard (1191).
Rappelé en Europe par la politique hostile de Philippe Auguste, Richard conclue finalement une trêve de cinq ans avec Saladin et rembarque au mois d'octobre 1192.
Jérusalem était perdue, mais le royaume garda le nom de royaume de Jérusalem, et son siège fut installé à Saint-Jean-d'Acre. Conrad de Montferrat, son nouveau roi, fut assassiné peu après. Se succédèrent alors les deux maris suivant d'Isabelle, Henri II de Champagne, puis Amaury II de Lusignan, frère de Guy de Lusignan et roi de Chypre. Il parvint à reprendre plusieurs ports et à reconstituer le royaume tout le long du littoral, de Jaffa à Beyrouth. À sa mort, ce fut Marie de Montferrat qui lui succéda, sous la régence de Jean d'Ibelin, le « vieux seigneur de Beyrouth ».
La disparition de Saladin, en 1193, laissa voir à nu lambition jalouse des petits princes qui vont passer leur temps à faire et défaire des alliances, à guetter les faiblesses de leurs émules et adversaires. En Syrie, énumérons: la principauté éphémère de Baalbek; les principautés de Homs (Hims), de Banyas, de Karak qui disparaîtront avec les premiers Mamlouks; celles de Damas et dAlep, qui finirent par être réunies sur la même tête et tiendront jusquen 1260; celle de Hama, que les Mamlouks laisseront vivre jusquen 1341.
1198-1216 Pontificat d'Innocent III
1199 Avènement de Philippe
Auguste
Louis VII avait, pendant la fin de son règne, tout tenté pour éviter un conflit
direct avec les Plantagenets. Son fils Philippe n'hésita pas à s'y engager.
Il excita les dissensions entre Henri II et son fils Richard. Après l'avènement
de ce dernier en 1189, il ourdit avec l'empereur un guet-apens pour le capturer
à son retour de Croisade. Libéré, Richard mena contre son adversaire une guerre
sans merci qui le réduisit aux abois. Sa mort imprévue retourna la situation
(1199).
1199 Condamnation de Jean sans Terre
L'héritage de Richard alla à son frère, un malade mental. Philippe
Auguste saisit sa première faute pour le traduire devant sa Cour et le faire
condamner à la saisie de ses fiefs français (1202). Armé de cette sentence,
il attaqua la Normandie que lui livra Château-Gaillard (1204), tandis que la
conquête du Poitou allait lui ouvrir les portes de l'Aquitaine. Mais ces succès
provoquèrent une crise internationale (1214).
Quatrième croisade (1202-1204) Protagonistes Orthodoxes:les byzantins
Alexis IV et Isaac II |
1203
Première Prise de Constantinople
Détournement de la quatrième croisade: La quatrième croisade fut appelée par
le pape Innocent III en 1202 et par Foulques de Neuilly, mais elle est détournée
par les Vénitiens qui la financent et qui la dirigent contre l'Empire byzantin
chrétien, afin d'accroître leurs possessions dans le secteur, alors que les
croisades avaient été lancées dans le but de protéger aussi Byzance.
1204
Après la mort de Manuel Comnène
(1180), les usurpateurs se succédèrent sur le trône, tous incapables de faire
face aux dangers qui menacent l'empire. Dans les Balkans, les Bulgares recouvraient
leur indépendance, infligeant plusieurs défaites aux Byzantins, et Kalojean
fondait définitivement la grandeur du second empire bulgare (1197). Les Serbes
d'Etienne Némanya (1163) s'émancipaient également. Et le Saint-Siège favorisait
ouvertement ces séparatismes. Les revendications de Barberousse
et d'Henri VI, héritiers des Normands (1194), étaient peut-être plus humiliantes
que dangereuses. A l'intérieur, les Vénitiens accroissaient leurs exigences
auxquelles on n'avait guère les moyens de résister qu'en accordant des privilèges
aussi exorbitants aux autres cités italiennes. L'hostilité populaire aux latins
se traduisait en rixes violentes. Inquiets, les vénitiens en vinrent à l'idée
de conquérir l'empire. L'occasion de la réaliser leur fut offerte lors de la
4ème croisade. Dès son avènement (1198), Innocent III s'était occupé
de l'organiser.
Seuls répondirent à son appel des féodaux qui n'avaient pas moins
d'ambitions temporelles que le zèle religieux. Profitant des troubles internes
de l'empire, les croisés s'allièrent avec Alexis IV, le fils de l'empereur byzantin
déposé Isaac II, pour mettre en place l'Empire latin de Constantinople. La croisade
se conclut avec le sac de Constantinople en 1204, la création de nouveaux états
latins en Grèce, la sécession de l'Épire et de Trébizonde, la continuité byzantine
étant assurée par l'Empire (fort réduit) de Nicée. L'esprit originel des croisades
était désormais mort, et les croisades successives peuvent être considérées
comme la volonté du Pape de dominer le pouvoir séculier en détournant sa puissance
militaire vers la Palestine et la Syrie.
Pour leur transport, ils passèrent marché avec Venise. Incapables de payer,
il leur fallut en passer par leurs exigences. Un prétendant byzantin venait
de lui demander son appui. Le doge Dandolo, malgré les protestations et l'hésitation
de beaucoup de Croisés, décida leurs chef à marcher sur Constantinople où la
haine des latins fit l'unanimité. Il fallut prendre la ville d'assaut (1203).
Les croisés n'étaient pas tous enclins à se battre contre d'autres chrétiens, mais furent convaincus par le clergé catholique que les Byzantins orthodoxes étaient aussi mauvais que les musulmans (outrés par les pillages des croisés, les Byzantins avaient négocié une trêve avec Saladin lors de la troisième croisade, et n'avaient pas fait assez, selon les croisés, pour aider la deuxième croisade): ils devaient donc être punis pour leur tiédeur. Alexis IV était, quant à lui, persuadé d'être accueilli en libérateur ; malheureusement pour lui, les citoyens de Constantinople préféraient un usurpateur bon administrateur à un empereur soutenu par des étrangers. Les croisés et les Vénitiens décidèrent de le placer sur le trône manu militari et un assaut par voie maritime eut lieu en 1203. Étrangement, Alexis III paniqua devant l'armée des croisés et s'enfuit, laissant femmes et enfants dans la ville. Le peuple de Constantinople dut accueillir de mauvaise grâce Alexis IV, qui fut couronné empereur. Son père, Isaac II fut libéré des geôles et installé co-empereur.
Les croisés étaient opposés à l'accession au trône d'Isaac II : ils ne l'avaient jamais vu, il ne faisait pas partie du marché, et il avait auparavant négocié avec Saladin. Cependant, les citoyens byzantins ne voulaient pas d'Alexis comme seul souverain, car ils ne lui faisaient pas confiance, et il entendait puiser dans le trésor public pour payer ses dettes à l'égard des croisés. De plus, Isaac II réalisa que son frère avait vidé les coffres de Byzance en quittant de trône, ce qui força Alexis IV à revenir sur les termes du marché qu'il avait proposé aux croisés. Dans ce climat tendu, une véritable guerre civile commençait à éclater, car les citoyens de Byzance supportaient très mal le comportement d'occupants des « Latins » dans leur ville. De leur côté ceux-ci étaient choqués de trouver dans la ville chrétienne des synagogues, des mosquées ayant pignon sur rue, et aussi des juifs et des musulmans se promenant librement et parfois en armes, comme les chrétiens. Côté moeurs et idées aussi, les différences étaient mal perçues des deux côtés : les croisés trouvaient les Byzantins efféminés et schismatiques, tandis que les Byzantins trouvaient les croisés sales, malodorants, brutaux et hérétiques (question du filioque et interprétation politique du statut de primus inter pares du pape). Les opposants anti-occidentaux provoquaient fréquemment les croisés qu'ils trouvaient sur leur route, des bagarres ne cessaient d'éclater, il y eut des morts et Alexis fut forcé de demander à ses alliés de lever le camp pour s'installer de l'autre côté de la Corne d'Or (l'estuaire qui divise Constantinople en deux). Les affrontements ne cessèrent pas pour autant, et s'aggravèrent même: pendant une attaque croisée sur une mosquée, une grande partie de Constantinople fut brûlée. Une révolution contre Alexis IV se prépara alors et le chef de l'opposition anti-occidentale, Alexis Doukas, prit le pouvoir et se fit couronner empereur Alexis V. Alexis IV fut étranglé et son père Isaac II mourut également dans les jours suivants, probablement d'infarctus.
Les croisés entrent dans constantinople par Delacroix
2° prise de Constantinople En butte à l'hostilité générale, le nouvel empereur fut bientôt renversé et tué. Les croisés et les Vénitiens, enragés par le meurtre de leur protecteur, attaquèrent de nouveau la ville en 1204. Alexis V, qui avait une armée beaucoup plus grande mais moins entraînée, envoya ses troupes à l'extérieur des murs pour un assaut total sur les croisés. Ces derniers furent pris de panique et s'armèrent de tout ce qu'ils purent trouver, mais l'armée d'Alexis V fit demi-tour et rentra dans la ville. Il est possible que ses fantassins aient eu peur des chevaliers occidentaux qui les avaient déjà vaincus lors d'escarmouches ; cela dit, la cause réelle de ce repli est inconnue. Contre l'avis du pape Innocent III, les croisés attaquèrent par terre pendant que les Vénitiens rompaient la lourde chaîne qui barrait l'accès à la Corne d'Or, avant de lancer un assaut maritime. Les Varègues, qui constituaient la garde impériale, luttèrent aux côtés de l'armée d'Alexis V, mais Alexis lui-même prit la fuite à la nuit tombée. Les croisés creusèrent des trous dans les murs, ce qui permit aux chevaliers de pénétrer l'enceinte ; les Vénitiens arrivèrent également à détruire les remparts par la mer, mais durent payer un lourd tribut en vies humaines aux Varanges. Les croisés s'emparèrent de la partie nord-ouest de la ville autour du palais des Blachernes et l'utilisèrent comme base pour mener l'assaut contre le reste de la ville. Ils se défendirent en créant un mur de feu, mais le feu se propagea pour causer un incendie encore plus terrible que le premier. Les croisés furent finalement victorieux, mais considérés par les citoyens byzantins comme des usurpateurs. Les occidentaux n'en eurent cure et mirent la ville à sac pendant trois jours, au cours desquels de nombreuses œuvres d'art furent volées ou détruites. Les quatre chevaux qui ornent la basilique Saint-Marc à Venise sont un des nombreux témoignages du sac de Constantinople.
Les Vénitiens et les seigneurs croisés se partagèrent l'essentiel de l'empire byzantin selon un traité conclu entre les deux parties ; ce fut la naissance de l'Empire latin de Constantinople. Boniface ne fut pas élu empereur, bien que de nombreux croisés le considérassent comme tel ; les Vénitiens le pensaient trop proche de l'ancien empire à cause du mariage de son frère, et installèrent le franc Baudouin VI de Hainaut (Baudouin IX de Flandres) sur le trône. Boniface fonda le royaume de Thessalonique, un État vassal du nouvel Empire latin. Marco Sanudo, un Vénitien fonda le duché de Naxos dans la Mer Égée, avec l'aval de la République qui se constitua un vaste empire colonial constitué de comptoirs situés tout le long de la voie maritime entre Venise et Constantinople.
La quatrième croisade avait complètement échappé au pouvoir de la papauté qui en était à l'origine. Cette dernière perdit par la suite beaucoup de son pouvoir politique au profit des monarques européens en général et de l'empereur romain germanique en particulier. La République de Venise en revanche se renforça considérablement et tira le meilleur parti de cette quatrième croisade, au dépend de l'empire byzantin.
Château Gaillard : Philippe
Auguste s'empare des domaines Plantagenêt en France de l'Ouest
1209-1271 Croisade contre les Albigeois, (hérétiques cathares) dans le Languedoc chronologie: http://www.cathares.org/chronologie.html#1209 Le Comté de Toulouse sera ensuite intégré au royaume français. Les Cathares seront ensuite massacrés, brulés, emmurés.
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1212 Bataille de Las Navas de Tolosa, étape essentielle dans la Reconquista
1214 Victoire de Philippe Auguste à Bouvines1215 Concile de Latran IV ; bulle de croisade
Cinquième croisade (1217-1221)
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contrairement aux autres croisades, peu de chevaliers français la rejoignirent. Nombre d'entre eux menaient déjà la croisade des Albigeois contre les Cathares (considérés comme hérétiques) dans le Sud de la France. D’autres prélat la prêchèrent en Angleterre, dans le Saint-Empire (Olivier de Cologne), en Hongrie,
le but était d’envahir et de conquérir une partie du sultanat ayyoubide d’Égypte afin de pouvoir échanger les territoires conquis contre les anciens territoires du royaume de Jérusalem se trouvant sou contrôle ayyoubides. Malgré la prise de Damiette, cette croisade est un échec, à cause de l’intransigeance du légat Pélage et de sa méconnaissance de la politique locale, ce qui le conduisit à refuser les négociations au bon moment.
Les premières armées croisées à arriver sont celles du roi André II de Hongrie et du duc Léopold VI d'Autriche. Le roi Henri Ier de Chypre les rejoint, et Jean de Brienne, roi de Jérusalem fait réunir son ost. Le conseil de guerre, réuni à Saint-Jean-d’Acre à la fin d’octobre 1217, décide d’attaquer la forteresse du Mont-Thabor que le sultan Al-Adil vient de faire édifier. Forte de deux mille chevaliers, mille sergents à cheval et vingt mille fantassins, l’armée hongroise quitte Acre en direction du Jolan le 3 novembre 1217. Al-Adil, en infériorité numérique et espérant que l’enthousiasme des croisés s’émousse au fur et à mesure que la campagne progresse se dérobe et laisse les croisés piller Beisan. Les Hongrois continuent de piller la région, atteignent le Jourdain, puis retournent à Acre.
Jean de Brienne tire le bilan de ces tentatives en Palestine et comprend que Jérusalem est trop loin des côtes pour qu'une armée qui cherche à s’en emparer soit ravitaillée. De plus, les fortifications de la Ville Sainte sont dans un trop mauvais état, de sorte que si une armée chrétienne s’en empare, elle ne pourra résister à une armée musulmane de secours que très difficilement. Aussi le roi de Jérusalem propose-t-il une autre stratégie, qui consiste à s’emparer d’un port important de l’Egypte, Alexandrie ou Damiette, et d’en négocier l’échange contre Jérusalem.
Les barons syriens et chypriotes, les Templiers, les Hospitaliers et les croisés approuvent l’analyse de Jean de Brienne et s’embarquent le 27 mai 1218 en direction de Damiette qu’elle atteint le 29. Al-Adel, sultan d’Egypte, qui pensait que les Croisés attaqueraient de nouveau en Syrie est totalement pris au dépourvu et n’a pas préparé la défense de la ville, qui parvient à résister pendant trois mois.
Le sultan Al-Adil meurt peu après, le 31 août. Malgré les efforts de son successeur Al-Kamil, les Croisés maintiennent leur maîtrise navale sur le bras du Nil, mais le nouvel émir de Damas, Malik al-Mu'azzam, attaque en diversion Césarée et fait complètement raser la ville. Il démantèle préventivement les fortifications de Jérusalem.
Le 9 octobre, Al-Kamil tente une importante attaque contre le camp croisé, mais la vaillance de Jean de Brienne permet aux croisés de la repousser. Une seconde attaque est repoussée le 26 octobre. Mais le temps joue contre les Ayyoubides : la destruction des murailles de Jérusalem a déconsidéré Malik al-Mu'azzam, les défaites contre les Francs atteignent le prestige d’Al-Kamil. D’autres princes ayyoubides, voulant leur part du royaume d’Al-Adil, complote et Al-Kamil doit quitter précipitamment son camp le 5 février 1219, ne s’y sentant plus en sécurité et pour contrer une tentative de coup d’état d’Al-Fa’iz, un de ses frères, au Caire. Ses émirs se dispersent alors, constatant son absence. Soutenu par son autre frère, Malik al-Mu'azzam, émir de Damas, Al-Kamil redresse la situation et élimine Al-Fa’iz, puis les musulmans reviennent à Fariksur où ils établissent leur camp face aux croisés.
En février 1219, un détachement de chevaliers chypriotes vient compléter les forces croisées, suivi d’un contingent français mené par Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et par Simon, sire de Joinville qui débarque à Pâques. Al-Kamil, malgré l’aide de son frère, cherche à obtenir le départ des Francs, et propose à des négociateurs un échange, celui de la ville de Jérusalem contre le départ des Francs d’Egypte. Jean de Brienne, les barons syriens et les croisés français sont unanimement favorables à cette proposition, mais le légat Pélage, soutenu par les Templiers et les croisés italiens repousse cette offre. Le 8 juillet une nouvelle attaque contre Damiette échoue. Le 29 août, c’est le camp musulman de Fariksur qui est attaqué, contre l’avis de Jean de Brienne, et occupé car les Musulmans avaient éventé l’attaque et évacué le camp. Peu après, les sergents se rendent compte que le camp n’est pas ravitaillés ni en eaux ni en vivres et battent retraite vers Damiette, harcelés par les troupes islamiques. Al-Kamil fait une nouvelle offre d’échange, qui est également repoussée à cause du fanatisme de Pélage..
Le 5 novembre 1219, les machines de guerre des Hospitaliers font une brèche dans les remparts de Damiette et l’assaut lancé aussitôt permet la prise de la ville. Par précaution, Al-Kamil déplace son armée et la poste à Mansourah, où il fait construire une forteresse
Les Croisés commencent à transformer Damiette en cité chrétienne, faisant fermer les mosquées et ouvrir les églises, mais non sans querelles en raison de la rivalité et de l’hostilité existant entre les croisés français et italiens. En effet, les Italiens souhaitent occuper l’Egypte pour y installer des comptoirs commerciaux et contrôler le delta, tandis que la ville représente pour Jean de Brienne et les croisés français et syriens une monnaie d’échange pour obtenir Jérusalem. En face de ces autorités civiles se dresse l’autorité religieuse du légat qui veut placer la ville sous sa propre autorité. Les querelles ne s’apaisent qu’au mois de février 1220.
La période est favorable pour attaquer l’Islam, car à ce moment, Gengis
Khan attaque la Perse et menace le califat abbasside. Les princes musulmans
de Syrie sont partagés entre le désir de prêter main forte au sultan d’Egypte
contre les Francs ou de secourir le calife. Malheureusement, les Francs paralysés
par leurs querelles ne profitent pas de cette opportunité. Le 29 mars, Jean
de Brienne et le barons syriens quittent Damiette et la croisade, voyant que
l’expédition ne mène à rien, que Pélage et les Italiens cherchent à fonder une
colonie en Egypte et ne songent plus à échanger les conquêtes contre Jérusalem.
Pélage fait alors subir sa tyrannie sur Damiette, met l’embargo sur les navires,
interdisant aux pèlerins et aux croisés de partir sans son autorisation. Il
néglige d’entretenir les navires, alors que les Ayyoubides
font construire dix galères qui ne tardent pas à attaquer les navires chrétiens.
C’est à cette époque que François d’Assise, connaissant l’esprit de tolérance et de compréhension qui anime les deux sultans ayyoubides, entreprend avec un autre moine franciscain une démarche auprès d’Al-Kamil. Pélage ne les laisse partir que de mauvaise grâce et les deux moines arrivent auprès du sultan et tentent de l’inciter à se convertir au christianisme. Le sultan leur accorde une entrevue, mais refuse le baptême et les laisse revenir à Damiette sain et sauf. Encouragé par cette entrevue, Al-Kamil propose encore l’échange de Damiette contre Jérusalem, mais Pélage repousse l’offre, espérant la venue de l’empereur Frédéric II et de son armée, pour reprendre l’offensive et conquérir l’Egypte.
En fait, Frédéric II n’a pas la moindre intention de se croiser et ne fait des promesses que pour gagner du temps. En mai 1221 n’arrivent que de maigres renforts, cinq cents hommes conduits par le duc Louis Ier de Bavière et le grand-maître teutonique Hermann von Salza. Pélage se décide alors à reprendre l’offensive et à marcher sur le Caire, jetant l’anathème sur les opposants à ce projet. Jean de Brienne refuse de participer à cette opération qu’il juge insensée. Pélage passe outre et Jean de Brienne, pour éviter le blâme qu’on ne manquerait pas de lui appliquer après l’échec, est contraint de rejoindre Damiette qu’il atteint le 7 juillet 1221.
Al-Kamil renouvelle encore ses offres de paix que Pélage, se sentant en position de force, repousse. Le premier contact entre les deux armées se produite le 19 juillet, mais il ne s’agit que d’avant-gardes musulmanes qui se replient sans se lancer dans un affrontement. En effet, les sultans Al-Kamil et Malik al-Mu'azzam pratiquent la tactique de la terre déserte, car ils attendent l'arrivée de renforts de leur frère Al-Ashraf et le début de la crue du Nil. Quand les croisés arrivent devant Mansourah, les Musulmans détruisent les digues, inondant la plaine et isolant les Francs sur une étroite bande de terre. La flotte ayyoubide bloque leur retraite et Pélage, escomptant une prise rapide de Mansourah avait négligé d'emporter des vivres en suffisance.
Pélage, qui a perdu de sa superbe, abandonne la direction de la croisade à Jean de Brienne qui n’a d’autre choix de capituler. Dans le camp musulman, les avis sont partagés : Al-Kamil est d’avis de négocier la libération de l’armée croisée contre Damiette, tandis Malik al-Mu'azzam et Al-Ashraf sont d’avis d’en finir définitivement avec les Francs. La crainte de devoir soutenir un long siège de Damiette, dont les fortifications ont été renforcées par les Croisés et qui dispose encore d’une forte garnison, plus celle de risquer l’arrivée d’une autre armée, celle de l’empereur Frédéric II font que les chefs musulmans finissent par accéder aux vues d’Al-Kamil. Les croisés évacuent Damiette le 7 septembre 1221, tandis que les derniers prisonniers sont libérés.
1226 Mort de Saint François d'Assise
Depuis 1224, les Ayyoubides sont en proie à la guerre civile, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’Al-Kamil avait demandé l’aide militaire de Frédéric II. Mais la mort d’al-Mu’azzam, l’émir de Damas, le 7 septembre 1227 remet en cause cette alliance et pour Al-Kamil, Frédéric II n’est plus le bienvenu. La guerre n’est pas finie, car le nouvel émir, al-Nasir Dâwûd, appelle en août 1228 à son secours un de ses oncles, Al-Ashraf, prince de la Jazirah. Ce faisant, il fait renter le loup dans la bergerie, car Al-Ashraf ambitionne d’écarter son neveu pour s’emparer de Damas. Chacun des frères, Al-Kamil et Al-Ashraf, font assaut de déclarations diplomatique, utilisant la menace de la croisade germanique, pour intimider son adversaire. A la fin du mois de novembre 1228, les deux frères se mettent d’accord sur le partage de l’émirat de Damas, mais, al-Nasir Dâwûd, averti du complot se retranche dans Damas, qui est assiégée par ses deux oncles. Durant le séjour de Frédéric II en Palestine, les Ayyoubides seront plus occupés par leur luttes familiales que par la menace des croisés.
Sixième croisade (1228-1229)
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En 1228, l'empereur romain germanique Frédéric II, bien qu'opposé au pape – il fut excommunié en 1227 et 1239 – embarqua à Brindisi pour la Syrie pour reconquérir les territoires du royaume de Jérusalem perdus depuis la conquête par Saladin, ainsi que sa capitale. Elle a été un succès pour les croisés, mais ses objectifs sont atteints par la diplomatie d’un empereur excommunié plutôt que par les combats, au grand scandale de la chrétienté.
En fait, Frédéric II, élevé en Sicile, avait développé une admiration pour l’Islam, qui y était encore très présent après trois siècles d’occupation musulmane et malgré la présence normande qui lui succéda pendant deux siècles. Son islamophilie allait plus loin que la politique d’alliance que pratiquait les rois de Jérusalem, car s’appliquait également aux sciences et à la civilisation islamique et pas seulement à des politiques opportunistes, mais elle masquait également une politique antipapiste et anticléricale.
L’empereur débarque à Saint-Jean-d’Acre le 7 septembre, précédé par la mauvaise réputation qui lui occasionne son séjour chypriote. Le soutien d’Al-Kamil, sur lequel il comptait n’existe plus, en raison de la mort de l’émir de Damas. Frédéric II a tablé sur la diplomatie pour entreprendre sa croisade, qui souffre de ce fait d’un manque de préparation militaire et financier. Il n’a apporté avec lui que six cents chevaliers.
Après avoir terminé les travaux de fortification de Jaffa, Frédéric II commence les négociations avec Al-Kamil. Ce dernier est en train d’assiéger Damas et ne la prendra que le 12 juillet 1229. Un accord est conclu le 18 février 1229 : Frédéric II s’engage à la neutralité dans les affaires ayyoubides et Al-Kamil rend la ville de Jérusalem, Nazareth, Bethléem et leurs environs aux Francs ; les deux souverains concluent une trêve de dix ans.
l’empereur entre dans la ville le 17 mars et se fait couronner roi de Jérusalem le lendemain. Durant le passé, les alliances entre les Musulmans et les Francs avaient été mal vues par l'opinion islamique, aussi Frédéric II ne cherche pas à froisser les Musulmans lors de son séjour à Jérusalem et confirme le droit aux musulmans d’y pratiquer leur religion, n'hésitant pas à reprocher à un prêtre d'avoir pénétré sans autorisation dans la mosquée principale. Qu'il soit réellement irrité par les attaques de Gérold ou qu'il se sert de ces querelles comme prétexte, il quitte Jérusalem au bout de trois jours sans avoir pris le temps de relever les murailles de la ville, la laissant à la merci du premier pillard venu
1231 L'Inquisition est confiée aux ordres mendiants (dominicains et franciscains)
1238 Prise de Valence par le Roi d'Aragon
Les Templiers attaquèrent l'Égypte en 1243, et en 1244 les Korasmiens reprirent Jérusalem.
1244 Bûcher de Montségur |
En 1244, Louis IX tombe gravement malade (dysenterie) et fait le vœu de partir en croisade au cas où il guérirait. Rétabli, il prépare son départ vers les royaumes chrétiens d'Orient en difficulté qu'il veut soutenir. L'organisation de la croisade dure 4 années qui verront la construction du port d'Aigues-Mortes à l'initiative de Charles Ier de Sicile frère du roi et futur roi de Naples et de Sicile. La ville ne se remettra jamais du coût exorbitant des aménagements requis pour cette croisade et poursuivra Charles d'Anjou en justice.
Le 12 juin 1248, il se saisit de l'oriflamme capétienne en la basilique de Saint-Denis et part accompagné de son épouse la reine Marguerite de Provence, du comte Robert d'Artois et de Charles d'Anjou, ses frères. Robert d'Artois trouva la mort à la bataille de Mansourah.
Septième croisade (1248-1254) Protagonistes Musulmans: le sultan
d’Égypte ( Mamelouk ), |
La septième croisade part du port d'Aigues-Mortes et se dirige vers l'Égypte.
Afin de disposer d’un port situé sur le domaine royal, Louis IX ordonne la construction de la ville d’Aigues-Mortes.
C’est de ce port qu’il embarque le 25 août 1248, avec une grande partie de la noblesse française.
Les croisés font escale à Chypre. La flotte débarque à Limassol le 17 septembre 1248 où elle est reçue par le roi Henri Ier et s’apprête à hiverner dans l’île.
Cet hivernage va permettre aux chefs de la croisade de préparer leur stratégie pour la croisade. Une précédente croisade, celle de Thibaut IV de Champagne en 1239, avait montré qu’il n’est pas envisageable de marcher directement sur Jérusalem, aussi les croisés décident de débarquer en Égypte pour y prendre des villes et les échanger contre Jérusalem.
L’époque est favorable pour les croisés. L’empire ayyoubide est divisé entre le sultan d’Égypte, l’émir de Damas et celui d’Alep, qui se font la guerre. Malik al-Salih Ayyoub, sultan d’Egypte assiège Alep, et les émirs syriens, cherchent à négocier l’alliance des croisés contre leur cousin. Mais Saint-Louis, pas encore au fait de la politique d’Orient, ne veut pas s’allier à des musulmans et les éconduits.
Les huit mois d’hivernage des croisés à Chypre avaient permis au sultan Malik al-Salih Ayyoub de se préparer à l’invasion, mais il se trouve au mois de mai à Damas, ne sachant pas si le débarquement doit se faire en Egypte ou en Syrie. Gravement malade, il rentre en Egypte et confie l’armée à l’émir Fakhr al-Dîn Ibn al-Sheikh qu’il envoie à Damiette pour s’opposer au débarquement.
Le printemps 1249 arrive, mais la ville de Saint-Jean-d’Acre, qui doit livrer les navires pour transporter l’armée en Egypte, est déchiré à la fin de mars 1249 entre les Pisans et les Génois qui se livrent à des combats de rue. Louis IX doit intervenir pour négocier la paix. L’escadre arrive à Limassol le 13 mai, mais peu après le départ, une tempête la disperse le 30 mai. L’armée se met alors à attendre l’arrivée du reste de la flotte, dispersée par la tempête.
Les premiers navires arrivent en vue de Damiette le 4 mai 1249 avec 1800 navires. La ville est prise le 8 juin 1249.
Lorsque la prise de Damiette est enfin réunie, il est trop tard pour marcher sur Mansourah et le Caire, car la crue du Nil a commencé et les croisés doivent attendre la fin de la crue, en octobre 1249.
L’armée prend le chemin du Caire le 20 novembre 1249. Ce délai laisse le temps aux Egyptiens de se ressaisir, l’émir Fakhr al-Dîn organise de nombreuses escarmouches pour harceler les croisés.
Le sultan Malik al-Salih Ayyoub, au dernier stade de la maladie, meurt le 23 novembre 1249. Sa veuve, Shajar al-Durr, mère de l’héritier al-Mu’azzam Tûrân-shâh, prend le pouvoir et fait tenir secrète la nouvelle de sa mort, craignant que les Francs n’en profitent ou que les Mamelouks ne se révoltent.
Le 7 décembre 1249, six cents cavaliers musulmans attaquent les Francs entre Fâriskûr et Sharimsâh. Ils sont repoussés.
Le 21 décembre, l’armée arrive à proximité de Mansura et installe un camp, régulièrement attaqué par les musulmans.
Pour attaquer la ville, il faut franchir un bras du Nil, le Bahr al-Saghîr, mais Fakhr al-Dîn tient fermement l’autre rive.
Ayant appris d’un déserteur Bédouin l’existence d’un gué à Salamûn, quelques kilomètres en aval, Saint-Louis et son armée traverse le Bahr al-Saghîr le 8 février 1250. Le comte d’Artois est l’un des premiers à mettre le pied sur l’autre rive et, malgré les conseils de prudence des Templiers, se met à charger le camp musulman, suivi par les Templiers qui ne peuvent l’abandonner. Le camp est investit, Fakhr al-Dîn tué et l’armée en déroute. Mais, au lieu de faire acte de sagesse et d’attendre l’arrivée du reste de l’armée royale, Robert d’Artois se met en tête d’investir Mansura. Il s’engage dans les rues de la ville et se rue vers la forteresse, toujours suivi des Templiers qui avaient tenté de le raisonner ; malheureusement pour eux, les musulmans s’étaient regroupés autour d’un chef mamelouk, un certain Baybars, qui organise la contre attaque. Toute l’avant-garde est massacrée ce jour là.
Saint Louis fait doubler le pont, et l’infanterie traverse à son tour le Bahr al-Saghîr.
Le 11 février, l’armée musulmane attaque de nouveau l’armée franque et est repoussée après une bataille très rude. Mais le vent tourne pour les croisés.
L'accumulation des morts entraîne des épidémies, et le nouveau sultan Turanshah, qui se trouvait en Mésopotamie à la mort de son père, arriva à Mansourah le 25 février 1250, et organise la défense. Il fait venir des bateaux qui repoussent la flotte croisée sur le Nil.
En plus des épidémies, c'est la disette qui frappe l'armée croisée, et Louis IX se résout à battre retraite le 5 avril 1250.
Larmée musulmane, reprenant loffensive, cernait les Francs à Fareskour.
Un sergent félon fait alors courir le bruit que le roi s'est rendu. La plupart des soldats et Louis IX sont faits prisonniers le 7 avril 1250.
Par arrogance, Turanshah saliéna tous les curs et, au cours dun
banquet, le futur sultan Mamlouks
Baïbars lui porta le premier coup de sabre. Turanshah se réfugia dans une tour
de bois à laquelle on mit le feu; il se précipita dans le Nil; rejoint à la
nage, il fut mis à mort. Ainsi périssait, le 30 avril 1250, le dernier
sultan ayyubide dégypte, dont la conduite insolente avait attiré cet orage.
Le meurtrier nétait pas seul: il faisait partie de la milice desclaves
turcs que Malik Salih venait de constituer pour posséder à ses côtés un contingent
de gardes sûrs. Ces Mamlouks,
menacés, tout au moins dans leur influence, par les officiers que Turanshah
avait ramenés de Mésopotamie, avaient pris les devants. Telle était la signification
de ce sanglant fait divers qui allait donner naissance au nouveau régime de
légypte, celui des sultans Mamlouks,
dont la puissance et la cohésion allaient faire oublier la faiblesse des seigneurs
ayyubides.
2 mai 1250: Avènement des sultans mamelouks en Egypte et Perte définitive de Jérusalem par les latins
C’est alors qu’un évènement vient remettre en cause ces accords : le précédent sultan était peu apprécié de son peuple et de ses soldats mamelouks et son fils est un peu connu et passe pour être incapable. La colère gronde et les officiers mamelouks tuent Tûrân Châh le 2 mai 1250 après l’avoir poursuivi toute la journée et prennent le pouvoir en Egypte. Après avoir hésité à égorger tous les prisonniers, les Mamelouks décident de reprendre à leur compte l’accord de libération des prisonniers Francs.
Fort heureusement, la reine Marguerite de Provence avait réussi à conserver Damiette. Pour la rançon, Saint-Louis demande une avance aux Templiers, et devant le refus de ces derniers doit envoyer le sénéchal de Joinville sur les nefs templières pour prendre l’argent de force.
Vaincue par les maladies, l’armée ne retrouve sa liberté qu’en 1250, Embarrassé par le nombre de prisonniers, les musulmans massacrent les blessés, mais un accord est conclu entre Tûrân Shah et Louis IX, échangeant la vie sauve et la liberté de l’armée croisée contre Damiette et une rançon de 500 000 livres tournois .
Libéré, Louis IX quitte l’Egypte le 8 mai 1250 et aborde à Saint-Jean-d’Acre le 13 mai 1250.
Saint-Louis passe les quatre années suivantes à mettre le royaume de Jérusalem en état de se défendre contre les Mamelouks. Louis IX renvoie Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou en France pour épauler Blanche de Castille restée seule pour gouverner le royaume. De 1250 à 1253, il consolide les forteresses d'Acre, de Césarée, de Jaffa et de Sidon.
Le royaume de Jérusalem se trouve momentanément en paix, car Al-Nasir Youssouf, émir ayyoubide d’Alep, n’accepte pas la prise de pouvoir des Mamelouks en Egypte, s’empare de Damas qui rejette la domination mamelouk, puis de Gaza et revendique le sultanat d’Egypte. Il envahit l’Egypte, mais est battu à ’Abbâsa le 2 février 1251.
Pour le roi Louis IX, la question de pose de savoir à qui s’allier. Les ayyoubides lui envoient une ambassade qui se montre très intéressante, car avec Damas ils ont repris le contrôle de Jérusalem qu’il propose de céder, mais le roi ne peut pas conclure ouvertement une alliance, car les Mamelouks retiennent encore de nombreux prisonniers croisés qui pourraient alors être exécutés. La situation permet au roi d’envoyer un ultimatum à l’Egypte et d’obtenir la libération des prisonniers sur la simple promesse de ne pas s’allier aux ayyoubides. Finalement, entre l’ayyoubide qui tient Jérusalem et qui commence à faire preuve d’incapacité et les mamelouks qui promettent la rétrocession de Jérusalem quand il auraient reconquis l’émirat de Damas, Louis IX choisit de s’allier aux Mamelouks en mars 1252.
la guerre entre les Mamelouks et les Ayyoubides inquiètent les dirigeants musulmans qui craignent un affaiblissement des leurs en Syrie face aux Francs, et Al-Musta'sim, calife de Bagdad, intervient et impose la paix entre les deux ennemis, réduisant à néant les espoirs de Saint Louis de récupérer Jérusalem.
1252 Le pape autorise les inquisiteurs à utiliser la torture.
Pour contrer la paix et l’alliance entre les mamelouks et les ayyoubides,Louis IX amorce un rapprochement avec les Ismaëliens et envoie une ambassade auprès du khan mongol de Perse. Cette action n’aboutit pas, car Louis IX est déjà reparti en France au retour de l’ambassade, mais cette démarche est à la base de l’alliance entre les khans mongols, le royaume de Petite-Arménie et la principauté d’Antioche dans la décennie qui suit.
Une fois en Terre Sainte, l’action de Saint-Louis a été déterminante pour la survie du royaume. Il a apporté une stabilité à ce royaume qui se passait de roi depuis vingt ans et était déchiré par l’anarchie féodale. Face au nouveau danger mamelouk, il a renforcé les défenses des places fortes chrétiennes et a amorcé une politique d’alliance, qui aurait pu porter ses fruits si elle avait été suivie. Mais, bien qu’il ait laissé un représentant derrière lui après son départ, le royaume retombe rapidement dans l’anarchie, et le conseil des barons est incapable de s’entendre pour négocier une alliance avec les Mongols, lors de leur invasion de 1260
La croisade prend fin en 1254 avec le retour de Saint Louis en France.
les faibles successeurs du calife Nasir ne purent quattendre le coup fatal que leur portèrent les Mongols.En s'emparant de Bagdad le 10 février 1258, les Mongols commandés par Hülegü mirent fin à la dynastie Abasside et exécutèrent le dernier calife, Al-Musta'sim. Les survivants du massacre furent accueillis en Égypte par les sultans mamelouks, où ils perpétuèrent symboliquement la dynastie abbasside.
1258 Prise de Bagdad par les Mongols ; fin du khalifat abbasside
1260 Les Mongols rejetés de Syrie par les Mamelouks
1261 Les Grecs reprennent le contrôle de Constantinople
1266-1268 Charles d'Anjou, frère de Louis IX, se rend maître du royaume de Sicile
Huitième croisade (1270) Protagonistes Musulmans: le sultan
de Tunis (Hafside)
, |
Louis IX
espère convertir le sultan de Tunis au christianisme et le dresser contre le
sultan d'Égypte.
Les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée est victime d'une épidémie dite de peste (en réalité de dysenterie). Louis IX en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis. Son corps est étendu sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ. Cette défaite marque la fin des croisades, qui doit survivre à une saignée sévère dans la lignée royale..
Les croisades sont, pour les Byzantins, les Turcs et les Arabes, de véritables "invasions barbares", qui s'abattaient sur leurs pays, à l'époque plus urbanisés et policés que les royaumes féodaux ouest-européens. Elles ont contribué à semer une haine durable entre chrétiens (catholiques et orthodoxes), et entre chrétiens et musulmans. Après les croisades, les catholiques ne purent plus, durant cinq siècles, faire le pèlerinage de Jérusalem.
1274 Deuxième concile de Lyon
1276 Fondation par Raymond Lulle, d'un collège pour apprendre l'arabe aux missionnaires
1282 Les Vêpres siciliennes : Charles d'Anjou perd la Sicile au profit des Aragonais ; il conserve Naples et l'Italie du Sud
1291 Chute d'Acre : disparition des Etats latins de Terre sainte
1296 Jacques de Molay prend parti pour le pape Boniface VIII, contre Philippe le Bel
1302 Concile de Rome : bulle Unam Sanctam prononcée contre Philippe le Bel
1303 Echec des templiers sur l'Ilot de Ruad1305 Le pape Benoît XI meurt emprisonné. Clément V lui succède.
1306
Le début de la chasse aux templiers
1307
14 Octobre Diffusion d'un manifeste royal dans les rues de Paris, qui rend publiques les accusations contenues dans l'ordre d'arrestation (les Templiers 'coupables' d'apostasies, d'outrages à la personne de Christ, de rites obscènes, de sodomie et enfin d'idolâtrie)
25 Mars Les Etats généraux sont convoqués à Tours par le roi de France. La convocation est rédigée dans le même style que l'acte d'accusation. Un autre texte, qui, lui, portait la marque du légiste Pierre Dubois, allait circuler sous le titre de "Remontrances du Peuple de France" comme étant le résultat de la consultation populaire faite à Tours.
1309
Conquête de Rhodes par les hospitaliers
28 Mars Cinq cent quarante six templiers ont demandé à témoigner.
10 Mai Les délégués de l'Ordre du Temple demandent aux commissaires de se réunir sans délai pour les entendre, ayant appris qu'un concile provincial était convoqué pour le lendemain à Sens. Or Philippe le Bel venait de nommer à l'archevêché de Sens Philippe de Marigny, frère de son favori Enguerrand.
11 Mai Un bûcher fut dressé le lendemain hors de Paris, près de la porte Saint Antoine, sur lequel cinquante quatre Templiers moururent en proclamant leur innocence, comme "relaps".
3 Novembre Ajournement de la commission pontificale à cause du manque de témoignage : Philippe de Marigny refusa de laisser comparaître l'un de ses délégués à la défense détenu dans sa province. Un autre de ces délégués, Pierre de Boulogne, allait disparaître dans les mois suivants ...
1311
1312
2 Mars Lettre de Philippe le Bel au concile de Vienne exigeant l'abolition de l'Ordre du Temple et le transfert de ses biens à un autre ordre de chevalerie.
20 Mars Le roi Philippe le Bel se présente lui-même à Vienne en grand cortège.
22 Mars En consistoire secret, Clément V fait approuver la suppression de l'Ordre du Temple par la Bulle Vox in Excelso ; le texte de celle-ci ne condamne pas l'Ordre mais fait état du bien de l'Eglise pour prononcer sa suppression.
Avril Mort de Guillaume de Nogaret.
2 Mai La Bulle Ad Providam attribue à l'Ordre de l'Hôpital les biens des Templiers. Philippe le Bel aurait voulu, semble-t-il, que ces biens fussent mis à la disposition de la Terre Sainte, peut-être en créant un nouvel ordre comme l'avait suggéré son conseiller le légiste Pierre Dubois.
6 Mai Philippe le Bel ordonne aux conciles provinciaux de continuer leur procès, se réservant à nouveau celui des dignitaires ...
1318
Plus de 3 000 chevaliers du Temple se réunirent à Spoletto (en Italie du
nord). Deux factions se dessinèrent : ceux qui voulaient venger l'Ordre et ceux
qui voulaient perpétuer les secrets de la chevalerie. Ce fut la deuxième qui
décida de l'avenir ...