un document vidéo : propagande et mensonge de la nasa? Sciences & Avenir JANVIER 2001 -- N° 647 Analyse et contre-analyse A-t-on vraiment marché sur la Lune ? Depuis 1969, certains s'interrogent. L'exploit des Américains a-t-il été mis en scène dans un studio ? Des internautes passent et repassent au peigne fin les images transmises par la Nasa. "Sciences et Avenir" en a fait autant. Mise au point. On fait aussi le point sur les propos tenus
par Thomas Pesquet en 2022 |
|
menu général perdu? |
L'équipage d'Apollo 11 est composé de Neil Armstrong, qui commande la mission et qui doit piloter le module lunaire jusqu'à la surface lunaire, Buzz Aldrin, deuxième membre de l'équipage à aller sur le sol lunaire et Michael Collins qui est le pilote du module de commande.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollo_11
Appolo 11 le 20 juillet 1969 se pose sur la mer de
la tranquilité
Appolo 12 le 14 novembre 1969 se pose dans l'océan des Tempêtes,
où des missions inhabitées avait déjà eu lieu (Luna 5, Surveyor 3 et
Ranger 7). L'UAI lui donna par ailleurs le nom alternatif Mare
Cognitium, « Mer de la Connaissance ».
Appolo 14 le 31 janvier 1971 se pose à côté de Fra
Mauro
Appolo 15 le 26 juillet 1971 se pose à Rima
Hadley situé dans la mer de Palus Putredinis
Appolo 16 le 16 avril 1972 se pose sur le Mont
Descartes
Appolo 17 le 7 décembre 1972 se pose dans la vallée
de Taurus-Littrow située sur la bordure sud-est de la Mer
de la Sérénité.
NASA / JSC
Houston, 20 juillet 1969. L'atmosphère est
oppressante dans la salle de contrôle de la Nasa. Le souffle court, le
coeur battant, ingénieurs et techniciens ont les yeux rivés sur leurs
ordinateurs. La voix de Buzz Aldrin grésille dans les haut-parleurs,
égrenant les chiffres de la descente : " Altitude 300 pieds ... 75 pieds
... 40 pieds, nous ramassons un peu de poussière. " Sur le grand écran
qui surplombe les têtes, on voit s'approcher la surface grise de la
Lune. " 30 pieds, une ombre ... 20 pieds ... Contact, lumière. "
Quelques mots encore. Puis la voix d'Armstrong : " Moteurs coupés.
[Pause] Houston, ici base de la Tranquillité. L'Aigle s'est posé. "
Concert de soupirs et d'applaudissements à Houston. Durant quelques
minutes encore, des millions de téléviseurs retransmettent les échanges
grésillant entre Houston, Buzz Aldrin et Neil Armstrong, les deux
occupants du minuscule module qui vient de se poser sur la Lune. Puis la
communication est interrompue et les écrans redeviennent noirs.
A quelques centaines de kilomètres de là, sous un immense hangar secret
de la Nasa, dans les montagnes de l'Arizona, des techniciens éreintés
goûtent enfin une cigarette bien méritée et éteignent un à un les
projecteurs. Armstrong et Aldrin se dirigent vers la salle des douches,
tandis qu'une autre équipe prend le relais et fignole le décor désolé de
roches et de cendres poudreuses pour la prochaine transmission télévisée
depuis la Lune, celle, mémorable, où Armstrong devra déclamer d'une voix
claire : "C'est un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour
l'humanité." C'est cette autre "vérité", cette "vérité de l'ombre et des
coulisses" que tente aujourd'hui d'imposer une poignée de Sherlock
Holmes des réseaux. En fait de " bond de géant ", il s'agirait plutôt du
" canular du siècle ", affirme Philippe Lheureux, l'un de ces
pourfendeurs de la conquête spatiale.
" Je ne dis pas que les Américains ne sont jamais allés sur la Lune,
tempère-t-il, je pense simplement qu'ils n'ont pas diffusé les vraies
photos, gratuitement, au monde entier. Auraient-ils divulgué si
facilement aux Russes des renseignements aussi importants alors qu'ils
ne leur ont pas donné un seul gramme d'échantillons de roche lunaire sur
les 382 kilos rapportés ? " Pour lui, la Nasa nous dissimule une vérité
beaucoup plus fascinante : la Lune est habitée et les astronautes qui
l'ont survolée ont vu des êtres plus évolués que nous. Soucieuse de
garder secrète ces " précieuses informations ", la Nasa aurait alors
préféré diffuser des images fignolées en studio. A moins que tout ne
soit que poudre aux yeux, que personne, jamais, n'ait posé un pied sur
la Lune ...
La théorie du complot n'est pas nouvelle puisque, dès 1969, des journaux
américains mettaient en doute l'exploit de leurs compatriotes. Depuis
lors, l'idée d'une tromperie lunaire réapparaît régulièrement dans les
médias et inspire même des scénarios de films. Tel Capricorne One, de
Peter Hyams, où trois astronautes simulent en studio un débarquement sur
Mars. Reste que les scènes martiennes de ce film de 1978 n'auraient
trompé personne à l'époque. Que penser alors de photos et de films "
truqués " réalisés en 1969, avec des techniques d'effets spéciaux de
l'époque, qui duperaient encore aujourd'hui les meilleurs des
spécialistes ? Surtout, souligne Kirsten Larson, spécialiste des
affaires publiques à la Nasa, il existe " des preuves physiques
irréfutables : engins spatiaux, pierres lunaires, les 18 hommes qui ont
mis le pied sur la Lune, ceux chargés de la mission de contrôle, des
transmissions télévisées en direct. Tout cela, ajoute-t-elle, témoigne
de la réalité du programme Apollo. "
Tout cela, pourtant, ne convainc pas les partisans de la théorie du
complot, pour qui les hommes impliqués à Terre auraient pu être leurrés
eux-mêmes. En France, le détracteur le plus virulent (voire le seul) est
Philippe Lheureux, un amateur de photographies d'astronomie qui a su
entendre les doutes émis par sa " tante Jeanine ". Il a créé un site
d'analyse des photos de la Nasa (lire les encadrés) et vient de publier
un ouvrage sur le sujet*. Outre-Atlantique, au moins deux autres sites
égrènent les mêmes analyses. Le plus extrême est celui de Kevin
Overstreet qui affirme haut et clair que tout est truqué et, par
conséquent, que personne n'a jamais mis les pieds sur la Lune. Quant à
David Percy, un producteur de télévision, il s'interroge sur un fait
historique pour lequel nous n'avons d'autres preuves que celles fournies
par la Nasa elle-même. Autant dire aucune preuve "objective",
suggère-t-il. Sans compter que ces images, soulignent les trois hommes,
semblent très douteuses. Les ombres sont incohérentes, ici et là on
croit apercevoir le reflet d'un projecteur, les astronautes n'ont pas la
démarche qui sied en situation lunaire, leur matériel semble bien peu
protégé dans un univers si hostile, le même décor sert deux fois pour
des images différentes et incohérentes l'une avec l'autre, etc.
|
menu général perdu? |
Effets d'optique
légende
Il faut dire que la lecture que les trois hommes font des magnifiques
images de la Lune est, de prime abord, très troublante. Le doute
s'insinue. Mais il ne résiste pas longtemps à l'analyse des images
replacées dans le contexte des expéditions lunaires et de la technologie
photographique de l'époque. Ombres étranges et premiers plans truqués
s'avèrent n'être que des effets d'optique, les "projecteurs" ne sont que
de simples reflets dans la lentille, les différences dans le décor
s'expliquent par l'utilisation de focales différentes, etc. Il ne faut
pas longtemps pour démonter un à un les arguments des partisans du
complot. Sur le Net, plusieurs passionnés d'espace se sont livrés au jeu
de la contre-analyse, créant des sites dédiés à la réhabilitation des
images du programme Apollo. Mais rien ne peut ébranler le doute bien
installé d'un Philippe Lheureux, pour qui " tout n'était que propagande
politique et savante mise en scène destinée à drainer des fonds pour
l'armement et à gagner la guerre psychologique vis-à-vis des Russes.
Toutes les pierres ont été rapportées par des sondes automatiques. "
Soit un chapelet d'opérations coûteuses et compliquées, bien plus
compliquées qu'un simple débarquement sur la Lune...
* Lumières sur la Lune, Philippe Lheureux, Carnot Documents, 2000.
Sylvie Rouat
Une caméra à découvert
Un peu étrange, remarque Philippe Lheureux, cet appareil photo livré
presque nu au vide, au froid (-150 °C à l'ombre), à la chaleur (+130 °C
au soleil) et aux radiations X et ultraviolettes. Et puis, " si l'on
regarde le reflet dans la visière du casque, on aperçoit des ombres qui
partent dans deux directions différentes. J'ai beau regarder dehors, je
ne vois pas deux soleils ...
Pourquoi le côté de la combinaison est-il éclairé par un soleil brillant
qui n'éclaire pas le sol derrière l'astronaute ? Et que penser de
l'ombre des jambes de l'astronaute visible dans la visière du casque ?
Il est éclairé de face et se trouve en face de l'autre qui, lui, est
éclairé de côté ! "
En fait, les appareils photo utilisés depuis 1962 dans les programmes
spatiaux Mercury, Gemini et Apollo étaient des Hasselblad 500 allégés et
peints en noir pour réduire la réflexion lumineuse. D'après Hasselblad,
ils avaient été modifiés pour s'adapter aux conditions lunaires et
diverses lentilles furent testées au fil des missions. Par ailleurs, le
passage de la chaleur au froid n'est pas aussi brutal que le pense
Philippe Lheureux et les appareils photo ne sont pas restés suffisamment
longtemps exposés aux rayonnements pour que leur mécanique en souffre.
Quant aux ombres, elles sont normalement déformées par la réflexion sur
la surface sphérique de la visière de l'astronaute. Une expérience très
simple réalisée par Bernard Lemoine et Jean-Luc Destombes, du
laboratoire de physique des lasers de Lille, montre qu'une scène
reflétée dans une boule de Noël présente les mêmes apparentes
incohérences des perspectives. En utilisant deux bouteilles de lait
blanches, les deux chercheurs montrent également " comment les zones
d'ombres du scaphandre de Bean sont généreusement éclairées par le
scaphandre de l'astronaute photographe ".
Et la petite sphère blanche, visible à gauche de l'astronaute ? Ne
s'agit-il pas d'un projecteur ? " Pas du tout, répond le photographe
François Guénet. Sa forme octogonale indique qu'il s'agit d'un effet
courant de diffraction de la lumière. En 1969, les laboratoires
n'avaient pas encore vraiment mis au point des traitements antireflets.
"
Le décor dévoilé
Le même fond pour deux photos différentes prise lors de la même mission
, on croit rêver ! ", jubile Philippe Lheureux. " Où est donc passé le
Lem sur la deuxième photo ? Il est devant le cratère ... certes, mais
alors pourquoi ne voit-on pas le cratère sur la photo du Lem ? " Si, en
effet, " les arrière-plans se recoupent parfaitement, les premiers plans
sont en totale contradiction les uns avec les autres. " Un photographe à
qui l'on a montré ces deux clichés s'est d'abord exclamé : " Là il y a
quelque chose, ça sent le montage. " Mais ce sentiment n'a pas résisté à
l'examen minutieux des photos incriminées. Car, en y regardant de plus
près, les arrière-plans ne se recoupent pas exactement, comme Bernard
Lemoine et Jean-Luc Destombes, du Laboratoire de physique des lasers,
atomes et molécules de Lille l'ont mis en évidence sur le montage
ci-contre (les flèches partent du sommet d'une colline vers un petit
cratère sombre). Sachant que les montagnes sont à 4 ou 5 kilomètres de
distance, il est évident qu'en bougeant de quelques dizaines de mètres
au même endroit (comme cela a été le cas lors de cette troisième sortie
de la mission Apollo 15), l'arrière-plan ne se modifie que de manière
très subtile, à peine visible de prime abord. Le cratère visible sur la
deuxième photo se trouve en réalité à la même hauteur que le Lem. Le
deuxième cliché a été pris de l'intérieur du cratère de 15 mètres de
diamètre, en contrebas du terrain. Le Lem invisible est alors à gauche
et la ligne de démarcation qui partage la photo marque un simple relief
du terrain.
|
menu général perdu? |
Une Lune grande comme un studio
Je veux bien que sur la Lune la ligne d'horizon soit plus proche que sur
Terre, mais à ce point-là!", s'exclame Philippe Lheureux. En fait, le
même effet de proximité de la ligne d'horizon peut être reproduit sur
des clichés terrestres, notamment dans des paysages de plaine, sans
hauteurs visibles à l'horizon. Il suffit de prendre une photo en
contrebas d'une légère butte pour avoir l'impression que le sommet de
cette butte marque l'horizon. C'est vraisemblablement cet effet qui
trompe nos sens sur ce cliché lunaire. De la même manière, les ombres
apparemment étranges de cette image sont simplement déformées par un
effet de perspective.
Une Terre grosse comme une orange ?
Vraiment basse sur l'horizon et bien petite, cette Terre qui devrait
faire 6 fois la taille de la Lune sur Terre ! ", s'exclame Philippe
Lheureux. Première erreur : la Terre n'est que quatre fois à peine plus
grosse que la Lune (c'est la gravité qui est six fois moindre sur la
Lune). Certes, renchérit le sceptique, mais que penser de la comparaison
entre cette photo et celle (en incrustation) prise lors du survol de la
Lune par le module Apollo 11, qui couvre une plus vaste région de la
Lune, et où la Terre apparaît bien plus grosse? " Effet d'optique ou
mauvais truquage ? "
Réponse immédiate du photographe
François Guénet : " Il s'agit tout simplement d'un effet dû à
l'utilisation de deux objectifs différents pour l'une et l'autre photo.
La photo prise depuis le sol lunaire a, de toute évidence, été réalisée
avec un grand-angle, tandis que celle qui est prise au-dessus de la Lune
a été faite avec un téléobjectif, qui agrandit l'objet lointain visé, en
l'occurrence la Terre. "
Sciences & Avenir N°647
Et l'affirmation selon laquelle Artemis va aller plus loin qu'aucun humain, ne signifie pas que l'homme n'est jamais allé sur la lune. Il est prévu qu'Artemis se place en orbite autour de la Lune, à quelque 65 000 kilomètres au-delà de notre satellite. Lors des missions lunaires précédentes, les vaisseaux étaient allés bien moins loin. Tout simplement.